Comment ça m'a pris ?
C'était au siècle dernier.
Homme de Loire vivant en Lorraine, je faisais chaque printemps un pèlerinage viticole en même temps que retour à mes sources, explorant les vignobles de Sancerre et Menetou-Salon, du Blésois et d'Amboise, de Vouvray et Montlouis, Bourgueil et Chinon, Saumur, Savennières et Layon.
Et c'est à Faye d'Anjou*, il y a
vingt ans maintenant, que je rencontrai mon destin.
Il s'appelait Yvon, était aussi génial viticulteur que bon commerçant et, m'accueillant dans sa cave pour une première dégustation, il me fit patienter devant une insolite et incongrue collection : des tire-bouchons !
Il s'appelait Yvon, était aussi génial viticulteur que bon commerçant et, m'accueillant dans sa cave pour une première dégustation, il me fit patienter devant une insolite et incongrue collection : des tire-bouchons !
J'observais, très étonné devant
l'objet et sa diversité, quand il me rejoignit et me fit l'honneur d'une petite
présentation. Des noms, lancés à tout-va, émaillaient son propos, comme ceux
d'autant d'aventuriers explorateurs de vierges territoires : Pérille, Coville,
Pecquet, Thomason, Lund ou Clough...
Les anecdotes évoquaient des
peuples inconnus, leurs rites, leurs techniques, leur histoire...
Bien sûr nous passâmes à la
dégustation, entre petits vins de soif, élégants Anjous de garde et, perle
locale, de somptueux Coteaux-du-Layon, ceux de Faye et ceux de Chaume !
J'achetai et promis de revenir
chaque année.
C'est le moment que choisit Yvon
pour me faire une offre que je ne pouvais alors refuser : "chinez, apportez
moi des tire-bouchons : je paierai vos trouvailles en bonnes bouteilles !"
Je courais déjà les brocantes :
il ne me fut donc pas difficile de chiner mes deux ou trois premiers
tire-bouchons. Oui, mais le quatrième - négocié à 80 FF, et payé quand même 100
FF (15 €), la dame n'ayant pas 20 FF pour me rendre - était un Thomason et
venait du capitaine d'un navire anglais !
Yvon n'a jamais vu le Thomason.
Mais moi j'avais attrapé le virus !
M
* Je ne savais pas encore que
Faye d'Anjou est très proche de la petite commune de Gérard, grand auteur-collectionneur
hélixophile expert qui je l'espère voudra bien m'honorer de quelque article sur
ce blog.
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