Amis collectionneurs, bonjour !
L'hiver est dur aux brocanteurs et aux chineurs : la récolte est maigre, et c'est pourtant de trois petites trouvailles que je vais vous entretenir.
Les brocantes sont rares, les nuits sont longues à se dissiper, les routes enneigées ou verglacées ne sont pas sûres... tout incite à rester chez soi !
Bien sûr, il y a le Net, mais cet univers est dépersonnalisé, sans bruit ni café partagé, sans émotions ni conversations...
Alors peut-être finalement, faut-il se rendre à la raison et mettre à profit cette période d'hibernation relative pour se recentrer sur les plaisirs domestiques : la vie de famille, les amis, la "paperasse" ou les petits travaux de bricolage oubliés depuis trop longtemps, la lecture en retard...
On peut aussi rêver en regardant sa collection, reprendre d'importantes questions hélixophiles qu'on aurait voulu traiter mais pour lesquelles le courage a manqué ?
C'est ainsi que l'esprit un peu vide et la motivation incertaine, je considérais ce matin des tire-bouchons que j'aime bien : les "tire-bouchons à hélice" ou "Ménagères".
Elles sont là, patientes, disponibles, modestement prêtes à servir... mais, coquettes, elles affichent chacune leur différence.
Trois sont venues récemment rejoindre la cohorte, achetées en brocante ou sur le Net : c'est elles que je veux honorer aujourd'hui.
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Je vais donc vous les présenter.
Je conclurai l'article par une interrogation sur les origines de ces "tire-bouchons à hélice".
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La première "Ménagère" vient manifestement de chez Pérille.
L'hélice est solidaire de la cloche.
L'originalité tient au marquage de sa poignée : pas d'estampille JP dans une roue d'engrenage cette fois, mais VINEYARD-BEAULIEU et ROTHERFORT - CAL sur une face et MADE IN FRANCE sur l'autre.
L'originalité tient au marquage de sa poignée : pas d'estampille JP dans une roue d'engrenage cette fois, mais VINEYARD-BEAULIEU et ROTHERFORT - CAL sur une face et MADE IN FRANCE sur l'autre.
Beaulieu Vineyard est un domaine viticole situé près de la localité de Rutherford, en Californie.
Vignoble de dimension modeste au départ, il fut fondé en 1900 par le Français Georges de Latour.
Grâce à l'agrément obtenu du clergé catholique pour fournir le vin de messe sur l'ensemble du territoire américain, et grâce aussi à une politique marketing active, le domaine surmonta la période de la prohibition.
Au-delà, les vinificateurs successifs assurèrent par la qualité de leur travail la prospérité de ce vignoble référence, connu au niveau mondial.
Jacques Pérille (1837 - 1903), fabricant "culte" de tire-bouchons en France, contemporain de Georges de Latour, menait de son côté une politique de développement de son entreprise également très dynamique.
A l'affût des créations et innovations de ses concurrents, il savait s'en inspirer très largement, ... comme aussi il pouvait les inspirer : le procès intenté contre Trébutien pour contrefaçon du tire-bouchon à hélice en témoigne.
Cf. mes articles :
Cf. mes articles :
Jacques Pérille n'hésitait pas non plus à sous-traiter tout ou partie de ses fabrications : poignées, cages, mèches... à des partenaires tels que Burel et Delarbre.
A l'inverse, il savait s'effacer pour vendre des modèles "dédiés" à des revendeurs importants :
- grands magasins et grossistes : A la Ménagère, Au Louvre, Bongrain, Manufacture française de Saint-Etienne...
- et aussi à des clients importants à la recherche d'objets pour leur propre publicité : Chambre syndicale de la Quincaillerie et donc aussi Vineyard - Beaulieu... seul exemple au demeurant où Pérille n'a pas apposé pas sa marque.
Concluons que notre première "Ménagère" est un tire-bouchon Pérille, type "Hélice", fabriqué spécialement pour le domaine américain de Vineyard - Beaulieu.
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La deuxième "Ménagère" n'est pas marquée et n'est pas formellement identifiée.
Mais sa poignée en "fleur de lys" est assurément une poignée Pérille : on la retrouve sur d'autres modèles du fabricant.
Mais sa poignée en "fleur de lys" est assurément une poignée Pérille : on la retrouve sur d'autres modèles du fabricant.
Un tire-bouchon proche avait été présenté il y a dix ans (!) sur le passionnant site de Mascaron :
Collection privée Tire-bouchons
www.collection-privee-tire-bouchons.eu/
Notre ami demandait de l'aide pour identifier un tire-bouchon à hélice et poignée de type Pérille première époque.
Un lecteur, Alain, avait bien essayé d'apporter quelques éléments, mais l'identification restait à faire.
Mon exemplaire ressemble à celui de Jean-Pierre Mascaron : la poignée en fleur de lys est identique, mais l'hélice compte trois branches et n'est pas solidaire de la cage.
Peut-être pourrez-vous m'aider à mieux l'identifier ?
Peut-être pourrez-vous m'aider à mieux l'identifier ?
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La dernière "Ménagère est une fabrication de Boué-Deveson.
La cloche et l'hélice sont solidaires comme sur les modèles authentifiés Pérille, et les formes sont très proches.
L'originalité de ce tire-bouchon tient en fait à sa mèche et à son marquage.
La mèche est en queue de cochon, fine, élancée et pointue.
La poignée est marquée du logo JB dans une étoile décagonale, mais s'y rajoute autour l'inscription MECHE RONDE DÉPOSÉE.
On retrouve ce tire-bouchon dans le catalogue Boué - Deveson de 1927 : peut-être quelqu'un pourra-t-il nous renseigner sur le dépôt de la marque ?
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Comme je l'écrivais en introduction, je terminerai cet article par une interrogation : sait-on qui a inventé le premier "tire-bouchon à hélice" ?
Un lecteur m'a signalé récemment un article paru dans Presse Océan le 01.11.2012 et attribuant cette invention à Pierre Carmien, né en 1834 à Luze et décédé en 1907 à Nantes.
Confirmation : selon le site officiel de la ville de Luze (Haute-Saône), le père du tire-bouchon à hélice serait bien l'enfant du pays, Pierre Carmien , horloger et inventeur prolixe dont d'autres inventions furent parfois méconnues ou pillées.
Souhaitant contribuer à l'Extracteur, bulletin du CFTB, avant de partager les résultats de mon travail avec vous, je voudrais mener à bien cette "enquête de paternité".
Il faudrait pour cela retrouver un brevet obtenu par Pierre Carmien, mais je n'en ai pas trouvé trace dans la banque de données de l'INPI avant 1855 et la mise à jour reste à faire pour la période ultérieure.
Aidez-moi en me proposant d'autres pistes à explorer : je ne manquerai pas de publier vos contributions.
M
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