mardi 7 mars 2023

ARLON : MA BOUTEILLE, MON TIRE-BOUCHON

 

Bonsoir amis blogueurs !


Le plaisir de chiner m'avait conduit ce dimanche à Arlon, dans la proche Belgique. C'était la première brocante de la saison et je me réjouissais par avance, trop sûrement ! 
La météo annoncée entre neige et froidure et le vent qui soufflait fort au pied de l'église-cathédrale Saint Martin expliquent probablement la désaffection de nombreux vendeurs. J'arpentais des rues désertées, avant de rejoindre le centre plus animé. Un café partagé sur un stand, occasion de constater l'attrait du vintage pour les chineurs citadins ; une chignole très ancienne achetée là, deux scies bocfils de bijoutier  ailleurs ; mais je cherchais en vain mes "brocanteurs fournisseurs". 
Je ne retrouvais même pas mes repères au café Knopes : le capuccino n'était cette fois qu'un café au lait et Angélique n'était pas là pour nous le servir !
Il me fallait me faire une raison et rejoindre la voiture.
Et la surprise m'attendait sur le chemin du retour qui allait justifier le titre de cet article...



Ma bouteille



Egarée sur un stand au milieu de bibelots se dressait sans vergogne une bouteille voleuse ! Elle était assurément meusienne, belge ou française, de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle. Et si foncée que le cul rejoignait presque le goulot !

J'ai raconté ici il y a quelques années l'histoire de ces bouteilles voleuses qui n'avaient de pintes que le nom, cf. :

Heureux de la trouvaille, je l'ai achetée sans même en négocier le prix, malgré tout raisonnable.
Je ne l'ai pas prise en photo, mais c'était une vraie jumelle de cette autre qui m'appartient :




Je ne l'ai pas prise en photo... parce qu'elle ne m'en a pas laissé le temps ! Tel Perrette et le pot de lait, j'avançais rêvant de projets : j'en ferai un article pour mon blog... fièrement je la ferai admirer par les collectionneurs... et, pour finir, je pourrais toujours l'échanger, peut-être contre un beau tire-bouchon..
Las, le sac que j'avais posé sur un siège glissa, tomba et ma bouteille en mille morceaux se brisa : la voleuse avait trouvé ce moyen pour m'échapper !
Je n'avais plus qu'à conclure comme Perrette : "adieu veau, vache, cochon, couvée !"
Et le tire-bouchon, me direz-vous ?



Mon tire-bouchon



L'histoire, toute différente, commença avant la chute de ma belle voleuse. Je vis sur un stand un tire-bouchon tout en acier et en forme de cochon (le cochon de Perrette, peut-être ?). 





Le tire-bouchon était beau, même si la pointe de la mèche était légèrement émoussée. Et je savais l'avoir déjà vu dans un livre.
Le fût était marqué GOBERG et GES. GESCH., un tire-bouchon allemand probablement donc.
Je discutais, âprement cette fois, et obtins enfin un prix raisonnable. Il était temps : je voyais approcher "dangereusement" l'inévitable collectionneur belge, concurrent susceptible de contrecarrer mes plans.
Après ma bouteille (pour l'heure encore intacte), ce tire-bouchon me comblait : je pouvais rentrer.

Arrivé chez moi, la recherche fut rapide : ce tire-bouchon figure dans le livre de Donald Bull, Ultimate Corkscrew Book.
Alors hier matin, je me suis tourné vers notre ami Reinhold Berndt, lui envoyant ce mail à 9h26 :
"J'ai acheté hier ce tire-bouchon que j'aime bien et qu'on peut retrouver dans Ultimate Corkscrew Book de Bull.
Il est marqué GOBERG GESGESCH et aurait été fabriqué par Hugo Berger.
Pourrais-tu me traduire l'inscription et m'en dire plus sur ce tire-bouchon ?"
Et un facteur - sûrement magicien - m'apporta la réponse quelques instants plus tard en me livrant der Krätzer, la revue du club allemand, le Verein Korkenzieher Freunde : mon tire-bouchon y figurait en bonne place dans un article consacré à la fabrique d'Hugo Berger, une entreprise de Schmalkalden en Thuringe fabriquant des objets en fer et en acier. 
Berger produisait notamment des tire-bouchons figuratifs : dans la revue, mon petit cochon avait pour voisins une tortue, un coq, un hibou et un chat !





Et à 11h02, Reinhold me répondait :
"Je te félicite pour cette pièce rare. La dernière édition du "Krätzer" est en route pour Briey. Tu y trouveras toutes les informations disponibles et les réponses à tes questions."
Mais je l'avais déjà entre les mains !
Il ne restait plus qu'à lui demander la traduction de GES. GESCH. Reinhold m'expliqua que Gesetzlich geschützt veut dire : "protégé par la loi".



-/-



Après avoir brisé ma bouteille voleuse, j'avais dit "adieu veau, vache, cochon, couvée", ignorant que je ramènerai quand même un petit cochon !



M






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