samedi 8 novembre 2014

A GUIDE TO BUY A CORKSCREW COLLECTION / UN GUIDE POUR ACHETER UNE COLLECTION DE TIRE-BOUCHONS





Amis collectionneurs, bonjour !



Comment acheter une collection de tire-bouchons ?


J'avais écrit un premier article sur ce thème il y a quelques mois, vous pouvez le retrouver avec le lien suivant :
TO BUY, TO SELL OLD CORKSCREWS? / ACHETER, VENDRE DES TIRE-BOUCHONS ANCIENS ?

Après en avoir discuté avec des collectionneurs ayant été confrontés à la même situation, ainsi qu'avec des brocanteurs amis et de bonne foi, et alors que je viens de procéder à l'achat d'une collection, cf. mon article :
I'VE PURCHASED A SMALL COLLECTION OF CORKSCREWS / J'AI ACHETE UNE PETITE COLLECTION DE TIRE-BOUCHONS
je crois utile de revenir sur ce sujet.



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Acheter une collection, c'est un acte de gré à gré qui mérite réflexion.


Bien sûr, il y a d'abord un grand coup d'adrénaline : l'opportunité d'achat d'une collection est très excitante pour tout collectionneur. Que va-t-on trouver ? L'affaire est-elle sûre ? Et à quel prix ? Pourra-t-on conclure ?


Mais une fois passé ce moment d'excitation, il faut réfléchir et surtout avoir en tête que dans tous les cas :

l'acte d'achat n'est jamais un acte altruiste visant à rendre un service à un vendeur ; il se justifie par le bénéfice qu'escompte l'acheteur. 



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Il convient de distinguer pour l'analyse entre l'achat réalisé par un professionnel et celui réalisé par un collectionneur amateur.

L'achat d'une collection par un professionnel obéit à des règles propres : 

- Le professionnel n'achète pas pour accroître sa collection, mais pour revendre.
- Il a besoin de dégager la marge la plus importante possible pour rentabiliser son entreprise : il lui faut donc acheter le moins cher possible et essayer de revendre le plus cher possible.
- Il lui faut, légitimement, être attentif à ne pas immobiliser sa trésorerie en stockant : il doit chercher à acheter des objets pour lesquels il peut escompter une vente rapide, quitte à ne prendre qu'une partie de la collection.

Ce type de transaction n'est bien sûr pas mon propos.



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Je ne parlerai ici que de ventes de collections entre particuliers, collections de tire-bouchons bien sûr, mais la démarche est probablement généralisable à beaucoup d'autres collections. 


La vente d'une collection entre particuliers relève autant de règles psychologiques que de règles rationnelles :
- Il y a dans l'acte d'achat le salut d'un collectionneur à un autre, la reconnaissance par l'un de l'intérêt de la démarche de l'autre.
- La motivation de l'acheteur collectionneur est d'accroître sa propre collection à un prix modeste, en compensation de quoi il est prêt à acheter l'ensemble d'un lot, y compris les pièces les plus banales.
- La morale personnelle de ce type d'acheteur doit lui interdire de duper le ou les vendeurs, d'abuser de la position de faiblesse des héritiers non spécialistes d'une collection rassemblée par un proche, un parent.
- L'acheteur collectionneur sait que l'héritage inclut pour le vendeur une valeur sentimentale autant que marchande. Cette valeur ne doit pas être dénigrée par l'acheteur : dévaloriser la collection, ce serait dévaloriser le collectionneur disparu et par conséquent aussi ses proches ; ce serait surtout se déconsidérer.
- L'acheteur doit aussi se souvenir que la vente suppose un accord de l'ensemble des personnes héritières, plus ou moins impliquées, plus ou moins exigeantes.
- Le vendeur de son côté préfère généralement vendre à un collectionneur amateur plutôt qu'à un professionnel : il se retrouve dans une position plus solide face à un acheteur accroché par les objets proposés.


Le premier contact ne permet généralement pas d'apprécier la valeur d'une collection. Parler prix serait alors prématuré.

La proposition émane généralement d'un vendeur potentiel.

La rencontre ou communication est l'occasion d'une première analyse.
Le pire pour l'acheteur serait de risquer d'acquérir une collection volée !
Il lui faut donc savoir qui vend quoi et où :
- Le vendeur est-il unique ? ou bien se fait-il l'intermédiaire d'une fratrie, d'une famille ?
- Peut-il expliquer la provenance de la collection : héritage d'un père ou d'un grand-père ? découverte de la collection en débarrassant une maison ? achat d'un lot, facture à l'appui ? 
- A-t-il des éléments permettant de situer la période de collection ? collection ancienne ou récente ? année du décès du collectionneur ?
- La vente concerne-t-elle bien l'ensemble de la collection ou bien des pièces ont-elles été retirées ?
- Peut-il en première approche évaluer le nombre de pièces mises en vente ?
- Les pièces proposées sont-elles visibles ? et où ?

A l'inverse, le pire pour le vendeur serait de se faire escroquer ou voler.
Pour sécuriser le vendeur, l'acheteur doit donner des coordonnées vérifiables. 
Il a intérêt à établir la réalité de sa qualité de collectionneur, par exemple en produisant et en commentant quelques photos regroupant tout ou partie de ses meilleures pièces.


Les positions psychologiques acheteur / vendeur sont particulières :


Le vendeur a le souci de réaliser un prix proche de l'estimation familiale, appuyée sur le discours transmis par le collectionneur autant que sur la consultation des sites Internet.
Il souhaite le plus souvent vendre la totalité de la collection pour n'en garder que le souvenir idéalisé.
Répondant devant sa famille, il préfère vendre à bon prix à quelqu'un jugé de confiance : il sait que la transaction est plus rentable avec un collectionneur amateur.

L'acheteur de son côté doit prendre en compte tous les aspects de l'éventuelle transaction : la sincérité de son intérêt et les marques de respect à l'égard d'un autre collectionneur sont à coup sûr jaugées par le vendeur.
L'acheteur doit évidemment postuler que la collection sera hétérogène incluant pièces de débutant, pièces endommagées, pièces déjà possédées et peut-être seulement quelques pièces vraiment intéressantes pour lui.
Il lui faut alors montrer sa capacité à réaliser un achat global, y compris des pièces sans intérêt ; une proposition d'achat partiel formulée à ce moment là serait très dissuasive.
En contrepartie de cette déclaration, il pourra alors demander les renseignements qui lui permettront d'établir sa propre évaluation.


La découverte de la collection :

Le cas le plus favorable pour l'acheteur, mais rarement possible, est bien sûr celui où il est possible de voir rapidement et in situ la collection : l'acheteur peut alors examiner, voire photographier l'ensemble des pièces en vente.
Mais le plus souvent la collection n'est pas immédiatement accessible : prudence légitime des propriétaires, distance, conditions de stockage, disponibilités des uns et des autres s'opposent à une visite avant engagement.
Il ne reste plus dès lors qu'à échanger ses coordonnées, prendre un rendez-vous si c'est possible ou convenir de l'envoi de photos de bonne qualité en se fixant un terme rapproché.
Les délais trop longs risquent en effet de faire capoter l'affaire, soit que le vendeur change d'avis, soit que l'acheteur rencontre des difficultés imprévues et renonce.
Les photos transmises facilitent l'évaluation tout en comportant une part de risque. 

Même sur les photos les plus sincères en effet bien des détails risquent d'échapper à l'observation, en positif ou en négatif.

En voici quelques exemples tirés de mon dernier achat : 
- un marquage pas vu sur les photos reçues :



Le marquage qui change un RAPIDE de Boileau 
en TRACSAM, marque déposée par Jules Mascart, coutelier.

- la qualité des matériaux, les casses ou manques, 



Deux épaves...

- les réparations et "bidouillages" ...


Un bidouillage





Vendeur et acheteur doivent donc procéder chacun de son côté à une évaluation.


Il revient au vendeur d'établir sa proposition de prix.


Il peut s'appuyer sur ses éventuelles connaissances, se faire conseiller, chercher des références sur les sites de vente aux enchères... et arrêter un prix provisoire pour chaque pièce avant de totaliser.
A lui de choisir de proposer ou non l'addition... au risque de décourager l'acheteur potentiel !
Plus raisonnablement, le vendeur peut facilement observer sur le Net que les pièces les plus communes ne se vendent pas, même à l'Euro symbolique : son évaluation doit exclure les pièces les plus courantes.
Il lui faut aussi admettre que la vente doit apporter une réelle plus-value pour l'acheteur: l'acheteur attend nécessairement un bénéfice.
Le travail et le coût de remise en état de pièces endommagées doivent être anticipés, comme le risque de mévente d'une partie des pièces que l'acheteur ne souhaitera pas conserver.
Au total, le vendeur doit se rappeler qu'une bonne transaction doit être fructueuse pour les deux parties et apporter autant de plaisir à l'acheteur qu'au vendeur.


L'acheteur de son côté doit commencer par faire l'inventaire des pièces qu'il ne veut pas conserver.

Il lui faut lister les pièces sans intérêt et donc à valeur nulle.



Pièces de débutant... à stocker ?


Il doit identifier les petites pièces susceptibles d'être revendues et en évaluer la valeur potentielle à la revente : c'est le bénéfice qu'il peut escompter.
L'acheteur doit ensuite inventorier ce qu'il souhaite absolument conserver : belles pièces ou pièces plus modestes mais ne figurant pas dans sa propre collection. Ce sont ces pièces qui déclenchent chez lui l'acte d'achat.
Il lui faut en évaluer l'état et estimer la valeur qu'elles revêtent à ses yeux, forcément différente de la valeur vénale.

Le prix maximum pouvant être consenti par l'acheteur correspond au prix total qu'il accorde aux pièces... qu'il ne veut pas revendre !



La confrontation des évaluations suit, étape périlleuse !


Il y a habituellement un écart sensible entre la proposition formulée par le vendeur et le prix maximum que l'acheteur est prêt à régler.


Réduire cet écart suppose que le vendeur explicite sa proposition : bases de l'évaluation faite, factures, références Internet, autre proposition reçue...

L'acheteur doit conforter le vendeur dans la méthode mais en montrer des limites : sur le Net tout ne se vend pas, le prix de départ  dans une vente aux enchères ne constitue pas une cote...
Quelques exemples de prix obtenus pour des pièces moyennes, explications à l'appui, peuvent aider le vendeur à mieux comprendre la position d'un acheteur plus expérimenté.

Le consensus doit se trouver sur les meilleures pièces si le vendeur est prêt à quelques concessions.
L'accord sur l'essentiel conforte le vendeur dans son analyse et lui permet de faire un effort global.
A sa guise, les pièces les moins bonnes peuvent être sorties de l'accord pour être soit données, soit conservées par lui.


La concrétisation de la transaction :


La rencontre doit être préparée.

Le vendeur ne doit pas déplacer inutilement son acheteur, souvent éloigné : le rendez-vous doit être certain et comporter une durée suffisante.
Le lieu du rendez-vous doit permettre un examen dans des conditions propices de l'ensemble des pièces proposées à la vente. 

L'acheteur doit donner les éléments permettant de l'identifier et ... de le retrouver en cas de problème !
La transaction n'ayant pas forcément lieu au domicile de la personne ayant négocié la vente, mais chez un parent, celui-ci peut légitimement appréhender d'ouvrir sa porte à un inconnu.
Il est sage pour l'acheteur de le rassurer en lui communiquant par avance toutes ses coordonnées, y compris une photo.
Il est important de bien se décrire physiquement et d'avoir avec soi ses papiers d'identité lors du rendez-vous.
Bien sûr, il convient d'avoir prévu l'argent nécessaire, voire un peu plus : l'achat ne se fera pas à crédit !



Le reste est affaire de bonne éducation et de respect.


Une rencontre de qualité permet parfois d'obtenir un petit peu plus que prévu : les tire-bouchons oubliés dans une réserve, les pièces détachées conservées dans un tiroir, la bibliographie amassée pendant des années...
Elle peut déboucher sur une nouvelle relation amicale, suivie peut-être d'autres transactions...
L'intérêt réciproque est donc de donner beaucoup d'importance à la qualité de cette rencontre.

Après seulement viendra le temps pour le vendeur d'apprécier une transaction profitable et pour l'acheteur celui de réorganiser sa collection pour éventuellement y inclure les trouvailles faites !



Les meilleures pièces de la collection achetée.





Il reste à dire que je suis à votre disposition pour vous aider dans votre démarche et que je reste acheteur le cas échéant.

N'hésitez pas à me contacter à l'adresse suivante :
leblogdestirebouchons@gmail.com


Bonne chance à vous, vendeurs et acheteurs !


M













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