Amis collectionneurs, bonjour !
Je vais vous parler aujourd'hui de vrais tire-bouchons et de faux grands crus.
Nous aimons à aller chiner le premier dimanche du mois aux Puces d'Arlon, dans la proche Belgique.
La dernière fois, j'y ai vécu le pire et le meilleur.
Le pire ?
Il y avait, délaissées à l'écart sur un stand, quatre belles bouteilles de vin : un alsace, un bourgogne et deux bordeaux.
L'étiquette alsacienne de loin me faisait un clin d’œil : il s'agissait d'un gewürztraminer vendanges tardives. Je m'approchai donc pour examiner le lot. Deux des autres bouteilles n'avaient pas de réel intérêt.
Mais la dernière était un Pétrus de 1990, le grand Pomerol, le roi de tous les bordeaux !
Ce n'est pas ma bouteille, mais une photo reprise sur wine-searcher.com
Imaginez mon émotion : un Pétrus sur la brocante, c'était inespéré ! j'avais trouvé un "chopin" !
L'étiquette était propre, le niveau d'origine, le bouchon avait belle allure pour ce que je pouvais en apercevoir.
Interrogé, le vendeur m'expliqua qu'il n'y connaissait rien, que ces bouteilles appartenaient à un ami, lequel voulait un petit prix du lot.
L'affaire semblait vraisemblable : c'était mon jour de chance !
Je négociai la seule bouteille de Pétrus pour quelques dizaines d'Euro et repartis, le cœur battant la chamade.
Je partageai ensuite mon plaisir avec quelques brocanteurs amis, lesquels me félicitèrent de ma bonne fortune. L'un d'eux, ancien caviste, m'assura que la bouteille valait bien plus de 1000,00 € ; il se dit même prêt à me la racheter en me laissant un beau bénéfice !
Mais plus loin, un autre, s'attardant dans la contemplation de ma belle bouteille, ruina finalement mon plaisir :
"Ton étiquette, me dit-il, est fausse : c'est une photocopie !"
Et de fait je pus observer avec lui un liseré blanc autour de l'étiquette, liseré qui n'avait pas de raison d'être sur un papier couleur parchemin ! Et même, on pouvait repérer, quasi imperceptible, une bavure de colle !
Un mélange de sentiments m'envahit : honte de m'être fait berner après avoir cru faire la très bonne affaire, confusion pour mon manque de discernement, colère devant l'escroquerie manifeste...
Je retournai voir mon vendeur, m'en fis reconnaître et lui annonçai que son ami l'avait rendu complice de contrefaçon, ce qui pourrait lui coûter cher : je n'eus pas le temps de finir que déjà il me remboursait !
Je me suis un peu renseigné depuis :
L'imprimerie qui fabriquait les étiquettes de Pétrus a fait faillite en 1998 et il semble que des employés aient prélevé alors des étiquettes, lesquelles ont été depuis photocopiées et revendues sur le Net.
Plus généralement, le risque de contrefaçon est devenu tel que les imprimeurs s'efforcent aujourd'hui de réaliser des étiquettes aussi (?) inviolables que des billets de banque avec filigranes, hologrammes, codes dissimulés, utilisation d'encres transparentes difficilement détectables.
La contrefaçon frappe particulièrement les grands crus exportés vers la Chine :
"Les Chinois importent du merlot et en font du Pétrus", résume Christophe Riou, directeur adjoint de l'Institut français de la vigne et du vin (cité par : lapresse.ca).
Mes amis brocanteurs m'ont consolé en me disant que nous nous faisions tous berner un jour ou l'autre, et que ça leur arrivait encore...
Mais il y eut aussi le meilleur à Arlon ce jour là !
Je fis une "moisson" qui me consola mieux que des discours :
La moisson arlonnaise.
- deux petits marteaux de métier, tapissier et vitrier probablement,
- un petit ouvre-boite "papillon" allemand, marqué D.R.G.M.,
- le bilame "ALAM" de Martinaud,
- un beau tire-bouchon en bois (buis ?) de forme originale,
- l'Extract de Pérille,
- enfin un très ancien tire-bouchon en fer, avec poignée en forme d'ancre de marine et disque cranté type Henshall.
Peut-être l'un (e) d'entre vous pourra-t-il m'en dire un peu plus sur ce dernier tire-bouchon ?
Et surtout retenez - mieux que je ne l'ai fait - ce conseil :
prudence, prudence en brocante, amis blogueurs !!
M
Commentaire transmis par Bertrand B. Giulian :
RépondreSupprimerMarc,
Thank you for your regular sending of your blog. I enjoy your research and comments very much.
I was interested in your corkscrew with anchor handle and Henshall-type button. There is a similar corkscrew in the upcoming World-Class Corkscrew book.
I think that the anchor handles can be considered in a category along with other iron handles. The earliest are the straight T, sometimes called "spindle", that are found earlier in the 18th c. on some French cages. These straight handles are also found on later T corkscrews and evolved in the 18th c. as cruciform and curved "crescent" shaped handles. A type of crescent handle was illustrated in the Schimmelbusch Master Book from 1789, and a plain spindle handle with slight taper was shown in a Birmingham trade catalog with paper watermarked 1799. I believe that the anchor shape also developed in the 18th c. and some of these handles continued to be made into the 19th c.
Your anchor handle corkscrew with hand turnings on the shank and serrations on the underside of the button I would estimate as early 19th c., c. 1800. [...]
Cheers,
Bert
Merci Bert,
RépondreSupprimerL'intégralité du commentaire et les nouveaux éléments sont repris dans un nouvel article à retrouver sur le blog :
BERTRAND B. GIULIAN : ANCHOR HANDLE CORKSCREWS / LES TIRE-BOUCHONS À POIGNÉE EN FORME D'ANCRE DE MARINE