dimanche 23 juin 2013

IL NE FAUT JAMAIS RIEN LÂCHER !


 



Amis des tire-bouchons, bonsoir !


 
Minuit approche et donc aussi EBAYANA, ma sélection d'enchères va bientôt se terminer.
Mais telle le phénix, EBAYANA renaîtra de ses cendres jeudi prochain ! Soyez fidèle au rendez-vous !


Ce soir, je vous propose une petite histoire de brocante, finalement pas si morale que ça ... mais vous jugerez !


A bientôt,
M




C'était aux puces de Metz, il y a près de quinze ans, un samedi matin d'hiver.



 
Le parc des expositions était en travaux et les vendeurs particuliers, non informés, ne purent accéder aux halls qui leur étaient habituellement réservés.
La colère fut grande, mais la seule possibilté fut de s'installer à l'extérieur, dans un espace trop exigu et sur des emplacements improbables.
Alors le déballage se fit.
Dans la nuit, le froid, le brouillard... au petit bonheur, l'humeur massacrante, les doigts gourds, sans guère de lumière, qu'on soit vendeur ou chineur.
 
J'arpentais les allées de fortune, lampe torche à la main, bousculé-bousculant, rageant de ne pouvoir tout voir et désespérant de rien pouvoir chiner dans cet entassement de caisses de bananes entrouvertes.
(Je ne sais pas si vous êtes comme moi ? je suis toujours étonné de la quantité de bananes consommées par les brocanteurs !
Se nourriraient-ils exclusivement de bananes de la Martinique ?)
 
Une bonne surprise m'attendait pourtant.
Une dame commençait à peine de déballer, l'amoncellement hétéroclite provoquant l'attroupement.
Et là, chez cette dame là, dans cette caisse là (oui, oui, une caisse de bananes !), pris dans le faible rayon de ma lampe : un inattendu tire-bouchon que je m'empressai de saisir au prix de contorsions dans la grappe de chineurs.
 
Le tire-bouchon était le Goliath français, le Moët et Chandon !
 
 



 

 
L'état général était satisfaisant et les marquages conformes : la trouvaille était bonne.
Et le prix annoncé plus que raisonnable.
Pourtant, réflexe de chineur pas bien aguerri, je chipotai le prix, voulant gagner 20 francs quand on m'en demandait 100.
Honte à moi !
La dame de son côté resta ferme, aussi sûre de son prix improvisé que consciente de ma trop nette attirance pour l'objet.
Dans une dernière tentative, je fis mine de reposer le tire-bouchon l'affirmant bien cher... et aussitôt je sentis une poussée dans mon dos.
La poussée fut salutaire : je sursautai, mais la secousse me rendit mes esprits. Je gardai le tire-bouchon en main et acceptai enfin le prix initial.
 
Et le pousseur derrière moi m'aborda.
C'était un professionnel allemand, hélixophile bien connu... et qui se reconnaîtra peut-être en me lisant.
Déçu mais beau joueur, il me félicita de mon achat et sut me dire que lui n'aurait pas perdu une seconde pour me souffler le Goliath si je l'avais relâché.
 
La chine a ses codes non écrits :
On ne surenchérit pas sur qui tient un objet, mais qu'il le lâche... et on retrouve toute liberté d'agir.


Je m'en sortais cette fois mieux que le corbeau de la fable : j'avais le tire-bouchon et le bénéfice de la leçon !

 
Mais bien sûr, tout ceci n'est pour vous qu'hélixophilie-fiction et ne saurait vous arriver, n'est-ce-pas ?

 

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