Amis collectionneurs, bonsoir,
L'article que je vous propose ce soir est à la fois un document et une énigme.
Il s'agit d'un extrait d'une gazette parisienne : "Le Nouveau Mercure", numéro de mai 1720.
Cette gazette proposait régulièrement des énigmes à ses lecteurs.
Le numéro de mai 1720 donnait ainsi les réponses à deux énigmes publiées le mois précédent, mais je n'ai pas réussi à accéder au numéro d'avril : je n'ai donc pas le texte exact des questions, mais seulement celui des réponses.
Voici, déduit de la réponse, le contenu de la seconde énigme, la seule qui nous intéresse aujourd'hui :
"Quel est ce corps à bizare figure,
Qui dispose toujours de quelque objet nouveau ?"
L'énigme a été résolue par M. d'H***, lequel la livre au Nouveau Mercure sous forme poétique :
Pour la commodité de lecture, voici une version modernisée, sinon rimée, du poème de M. d'H*** :
Tout pensif, accoudé sur le bout d'une table de bar,
Je lisais ce matin l’Énigme du Mercure ;
Quelle est cette chose étrange, disais-je, à bizarre figure,
Qui a toujours raison de quelque objet nouveau ?
Hô parbleu, je suis las de réfléchir,
Qu'on aille si l'on veut chercher le mot à Rome,
J'aime mieux boire ; allons un verre rend un homme plus avisé ;
Et là-dessus voulant arracher le bouchon
D'un carafon nouveau, je cherche sur la table,
Dans ma poche et partout mon cher tire-bouchon ;
Mais en vain : ouais, ceci ferait donner au diable,
C'est le mot de l’Énigme, on ne le peut trouver ;
Oui par ma foi ce l'est, il n'y faut plus rêver.
M. d'H*** explique ainsi dans ce poème que, fatigué de chercher la solution à l'énigme du Nouveau Mercure, il préféra boire un coup.
Ayant commandé une bouteille bouchée, il chercha son tire-bouchon, mais ne le trouva pas.
Il comprit alors qu'il avait résolu l'énigme : l'objet nouveau c'est le carafon nouveau et la chose étrange qui en a toujours raison, c'est ... le tire-bouchon !
Ce document de 1720 nous amuse et nous éclaire.
Passons sur le caractère plaisant d'une énigme ayant pour solution le tire-bouchon,
mais retenons que dans la France du début du XVIII° siècle, on pouvait commander à la taverne une bouteille de vin bouchée et l'ouvrir soi-même à l'aide de son tire-bouchon, objet personnel qu'on gardait sur soi.
M
Je pense que tu trouvera l'enigme ici page 185et suivantes ;)
RépondreSupprimerLe nouveau Mercure, Avril 1720
http://books.google.fr/books?id=KQ7NkicvpC8C&printsec=frontcover&hl=fr#v=snippet&q=149&f=false
Impeccable !
RépondreSupprimerMerci Jacky, j'en fais un codicille à mon précédent article !
Amitiés,
M