Amis hélixophiles, bonjour !
Je vous ai rendu compte du XX° congrès du Club Français du Tire-Bouchon à Dinan ces 21 et 22 mars 2015, mais je ne vous ai rien dit de mon périple, ni de mes petites trouvailles avant, pendant et après ce grand rendez-vous !
Traverser la France est toujours un plaisir pour moi et je ne me résous à emprunter les autoroutes que lorsque le temps me manque vraiment : quand je voyage, le but m'importe moins que le chemin.
C'est hélas moins vrai pour mon épouse !
Ce sont des petites routes de campagne qui nous ont emmenés de Lorraine en Champagne où je croyais avoir rendez-vous pour une réunion ... ratée : elle avait lieu une semaine plus tard !
Mais, bon, cela nous aura donné un peu de temps pour y chiner : quatre flûtes et une bouteille.
Petite chine de Champagne.
Les flûtes sont vieilles comme je les aime et ... comme je les casse !
La bouteille de champagne, assurément XVIII° siècle, est magnifique.
On en retrouve une de forme identique dans une illustration du livre de Jean-Robert Pitte.
Cf. ma fiche bibliographique :
Jean-Robert Pitte, photo Collection Moët et Chandon à Epernay.
Troisième bouteille en partant de la gauche.
La bouteille a une masse de 1020 g et une contenance de 785 ml (à 3 cm du bord). Elle est moyennement pansue, foncée au pontil, et a pour particularité de comporter une double collerette en dessous du bord du goulot pour permettre la ligature du bouchon à la ficelle.
Double collerette rapportée sur le col de la bouteille.
Ainsi enrichis, nous pouvions quitter la Champagne.
Alors nous sommes repartis, plein ouest, d'un train de sénateur.
Et partir vers l'ouest, c'est traverser ma région natale entre Touraine et Anjou, y faire étape et retrouver les miens.
De loin, j'observe le ciel jusqu'à y voir la trouée attendue : c'est la Loire qui se mire dans le ciel et partage terres et nuages.
Tout autour de moi, murs de tuffeau blanc et grises toitures d'ardoise me murmurent que ça y est : je suis de retour.
Anguilles en matelote, rillettes et rillons, fricassées de volailles, fromages de chèvre de Sainte-Maure et de Valençay, tartes aux prunes, chenin de Jasnières, sauvignons et cabernets, cidre s'il le faut... réveillent ma mémoire mieux que les madeleines de Proust !
La famille nous accueille, nous y faisons le plein de souvenirs et de nouvelles et ainsi lestés nous pouvons repartir vers Dinan.
Les paysages continuent de nous enchanter.
Laïque comme je suis, j'aime la spiritualité de l'abbaye de Solesmes, ce haut lieu du chant grégorien :
Abbaye de Solesmes (Sarthe).
De beaux paysages, mais aussi que de déceptions aussi sur la route ! Les brocantes sont fermées ou alors ne s'entrouvrent qu'après notre passage.
Enfin nous arrivons au port de Dinan : Lanvallay, sur la Rance, et y découvrons l'hôtel du congrès.
Hôtel Jerzual Lanvallay, Port de Dinan
Insolite, devant l'hôtel pêche un pêcheur, pêcheur d'eau douce : la grande marée ne remonte pas la Rance.
Carpe diem ? je vais suivre ce conseil !
Et puis les festivités commencent : promenade dans Dinan et déjeuner entre congressistes.
Je ne reprendrai pas le compte rendu du congrès, il vous suffira de vous reporter à mon article précédent :
Retenons que ce congrès s'est posé beaucoup de questions, particulièrement au sujet de l'Extracteur, que les débats y ont été passionnés et que la conclusion générale, reformulée par le président Jacques Lapierre au nom du bureau sortant, est que le club devra nécessairement se réinventer pour continuer de vivre.
Appel aux bonnes volontés donc !
A titre personnel :
- j'ai aimé les présentations de toutes ces belles et inaccessibles pièces, l'intervention de Jens Arnberg et le salut des collectionneurs scandinaves,
- je suis heureux d'avoir pu présenter le tire-bouchon de Charles Osborne, reconstitué sur photos par mon ami Christian, même si la présentation du modèle original (!) par un membre du club a éclipsé ce travail artisanal de qualité.
Tire-bouchon d'Osborne reconstitué sur photos par l'ami Christian.
- je suis content de mes échanges et mes trouvailles, même en nombre limité, me font bien plaisir : un Débouchoir Ajoux, un Gagnepain à décor de chasse, l'Extrapid, un levier pompe à identifier (au centre), un Béchon-Morel, un Rapide de Coville :
Petites trouvailles.
Au total, je suis reparti ni plus pauvre ni plus riche, si ce n'est d'amitié.
Et puis, reprenant la route, j'ai encore trouvé, à Granville tout près de Dinan, ce beau tire-bouchon Pecquet qui relève cependant d'une restauration :
Pecquet à restaurer.
Le retour, c'est encore un voyage dont il faut profiter.
Alors nous sommes revenus en flânant sur les routes de Normandie : le Mont-Saint-Michel, Granville, Bayeux, Cabourg, Deauville, Evreux... avant de retrouver nos enfants à Paris et notre maison en Lorraine.
Il y a cinq cents ans, le poète Joachim du Bellay, compatriote angevin, le chantait mieux que je ne saurais :
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.
Voyageons mais aussi, sagement, rentrons !
M
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