mercredi 8 juin 2016

PECQUET : CATALOGUES ET TIRE-BOUCHONS



Amis lecteurs, bonjour !





Connaissez-vous la production de la MANUFACTURE D'ACIER POLI d'Alphonse PECQUET ?





Vous le savez, Adolphe Pecquet était un fabricant de tire-bouchons très actif au tournant du XX° siècle, le seul à être en situation de faire concurrence à Jacques Pérille.



Je vous propose aujourd'hui un article "à quatre mains" rédigé en collaboration avec Lionel Belhacène, collectionneur de tout ce qui a trait à Pecquet.



L'article s'appuie à la fois sur :
- différentes éditions du catalogue Pecquet 
- sur les informations publiées par Gérard Bidault dans son livre "Les tire-bouchons français" 
- ainsi que celles qu'il a apportées dans le Cahier N° 51 de l'Extracteur", consacré à la Manufacture d'Acier Poli Pecquet.

Le livre cité de Gérard Bidault est un livre précieux auquel je fais appel quotidiennement, mais pour lequel j'avais omis de rédiger une fiche bibliographique ! 
Je viens de réparer, cf. :


Gérard Bidault nous y apprend qu'Adolphe Pecquet est issu d'une famille de commerçants parisiens. 
En 1883, alors qu'il est âgé de 25 ans, Adolphe Pecquet rachète la Manufacture d'Acier Poli fondée en 1830 par Louis-Eugène Trébutien.
Il reprend la plupart des tire-bouchons de Trébutien et les marque de ses initiales écrites dans un losange.

Puis à partir de 1886 il étoffe sa gamme de ses propres modèles qu'il marque de ses initiales inscrites dans un triangle.




Marquages losange et triangle
(Extrait catalogue Pecquet 1887)



Pecquet produit beaucoup de modèles originaux, de forme et de qualité appréciée, et les exporte, notamment vers l'Amérique.
Au début du XX° siècle, son catalogue compte plus de 200 modèles !
Certains tire-bouchons possèdent des dates de dépôt ou de brevet, mais nous dit Gérard Bidault, aucun brevet n'a été retrouvé au nom de Pecquet et il faut donc supposer qu'il les avait rachetés... ou, mieux - pour répondre au vœu de Lionel - les découvrir !



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Les tire-bouchons Pecquet peuvent constituer à eux seuls un thème de collection.

C'est d'ailleurs la voie qu'a choisie Lionel, ami hélixophile et lecteur de ce blog. Comme il s'est spécialisé dans tout ce qui touche à Pecquet et qu'il a acquis sur le Net un catalogue Pecquet, je lui ai demandé et il a bien voulu accepter de nous présenter quelques pièces de sa collection avec l'appui de son catalogue.

De mon côté, j'avais eu la chance d'acquérir en 2004 quatre catalogues Pecquet de la fin du XIX° siècle, provenant des archives de la société Idéal, précédemment Ideal Timeca, successeurs d'Amédée Boileau et de Jules Bart.




Mes catalogues Pecquet 1887, 1889, 1896 et 1898.



Mes quatre catalogues sont des pièces exceptionnelles qui datent de 1887, 1889, 1896 et 1898 alors que seul un catalogue de 1905 était connu à ce jour. 
Bien qu'ayant été beaucoup manipulés, parfois découpés, et que des pages manquent, ils offrent un regard sur l'évolution de la Maison Pecquet.
Par contre, je n'ai pas pu ou su réunir un échantillon suffisant de la production Pecquet alors que mes catalogues sommeillaient aux bornes de l'oubli...



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L'intervention de Lionel Belhacène est venue au bon moment, mais je lui laisse la parole :

"C’est lors de mes présentations des vœux au monde hélixophile que j’ai présenté comme en veut la coutume, mon "Best 6" de l’année 2015. Bien entendu, il y avait principalement des tire-bouchons de la fabrique d’Adolphe Pecquet qui sont mes objets de prédilection.




Les "six meilleurs" de l'année 2015.
Collection Lionel Belhacène.


J’ai aussi eu la chance cette année, d’acquérir "Le" catalogue de cette maison datant semble-t-il de 1905. 
Marc m’a demandé de présenter ce catalogue et mes tire-bouchons Pecquet. En fait, je pensais (et je pense toujours), que beaucoup d’entre vous connaissent déjà très bien ce fascicule. 


Mais il m'avait semblé qu'une approche nouvelle pouvait être envisagée: il ne s'agissait plus pour moi de considérer ce catalogue comme une simple "mancoliste" destinée à cocher des futures trouvailles, mais plutôt de réunir catalogue et tire-bouchons comme l'objet de ma collection.
Ma démarche est - pour reprendre un terme de Marc - celle d'un "maxihélixophile" : elle ressemble à celle des maximaphiles, philatélistes réunissant des cartes postales affranchies d'un timbre et d'une oblitération illustrée, le tout sur un thème unique.


J'ai essayé de la mettre en évidence pour vous quand c'était possible.




Catalogue "mancoliste" ou objet de "maxihélixophilie" ?
(Photo Lionel Belhacène)




Le catalogue est digne d’intérêt : 39 pages intérieures, intégralement présentes et très lisibles, nous présentent la diversité des productions de cette manufacture d’acier poli.





 Table des matières : diversité et... taches d'encre !
(Photo Lionel Belhacène)



Outre les tire-bouchons pas tous connus des collectionneurs, on peut aussi trouver :
-> des forets ou des coups de poings (assez logique, quoiqu'en page 37 nous pouvons aussi trouver des coups de poings mais américains ceux-là, ceux qui faisaient mal dans les "bastons" de l’époque, je suppose), 
-> mais aussi des pinces à épiler, 
-> des tire-boutons de tous genres, 
-> des casse-noix 



Casse-noix Pecquet
(Collection Lionel Belhacène).

 
... casse-noix dont j’ai eu la chance de trouver un exemplaire (pensant bien avoir à faire à un ustensile Pecquet vu sa forme connue des hélixophiles), 
-> des fusils de boucher,
-> et autres chausse-pieds et tire-bottes,




Tire-botte
(Collection Lionel Belhacène).



... le tire-botte, un engin aujourd’hui oublié mais tellement utilisé à l’époque, et lui aussi trouvé en brocante (et aujourd’hui dans ma collection) 
-> ou encore des fourchettes à escargots ou à huîtres, des "couteaux à conserves" (des ouvre-boîtes en fait),
-> et même des tournevis. 
... Bref, de quoi alimenter en quincaillerie une bonne partie des magasins de l’époque.

Et pour dire juste un mot de nos tire-bouchons, il faut avouer que si j’ai très vite voulu me consacrer à cette fabrique, c’est en grande partie à cause de la reproduction de ce fascicule dans le livre cité de Gérard Bidault et aux photos de ce même livre montrant les tire-bouchons en métal et bois dits "As" et "double X". 




"As" et "Double X" de Pecquet
(Collection Lionel Belhacène).


... ils sont aujourd’hui en bonne place sur le cadre que je consacre aux plus belles pièces.



En tous cas, me voici comblé devant ces 39 pages d’histoire, d’une petite histoire qui vaut la peine d’être encore mieux connue…"


Auteur : Lionel Belhacène.


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Les catalogues anciens d'outillage ou de quincaillerie me font également rêver !
Ce sont des objets modestes, mais aussi des témoins objectifs d'une époque révolue ...

Une étude détaillée de mes catalogues Pecquet et de l'évolution qu'ils dessinent pourra être le thème d'un autre article.


Merci surtout à Lionel de nous avoir fait partager son plaisir et de nous avoir offert ces images de sa collection !




M



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