vendredi 28 décembre 2018

RETOUR SUR LA VENTE FERRI : LE JARDIN SECRET DE MONSIEUR B.



Amis hélixophiles, bonjour !


Une belle vente est annoncée, celle de la collection de Pierre ROUGE le samedi 19 janvier 2019.
Je l'ai présentée dans un récent article :


Mais une autre vente vient d'avoir lieu à DROUOT le 07 décembre 2018, organisée par FERRI & Associés : 
Le Jardin secret de Monsieur B.
Curiosités

C'est une collection d'exceptionnels objets de curiosité, disait le catalogue, réunissant "faïences historiées, coutellerie, bijoux de Savoie, accessoires de couture, outils de jardinier et de divers métiers, articles du tabac, tire-bouchons, turquoises, objets de dévotion, serrurerie..."
Une trousse d'arquebusier et douze lots de tire-bouchons étaient ainsi proposés aux enchères.

Un proche m'a offert son catalogue et donné les résultats des enchères. Il faut bien sûr y ajouter les frais de 27,60 % des prix.

La magnifique trousse d'arquebusier XVIIe-XVIIIe siècle estimée modestement à 600/900 € a atteint 3 000 € + frais :








De leur côté, les tire-bouchons ont connu des destins très variables :


Lots 204 à 206, respectivement : 
3 200 €, 380 €, 850 € + frais



Lots 207 à 209, respectivement :
450 €, 4 900 €, 1 600 € + frais



Lots 210 à 212, respectivement : 
750 €, 850 €, 320 € + frais


Lots 213 à 215, respectivement : 
850 €, 450 €, 4 500 € + frais


En conclusion :
- Trois tire-bouchons, les lots 204, 208 et 215, ont fait de beaux résultats, dépassant les 3 200 € + frais.
- Mais trois autres sont restés dans la fourchette d'estimation : lots 205 à 380 €, 207 à 450 €, 212 à 320 €.



De quoi regretter de ne pas avoir pu en être !



M


mardi 25 décembre 2018

L'HEURE DU BILAN POUR LE BLOG DES TIRE-BOUCHONS



Amis blogueurs, bonsoir !


2018 se termine.
Pour le Blog des tire-bouchons, c'est l'heure du bilan.


885 articles ont été publiés depuis la naissance du blog le 21 mai 2013, dont 90 cette année.


Tous ces articles sont classés par rubriques : bibliographie, bouteilles et bouchons, catalogues et tire-bouchons, documents, enigma, histoires de brocante, who's who...

On trouve au hit-parade des articles 2018 les plus lus :










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90 articles, soit une moyenne de deux par semaine...
Alors, moins d’articles cette année ? Et pourquoi ?


Il est vrai que je me suis largement impliqué dans la recherche pour tenter de résoudre "L'énigme du noyé au tirbouchon" . 
Et l'écriture de ce livre-enquête, disponible à l'adresse mail du blog, m'a également pris du temps.

Parallèlement, j'ai travaillé à faire progresser la recherche partagée avec Armando CECCONI : "La conquête du monde par le tire-bouchon".
Je suis fier que nous ayons réalisé de belles avancées, particulièrement en ce qui concerne la datation de l'arrivée du tire-bouchon dans les Etats germaniques.

Enfin, le CFTB et L'Extracteur m'ont bien occupé aussi.

Alors il m'a fallu faire des choix.


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D'autres priorités donc, mais non : 
le blog n'a pas été négligé pour autant.


J'ai simplement choisi de mettre pour un temps entre parenthèses la rubrique Ebayana, très coûteuse en énergie... Et je n'ai eu à ce jour aucune réaction de lecteur le regrettant ! Peut-être cette rubrique ne vous intéressait-elle plus ?
Je la reprendrai probablement, même moins régulièrement : cette rubrique attirait en effet beaucoup de visiteurs sur le blog, pas forcément hélixophiles, mais recherchant par "mots clés" des objets d'art ou de curiosité.

Les articles relevant des autres rubriques ont au contraire été plus nombreux cette année, énigmes et articles sur les catalogues anciens notamment.

Et le rythme de parution de ces articles sur le blog a entraîné l'intrusion de "bots", ces robots d'indexation qui parcourent le web en indexant les pages pour le compte de moteurs de recherche. 
Des bots russes ou italiens passent ainsi systématiquement en revue les articles du blog !


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L'aventure continuera en 2019... si vous le voulez bien !



Le sapin de Noël 
proposé par mon ami Vianney Huguenot.



D'ici là, je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d'année !



M





dimanche 23 décembre 2018

LES EXTRAORDINAIRES TIRE-BOUCHONS DE PIERRE ROUGE VENDUS AUX ENCHÈRES



Amis hélixophiles, bonsoir !


Voici un vrai cadeau de Noël !!!

Moment d'exception : les collections de Pierre ROUGE, particulièrement sa collection de tire-bouchons, seront dispersées aux enchères le samedi 19 janvier 2019 à partir de 14 heures.


La nouvelle nous est venue d'Alain GRONDEAU, collectionneur émérite et l'un des fondateurs du Club Français du Tire-Bouchon. Alain a apporté son concours à l'estimation des tire-bouchons de Pierre ROUGE et signe un article du prestigieux catalogue de cette vente.


La vente est organisée par
Etude & SVV
JEAN EMMANUEL
PRUNIER à LOUVIERS.
Le catalogue de la vente est en ligne au format PDF sur le site de l'étude : 
prunierauction.com




Une de couverture du catalogue ROUGE PRUNIER



Pierre ROUGE, décédé en 2010, était un antiquaire mâconnais de grand renom, doublé d'un collectionneur éclectique, passionné d'objets exceptionnels. Les objets mis en vente par sa veuve en témoignent !

Pierre ROUGE avait été interviewé par Louis FATON en 1975, interview publiée dans L'Estampille N° 69 de septembre 1975 :




L'interview de Pierre ROUGE, un texte fondateur !


Cette interview avait été évoquée par Daniel KISSLING dans le N° 1 de la revue du CFTB : L'Extracteur. 
Et trente deux ans après sa parution, un autre membre du CFTB, Patrice WEGMULLER, m'avait proposé de revenir sur cet article de L'Estampille. Notre texte est paru dans L'Extracteur N° 85 de mai 2017.



Voici des extraits de notre article :

Pierre ROUGE avait commencé à collectionner les tire-bouchons vers 1960, mais ne revendiquait quinze ans plus tard qu’une quarantaine de pièces, il est vrai exceptionnelles ! 
Pierre ROUGE est décédé en 2010 et nous ignorons ce que sont devenus ses tire-bouchons, probablement dispersés parmi les plus grandes collections.

[NDLR : nous le savons aujourd'hui : son épouse, Marie, les avaient tous conservés jusqu'à maintenant]

Le dossier de L’Estampille est très intéressant et révélateur de l’état des connaissances en ces temps déjà anciens et "prénumériques". Le tire-bouchon est présenté par Louis FATON comme étant peu  collectionné, car "typiquement français et les français qui ne sont pas vraiment collectionneurs ont beaucoup de choses à collectionner" (sic) ; deux ou trois collectionneurs seulement sont connus, dont Pierre ROUGE.

Les pièces photographiées sont magnifiques et feraient le bonheur de tout collectionneur : tire-bouchons des XVIIe et XVIIIe siècles, métaux précieux, systèmes ingénieux, tire-bouchons à sceaux, maçonniques, figuratifs primitifs… s’offraient à l’envie des lecteurs de cette déjà lointaine époque. 
Les références données par Pierre Rouge sont quasi inexistantes ; le seul ouvrage cité est un livre de Edgar B. FRANCK, "Old french iron-work", paru en 1950, à propos de modèles figuratifs "présentant le motif du poisson".




Pierre ROUGE, éclectique précurseur


Son expertise dans ces conditions est celle d’un antiquaire aux "goûts éclectiques pour tous les objets de très haute qualité". Il sait reconnaître dans l’objet le style et l’époque de sa fabrication : "modèles Louis XVI", "goût du grand Siècle", "Directoire"… La datation est donc approximative, particulièrement en ce qui concerne les débuts du tire-bouchon. Pierre ROUGE, évoque l’apparition du mot "tire-bouchon" en 1718 selon le dictionnaire ROBERT ; il estime cependant que "le tire-bouchon existait sans doute [alors] depuis au moins cent à cent cinquante ans", ce qui plaçait le curseur initial à 1570-1620, un anachronisme modeste, dans le contexte de recherches alors quasi-inexistantes. 

Les articles qui "datent" ne doivent jamais être méprisés : ils témoignent des intérêts et des connaissances de l’époque. L’historien, comme le chroniqueur, appartient toujours à son époque. Cet article de L’Estampille en est la parfaite illustration.



Et voici un aperçu de quatre des quarante et une pièces mises en vente, celles qui figuraient déjà dans L'Estampille en 1975 :




4 pièces parmi 41...



Connaître le précédent propriétaire de ces tire-bouchons ajoute bien sûr à l'affaire !
Les amateurs, acheteurs ou spectateurs, peuvent être assurés de la dimension hors normes de l'événement... d'autant que la vente ROUGE ne se limite pas à ses tire-bouchons mais s'étend à toutes ses collections !


Un grand merci à Alain GRONDEAU pour avoir mis l'information à la disposition de tous les hélixophiles !

Bonnes fêtes à tous,



M

mardi 18 décembre 2018

ENIGMA N° 46 : DEUX OUTILS À IDENTIFIER



Amis lecteurs, bonsoir !


Voici une double énigme pour exercer votre sagacité :

ENIGMA N° 46 : À QUOI POUVAIENT SERVIR CES ÉTRANGES OBJETS ?


Ces outils ont comme points communs d'avoir été chinés tous les deux aux Puces de Metz, chez des vendeurs (différents) qui n'en connaissaient pas l'utilisation.

La photo ci-après les réunit donc artificiellement.




L'outil de gauche semble de fabrication française. 
Celui de droite est assurément anglais, comme l'indique son marquage.


-/-


Attachons-nous tout d'abord à l'outil situé à gauche.




Tout en acier poli, il est marqué HJ dans un ovale, situé sur une branche.



Mais je n'ai pas réussi à retrouver cette marque de fabricant.

L'outil est composé de trois pièces : deux branches se terminant en mâchoires et reliées par un ressort comtois.
Longues de 11,5 cm, les branches ont les mêmes marques d'assemblage : un 3 et un 2. 
En position initiale, ces branches sont écartées. La compression du ressort les rapproche et entraîne l'écartement temporaire des mâchoires.
Quand on relâche la pression sur le ressort, les mâchoires se rejoignent, mais ne peuvent se refermer complètement. Elles ne sont pas non plus tranchantes. 




Chacune est équipée de deux "lumières" permettant probablement le passage d'un fil ou d'un lien.
Faut-il en déduire, comme on me l'a suggéré, que cet outil devait servir à faire des ligatures ? Et dans ce cas, quel en serait le mode d'emploi ? Et qui l'utiliserait ?

Vos propositions sont attendues !


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Considérons maintenant l'outil situé à droite sur la photo :




Il est marqué sous le "bec" :
ENCORE
THOMAS TURNER & CO
SHEFFIELD




Cette entreprise de coutellerie a été créée au début des années 1800 par Thomas Turner. Elle avait son siège à Sheffield, Suffolk Works sur Norfolk Street. 



Ateliers Thomas Turner, Sheffield, XIX° siècle


L'entreprise est connue pour une très large gamme de produits, parmi lesquels des couteaux de table, scies, limes, rasoirs, outils tranchants...

L'outil mystérieux est composé de deux branches : la première est emmanchée dans une poignée en bois sur laquelle vient se rabattre la seconde.
Les deux branches sont dotées de mâchoires rainurées autour de l'axe de rotation.




La première, emmanchée, se prolonge par un "bec", une extrémité d'environ 5,5 cm qu'on pourrait qualifier de "rostre" comportant une face arrondie et une face plate (celle où figure le marquage).
Pour un collectionneur d'outils qui l'a examiné, il pourrait s'agir d'un outil de sellier, destiné donc au travail du cuir.
L'extrémité pourrait ainsi se glisser entre deux feuilles de cuir si telle est bien sa destination ? Les mâchoires serrées pourraient alors tendre une de ces feuilles de cuir pour un assemblage ?
Mais Marc, notre ami du CFTB, sellier de son état, m'a confié n'avoir jamais vu cet objet !

Et vous ?


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Je publierai bien sûr vos propositions.



M


dimanche 9 décembre 2018

UN TIRE-BOUCHON BATARD, UNE CUILLERE À ABSINTHE, DEUX BOUCHONS ANRI...




Amis chineurs, bonsoir !


Samedi 08 décembre 2018, 
il ne fallait pas rater les Puces de Metz : c'était la dernière fois... pour cette année !




Metz en décembre (archives).


Beaucoup de monde ce samedi ! Les "gilets jaunes" n'avaient découragé ni les vendeurs, ni les chineurs !
Les étrangers étaient d'ailleurs nombreux : allemands, belges, américains, polonais... les plaques d'immatriculation sur le parking donnaient l'impression d'un congrès paneuropéen !
Et l'ambiance était à la décontraction : les fêtes de fin d'année approchant, les stands en témoignaient, chargés de décorations de Noël, crèches, cristal, émaux de Longwy...
Beaucoup de sourires, des bises échangées, des verres partagés... nous avancions ce matin là, mon épouse et moi, d'un train de sénateurs en campagne électorale et la matinée entière ne nous suffit pas à faire le tour des stands !

Je ne comptais guère sur la découverte d'un tire-bouchon : je ne voyais que des extensibles ou des ménagères ! Je pensais plutôt art populaire, vieux outils ou instruments de cuisine.
Mon épouse china très vite un encrier double en cristal et bois noirci Napoléon III, puis une caisse d'outils... peut-être pour me faire travailler ?
De mon côté, j'achetai un petit lot réunissant :
- deux mesures en aluminium, 
- un petit récipient en tôle devant se ficher en terre (un pluviomètre ?), 
- une étrange canne se terminant en pointe, trop courte pour marcher... à quoi pouvait-elle donc servir ? M'aiderez-vous à trouver ?
- un aiguisoir à couteaux, en forme de lézard, fait de fonte moulée et marqué LE FETICHE BTE SGDG,
- une petite boîte contenant deux pierres à aiguiser les lames de rasoir,
- et... un deuxième moulin à fromage.
L'ami François venait en effet de m'en offrir un !


Pêche du jour.


Je trouvais plus loin un petit pot en porcelaine vert olive, étiqueté "ipéca mou" : pur exemple de poésie surréaliste, que je ne pouvais donc délaisser, n'est-ce-pas ?

Et puis, deux bouchons articulés ANRI me "firent de l’œil" sur un stand voisin,



Bouchon gigogne et bouchon verseur.


accompagnés d'une langoureuse cuillère longue à absinthe :


Cuillère longue, décor aux cœurs.


... je ne pouvais faire moins que les rapporter à la maison !

Et, cerise sur le gâteau, je dénichai le tire-bouchon que je ne cherchais plus : 



un BATARD, caché dans une boîte, au milieu de décapsuleurs et d'un lot d'ouvre-boîtes !


Noël était là avant l'heure !



M




mardi 4 décembre 2018

DER KORCKZIEHER / LE TIRE-BOUCHON ÉTAIT DÉJÀ PRÉSENT DANS LES ÉTATS ALLEMANDS AU DÉBUT DU XVIIIe SIÈCLE




Amis lecteurs, bonsoir !


C'est un progrès important pour notre recherche : nous avons la preuve que le terme allemand Korckzieher était utilisé dès 1711 !


Nous savons que l'apparition d'un nouvel objet sur un territoire est forcément antérieure à la création du mot créé pour le désigner.
Les dictionnaires anciens, académiques ou de traduction, sont donc pour nous essentiels : ils nomment l'objet nouveau  - inventé ou importé - qui entre en usage dans un pays.
C'est la même chose pour le tire-bouchon et c'est pourquoi Armando CECCONI et moi recherchons les plus anciennes occurrences du ou des mots le désignant dans les différentes langues.


Les progrès que je vous présente aujourd'hui concernent le Saint-Empire romain germanique du XVIIIe siècle : dans cette étape historique antérieure à l'unification allemande, l'empire n'est plus qu'une constellation de principautés indépendantes.
J'avais déjà abordé ici l'arrivée du tire-bouchon dans les territoires germaniques, cf. :

Et nous avions alors réussi à remonter le temps jusqu'en 1754 : Le nouveau dictionnaire suisse, françois-allemand et allemand-françois de François Louïs POËTEVIN traduisait alors tirebouchon (et non tire-bouchon) par Korkzieher, P[f]ropfzieher ou Stopfelzieher.







-/-


J'ai retrouvé ensuite deux autres dictionnaires témoignant d'une diffusion antérieure du tire-bouchon dans les Etats germaniques. 
Ces découvertes ont été présentées lors du récent Congrès de l'AICC :

Le Nouveau Dictionnaire des passagers françois-allemand et allemand-françois, par Johann Leonhard FRISCH, proposait une traduction de tirebouchon (ainsi orthographié) par Korckzieher dans son édition de 1737 :








Mieux encore, dès 1729, Charles Mouton dans son Petit Dictionnaire François & Allemand, Contenant les mots les plus utiles, traduisait notre très académique tire-bouchon par Korckzieher :








Ces deux dictionnaires permettaient d'attester de la diffusion du tire-bouchon dans les Etats germaniques un peu avant 1730 et nous avions ainsi "gagné" 25 années.


-/-


Mais, de manière inespérée, un nouveau bond vient de nous faire gagner 18 autres années ! 
J'ai en effet retrouvé le Nouveau Dictionnaire françois-allemand et allemand-françois de Thomas Fritschen publié en 1711 ; et il proposait déjà de traduire tire-bouchon par Korckzieher :







Il est important de noter que le terme français, usité depuis les années 1690, est ici (en 1711) orthographié tire-bouchon, alors même que cette orthographe ne sera "officiellement" consacrée que dans la deuxième édition du Dictionnaire de l'Académie Française en 1718.


Ces trois dictionnaires de 1737, 1729 et 1711 contribuent à établir que :
- le tire-bouchon est arrivé en terre germanique quarante ans plus tôt que les documents connus ne l'indiquaient jusqu’alors : il est présent avant 1711, puisque entré dans un dictionnaire cette année-là,
- la diffusion s'est faite à partir de la France comme le montre la structure des néologismes formés en langue allemande,
- le terme allemand initialement choisi a été Korckzieher, qui a évolué ensuite en Korkzieher, puis en Korkenzieher, tandis que des variantes telles que Pfropfzieher, Stopfelzieher ou Zapfenzieher étaient progressivement abandonnées.

La recherche continue, particulièrement celle de représentations graphiques de cette époque : aidez-nous !



M


lundi 26 novembre 2018

BIBLIOGRAPHIE N° 49 : CAVATAPPI ALESSI PAR PAOLO DE SANCTIS & MAURIZIO FANTINI




Amis hélixophiles, bonjour !


C'est du 30° Congrès de l'Associazione Italiana Collezionisti Cavatappi à Milan que j'ai rapporté ce beau livre :

Paolo DE SANCTIS & Maurizio FANTONI
CAVATAPPI ALESSI


Les auteurs - quel honneur ! - ont bien voulu me le dédicacer, lui donnant ainsi plus de prix encore à mes yeux.

Faut-il encore présenter ces autorités de l'hélixophilie italienne et mondiale ?



Au premier plan : Maurizio et Paolo.


L'ingénieur Paolo de SANCTIS et l'architecte Maurizio FANTONI, membres fondateurs de l'Associazione Italiana Collezionisti Cavatappi, ont coécrit plusieurs livres dont deux ont fait ici l'objet de fiches bibliographiques :



Avec le soutien de la direction d'ALESSI, ils se sont cette fois focalisés sur la production débordante de tire-bouchons figuratifs ou abstraits par les designers de ce fleuron de entrepreneuriat italien.



Alessandro MENDINI : projet pour une "armée" de tire-bouchons ALESSI !


Publié à compte d'auteurs, le livre est malheureusement d'un tirage très limité.



M


Voici ma fiche bibliographique :







lundi 19 novembre 2018

LA BOUTEILLE DE BORDEAUX... OU LA BOUTEILLE À BORDEAUX ?



Amis collectionneurs, bonjour !


Je vous propose d'oublier aujourd'hui les tire-bouchons, pour nous intéresser à une curieuse bouteille venue de Bordeaux...

Une bouteille de teinture d'écorces d'oranges amères, datée de 1908.


Loïc, membre du CFTB, l'a achetée pour moi : à moi donc d'essayer de raconter son histoire.




La bouteille !



Cette bouteille moulée, à fond plat, de teinte vert foncé, a une contenance de 0,5 litre et est bouchée au liège. Encore remplie à 80 % d'un liquide très sombre, elle ne semble pas avoir été ouverte




L'étiquette.


L'étiquette, monochrome, est marquée :
A. ROUDEL & Cie BORDEAUX

TEINTURE
d'Écorces d'Oranges Amères
Codex 1908

PRODUITS PHARMACEUTIQUES

avec en bas à droite le logo et les mentions :
MARQUES DEPOSEES et A.R.C., certainement pour A. ROUDEL & Cie.

Une vignette de col subsiste également. Elle est en papier et est marquée :
A. ROUDEL & Cie BORDEAUX
Verre consigné 10 Fr.

La bouteille était donc récupérée après usage.



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Que savons-nous de la maison A. ROUDEL et Cie ? Peu de choses en fait. 


Je n'ai pas réussi à trouver le prénom qui se cache derrière son initiale.
Mais il s'agit de l'héritier d'une droguerie médicinale, ROUDEL Frères & GENESTOUT, présente à Bordeaux dans la deuxième moitié du XIXe siècle et en tout cas attestée en 1885 :



En-tête facture ROUDEL Frères & GENESTOUT

On retrouve dans la partie gauche de cette en-tête de facture le logo de l'entreprise.
C'est ce même logo, actualisé par les successeurs, qui figure sur l'étiquette de ma bouteille.




Le logo d'A. ROUDEL & Cie en 1908


La droguerie ROUDEL Frères & GENESTOUT, parce qu'elle est dirigée par des pharmaciens, est habilitée à "vendre au détail uniquement chez les pharmaciens qui, sous la garantie de leur diplôme, en attestent la pureté" ce qu'on appellera un siècle plus tard des "alicaments", tels le "chocolat de Guyenne" et autres "confiseries pharmaceutiques". 
Le principe est alors de masquer l'amertume de la potion derrière le goût du chocolat : "Heureux le malade qui trouve le remède dans l’aliment, et l’aliment dans le remède !", disait le pharmacien Leclerc.




Célèbre affiche Firmin BOUISSET 
pour le chocolat de Guyenne ROUDEL Fres & GENESTOUT
(Gallica)


L'entreprise ROUDEL Frères & GENESTOUT était particulièrement spécialisée dans la distillerie et la pilerie.




Usine A. ROUDEL & Cie à Bordeaux
(Image Delcampe.net)


La distillerie permet de séparer les constituants d'un mélange de substances liquides dont les températures d'ébullition sont différentes. 
La pilerie permet la réduction en poudre de matières solides par pilage. C'est l'étape première de la fabrication des pilules.



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La teinture d'écorces d'oranges amères préparée par ROUDEL est une macération.  
L'industrie pharmaceutique a recours à cette préparation - comme aussi au chocolat - pour masquer le goût désagréable de certains médicaments. On attribue également à cette "teinture" des vertus sédatives, digestives, antidépressives et antispasmodiques.




Recette de la teinture d'écorces d'oranges amères
(Traité de pharmacie théorique et pratique par Eugène SOUBEIRAN)



Mais je ne vais retenir de ses vertus que le témoignage que cette "teinture" apporte sur des flacons qui eux-aussi nécessitaient l'utilisation d'un tire-bouchon.
Ce tire-bouchon là était de petite taille, à en juger par le diamètre du bouchon utilisé.



M


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