mardi 24 janvier 2017

DE SAINT-OUEN A ETAMPES : DEUX TIRE-BOUCHONS ANCIENS ET UN JACKY, COLLECTIONNEUR MILITANT !



Amis collectionneurs, bonsoir !


Comment rentabiliser son temps libre entre deux obligations ? ... c'est le sujet du jour !


Deux réunions de travail m’entraînaient ces jours-ci, l'une vers Paris, l'autre vers Troyes, me laissant un peu de temps libre, mais pas au point de me faire rentrer chez moi entre deux.


Il devenait donc "nécessaire" - vous en conviendrez - d'aller chiner en famille le dimanche matin à Saint-Ouen.

Le temps manquait pour parcourir la quinzaine de marchés regroupés aux Puces de Saint-Ouen, puces dont on dit que ce sont les plus grandes du monde.




Matin d'hiver dans un Marché Paul Bert encore calme.



Mais un petit tour aux marchés Vernaison et Malassis et une visite plus fouillée du marché Paul Bert-Serpette ont suffi à notre bonheur.

A Saint-Ouen, le spectacle est partout, dans la tenue des gens, dans le mélange des langues, dans la profusion d'objets et dans leur mise en scène, ainsi de spectaculaires "accumulations" par exemple. 
Les marchés embrassent les siècles, abolissent les distances.
La taxidermie côtoie le religieux, les arts de la table se frottent à l'incongru, le luxe voisine avec le vintage, les meubles haute époque avec le mobilier industriel, les porcelaines de Chine avec les masques africains, les plus belles reliures avec les vêtements anciens... et parfois malheureusement le neuf se mélange sans le dire avec l'ancien, la copie avec l'original...
Les prix sont plus élevés qu'en province, ce qui se comprend, mais une marge de négociation existe.

Je goûtais pleinement mon plaisir, à l'affût d'un possible achat : je n'imaginais pas en effet de repartir bredouille. 

Je négociai donc. 
Ici un tire-bouchon marqué Gagnepain à poignée de bronze ornée d'un Bacchus. Là un casse-noix deux fois centenaire, puis une crémaillère Pérille à tête couronnée. Plus loin encore un livre magnifique : "Champagne, le travail du vin", recueil de cartes postales anciennes de la Marne et de l'Aube.




Pas bredouille...


Pourquoi n'ai-je pas fait une offre pour un Traifort qui me tendait son unique bras et se proposait à vil prix ? 
Mystère de l'instant et frustration garantie a posteriori !

Le déjeuner au restaurant "Ma Cocotte" de Philippe Starck, élégamment négocié par nos enfants, concluait agréablement cette sortie.




Marché Paul Bert & Serpette : le restaurant "ma cocotte"

Et le temps pouvait alors s'étirer paresseusement jusqu'au lendemain matin.



-/-


Le lundi est jour de reprise pour ceux, petits et grands, qui n'ont encore eu ni l'heurt d'être retraités, ni celui d'être âgés. 
Alors chacun a repris son chemin et nous avons pris le nôtre.

Nous allions à Troyes, et c'était tout droit... mais je n'aime pas les routes trop rectilignes qui déchirent les paysages.
Je cherchais donc le "rallongui" qui me ferait sortit de ce droit chemin... 
Etampes était peut-être sur notre chemin de Troyes ? Il suffisait de le prétendre et que mon épouse fasse semblant de me croire !


Etampes, c'est la ville de Jacky Corbel, collectionneur militant. 

Je ne pouvais faire moins que l'appeler pour lui demander si nous pouvions le déranger. Et, comme c'est souvent le cas entre collectionneurs, Jacky a su trouver du temps pour nous accueillir.

L'appartement, chaleureusement décoré, sent bon le neuf : Jacky vient d'y emménager et les cartons ne sont pas encore tous ouverts !
Mais le café est aussitôt servi et Jacky nous raconte sa ville et ses engagements associatifs, autant que sa vie et ses engagements militants. La richesse de ses expériences, la force de ses convictions, sa sincérité, mais aussi son épicurisme gourmet rendent l'homme attachant.




Jacky et le Désiré


La découverte de la collection suivit, une collection pas encore complètement exposée, mais où les belles pièces, françaises et anglaises, attirent déjà le regard : Royal Club, Désiré de Debeaurain, modèles de Pérille ou Gagnepain... tandis que les plus nombreuses "dorment" encore, soigneusement rangées dans de belles caisses bien empilées.

Jacky aime l'insolite. 

La quête de trois tire-bouchons d'Ettore Sottsass, designer célèbre des années Pop Art à nos jours, tire-bouchons réalisés en 1993 pour Twergi Alessi et aujourd'hui exposés au Musée national d’art moderne, l'a passionné pendant des mois.

Il avait su dénicher le premier au Salon Antiquités-Brocante de la Bastille à Paris, alors que ce tire-bouchon avait été négligé par les autres collectionneurs... un achat à tout petit prix du même coup et un sujet de plaisanterie avec l'ami Stéphane Terrières, exposant au salon !

Reprenons le compte rendu de Jacky sur son site :

http://www.rebel-tb-etampes.fr/2015/11/tire-bouchon-bois-design-ettorre-sottsass.html

"La visite se terminait et rien dans la musette. Pas possible pour moi de rentrer bredouille... Un dernier tour à l’extérieur, le long du Bassin de l'Arsenal, Et là soudain, mes yeux sont accrochés par des couleurs vives... Je crus sur le coup que c'était un jouet en bois. Mais non, c'était bien un tire-bouchon ! Un beau tire-bouchon, cloche en bois, au style moderne. Bon me dis-je, je vais le prendre, ça me fera au moins un souvenir de cette journée. Prix modique mais je négocie quand même (faut bien jouer un peu) et je l'emporte pour quelques euros. Je repasse voir l'ami Stéphane et lui dit en souriant, avant de lui montrer ma trouvaille, que j'avais fait un coup super, trouvé une pièce exceptionnelle... Et de plaisanter ensemble quand il a vu l'objet... 

De retour dans ma lointaine banlieue, je me décide quand même à chercher sur internet si ce tire-bouchon que je trouvais rigolo était connu. Et là, j'en tombe des nues: 
- Déjà vendu ou en vente pour plusieurs centaines d'euros.
- Dans les réserves du Centre Pompidou (Don de la maison Alessi) !

Des recherches plus poussées m'apprennent qu''il fait partie d'une série d'objets dessinés (ligne Twergi) par le designer Italien Ettore Sottsass, du Groupe de Memphis...


Ainsi, ce tire-bouchon que je croyais modeste (et Stéphane aussi !), était une belle pièce représentative du design post-moderne des années 1980-90... La leçon que j'en tire : Ne pas se fixer uniquement sur la recherche de belles pièces connues, avoir l’œil.... Et laisser aller son cœur.  De quoi passer souvent une belle journée."


Les deux autres tire-bouchons d'Ettore Sottsass ont suivi après que Jacky les ait longtemps guettés sur le Net.




Jacky et les tire-bouchons d'Ettore Sottsass



Jacky a suivi là une piste inconnue de la plupart des collectionneurs, démontrant l'intérêt de productions contemporaines de qualité !


Une promenade dans la vieille ville prolongeait l'entretien, nous permettant d'admirer le riche patrimoine que défend et promeut notre hôte. 
Et notre belle rencontre se conclut par un déjeuner pris dans un restaurant d'amis, à la cuisine authentique et à l'addition légère !


Merci Jacky !


M


3 commentaires:

  1. Repassez avec un peu plus de temps, plein de choses à visiter... Et à goûter ;)

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  2. Réponses
    1. Ça peut se faire ;)
      Mais pas d'excuses régime,bonnes résolutions ou autres....

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