Amis hélixophiles, bonjour !
C'est un billet d'humeur que je vous propose aujourd'hui : un article consacré à la cote des tire-bouchons en est la cause.
Antiquités-Brocante N° 206 de décembre 2015 :
La cote des tire-bouchons.
Abonné à la revue Antiquités - Brocante depuis des années, je suis "tombé de ma chaise" quand j'ai découvert cet article dans le dernier numéro, le N° 206 de décembre 2015.
Pourquoi donc le magazine a-t-il privilégié des tire-bouchons aussi "basiques" ? et à des prix aussi élevés ?
On aurait voulu décourager les collectionneurs potentiels qu'on ne s'y serait pas pris autrement !
30 € pour un Manneken-Pis !
Mais aussi 25 € pour un bilame sans l'étui ! 35 € pour un "trois doigts" ! 45 € pour un "T" en métal argenté ! 55 € pour un barillet !
Le total des estimations du brocanteur interviewé est de 420 € pour les 12 tire-bouchons présentés ...
Mon regard est différent :
8 Manneken-pis sont actuellement en vente aux enchères sur Ebay, à partir de 8 €, aucun n'a reçu d'enchère.
Il y a zéro enchère sur les "bilames", les "ancres de marine", les "trois doigts", les "crémaillères" (autres que Pérille), les poignées en bois, les "chignoles"...
Un seul "barillet" a reçu 2 enchères et atteint 1,20 £ (1,70 €), retenons 15 € pour le résultat final.
Un "Zig Zag" dépasse les 20 €, retenons 25 €.
La poignée en corne et laiton marquée Launay pourrait se vendre environ 30 €.
La poignée de bronze à décor de chasse vient de se vendre 10,50 €...
J'arriverais difficilement à une centaine d'euros !
La sélection proposée et son estimation sont d'autant plus surprenantes qu'on peut voir dans le même numéro, page 22, une "pince à collet de bouteille de champagne" (sans tire-bouchon) proposée à 350 € !
J'ai fait part de ma réaction au président du CFTB, pour un éventuel écho dans L'Extracteur, en regrettant que la rédactrice n'ait pas pris la peine de contacter le club ou de regarder les résultats des ventes sur le Net.
J'ai aussi écrit à la rédaction d'Antiquités - Brocante :
"C'est au double titre de lecteur et de collectionneur que je vous écris [...]
Pourquoi présenter des objets aussi "basiques" et à des prix aussi élevés ?
Il y a vraiment de quoi décourager les collectionneurs potentiels.
30 € pour un Manneken-Pis ! mais aussi 25 € pour un bilame sans l'étui, 35 € pour un "trois doigts" ou 45 € pour un modèle en "T" en métal argenté : objets qui n'ont pourtant aucune valeur, sinon éventuellement "décorative" ou "symbolique" pour reprendre la formulation de vos experts.
La bonne foi du "brocanteur généraliste" interviewé n'est pas en cause : il essaie de vendre ce qu'il a.
Mais l'article ne reflète aucunement la cote des tire-bouchons.
La réalité est :
- que les pièces basiques ne se vendent pas, même pour quelques euros,
- que les prix des pièces moyennes sont en baisse sensible : de 20 à 100 € aujourd'hui, contre le double il y deux ou trois ans,
- enfin que les meilleures pièces continuent, elles, d'atteindre des prix très élevés, de quelques centaines à plusieurs milliers d'euros.
Je me permets de vous suggérer de vous rapprocher du président du CFTB, Jacques Lapierre, www.tire-bouchon-cftb.fr ou de moi-même pour proposer à vos lecteurs un article plus dense sur le tire-bouchon : historique, technique, anecdotique et incluant une approche plus objective des prix pratiqués..."
Et j'ai reçu la réponse suivante de la rédactrice, Cécile Ybert :
"Bonjour,
Nous avons bien reçu votre mail. Nous vous proposons de le publier dans notre prochain « Courrier des lecteurs » afin que les amateurs de tire-bouchons puissent vous contacter.
Pour information, la sélection thématique en question est conçue comme la rubrique « Tendance ». Les objets présentés ont été photographiés lors d’une brocante et les prix affichés ont tous été indiqués par le ou les marchands concernés.
Bien cordialement."
Dont acte, même si la réponse est "un peu courte", voire "curieuse" : ma réaction sera publiée dans le courrier des lecteurs "afin que les amateurs de tire-bouchons puissent [me] contacter"... serais-je donc devenu le rédacteur de cet article ?
Surtout, on pouvait attendre d'un article sur la cote des tire-bouchons que de plus grands efforts d'investigation soient déployés : interview d'un brocanteur "spécialiste" et non d'un seul "généraliste", contre-interview d'un collectionneur, recherche de pièces d'un meilleur niveau...
Encore une fois, le brocanteur interviewé n'y est pour rien : il se dit lui-même non spécialiste et essaie simplement de vendre ce qu'il a.
Mais, allez, bon, les choses ont été dites et ma mauvaise humeur est retombée !
M
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