lundi 28 mars 2016

ESCAPADE HELIXOPHILE A BREUVANNES



Amis collectionneurs, bonjour !



Je veux vous faire partager l'escapade hélixophile qui m'a emmené jusqu'à Breuvannes, en Haute-Marne.



Breuvannes, vous connaissez : c'était le premier centre de production de tire-bouchons en France au début du XIX° siècle.
Je caressais depuis longtemps le projet d'y aller humer l'ambiance et d'en rapporter les éléments d'un article : c'est fait depuis quelques jours.


Bien avant ma visite, cette région passionnante avait été sillonnée, ratissée, décrite, inventoriée par Gérard Bidault et Jacques Lapierre, lesquels nous avaient gratifiés d'un ouvrage très documenté : "Les tire-bouchons du Haut-Marnais", ouvrage ayant été présenté ici dans une fiche bibliographique :


Introduit par des amis brocanteurs, j'y avais rendez-vous avec le maire du village, Monsieur Hervé Colas.
Et de fait, Monsieur Colas avait eu l'obligeance de me ménager deux rencontres intéressantes... rencontres déjà vécues par Gérard Bidault et Jacques Lapierre.
La gloire de nos auteurs est là-bas intacte : même le vétérinaire qui passait m'a parlé d'eux !


La première rencontre me permis de parler avec un habitant dépositaire d'outils et de pièces récupérés par son père dans un ancien atelier de fabrication de tire-bouchons depuis longtemps abandonné.



Chez Rolly.


Ces objets avaient fait l'objet d'une exposition lors d'une fête locale, mais beaucoup semblent avoir disparu depuis. 
Je n'ai donc pu voir qu'une petite partie des pièces conservées : elles sont aujourd'hui partie intégrante du patrimoine familial.



Beaux vestiges d'une activité ancienne.


Les tire-bouchons sont rarement complets, ils ont souvent été mis au rebut pour défaut : c'était certainement le cas, m'a expliqué mon interlocuteur, pour "l'Express" de Pérille, le tire-bouchon à cage ouverte à deux piliers et le mono-levier de Delarbre...


La seconde visite fut l'occasion de retrouvailles avec un collectionneur rencontré il y a quelques années sur une brocante à Vittel. 
L'homme, doté d'une mémoire exceptionnelle, me rappela en détail les circonstances de notre première rencontre, avant de me présenter ses tire-bouchons, par séries énumérées avec précision : 13 petits "robinets nogentais", 65 ménagères... prix, lieux d'achat : rien ne manquait dans l'inventaire !



Avec Joël, chez Bernard.


Un moment bien agréable qui me permit de découvrir la production locale : beaucoup de tire-bouchons en "T", à poignée de corne ou d'os, d'autres en laiton, des Pérille peut-être sous-traités ici...


Beaucoup de temps a passé depuis la période faste où les ateliers se comptaient par dizaines à Breuvannes... 
Les tire-bouchons fabriqués ici sont depuis longtemps dispersés. 

Mais entre la rue du Bois et la rue Morel, règne encore un parfum étrange et nostalgique...




Rue Morel à Breuvannes autrefois
(CPA offerte par mes hôtes).



A Breuvannes, les gens se nomment Delarbre ou Burel, Dessoye ou Ozenne...

Imaginez de vivre dans un village où les gens se nommeraient Peugeot, Renault, Panhard, Delage... ?
Ou, si vous préférez, dans un village où vos voisins se nommeraient Ford, Chevrolet, Chrysler ou Packard... ?


Je garderai de mon escapade à Breuvannes le souvenir d'un voyage simplement étrange, d'une rencontre dans une île peuplée des descendants lointains d'un groupe aujourd'hui disparu...


Merci à Monsieur Colas et aux habitants rencontrés.



M


Additif : 
L'ami Jacky avait lui aussi publié un article intéressant sur Breuvannes, retrouvez-le sur son blog, à l'adresse suivante : http://www.rebel-tb-etampes.fr/article-les-burel-fabricants-de-tire-bouchons-a-breuvannes-en-bassigny-75315558.html
L'article reprend le texte tiré de la revue Racines Hautes-Marnaises (n°76 T4 2010) et présente les générations de fabricants implantées à Breuvannes.

11 commentaires:

  1. Sympa. Pour compléter, cet article que j'avais publié aussi dans l'Extracteur http://www.rebel-tb-etampes.fr/article-les-burel-fabricants-de-tire-bouchons-a-breuvannes-en-bassigny-75315558.html

    RépondreSupprimer
  2. Merci pour ton commentaire, Jacky ! j'ai inclus tes références en additif à mon article. Est-ce sur cet article que Gérard s'est appuyé pour rédiger ?

    RépondreSupprimer
  3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

    RépondreSupprimer
  4. Bonjour,

    Je suis un descendant de Burel.
    Je ne savais pas qu'ils avaient une petite notoriété. Je m'étais dit "un fabricant de tire-bouchon en Champagne, pas sûr qu'il ait fait fortune..."

    RépondreSupprimer
  5. Après vérification je descends aussi de Delarbre... :)

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour,
      Merci pour vos commentaires.
      Pourriez-vous me contacter par mail à l'adresse du blog, svp :
      leblogdestirebouchons@gmail.com
      Merci. Cordialement,
      Marc

      Supprimer
    2. Ravie de tous ces commentaires,les Burel,amis du grand-pére des frères Goncourt qui venaient passer leurs vacances a Breuvannes,dans la maison de limes et tire-bouchons à l'angle de la rue du bois et la rue du pont.Que d'honneur pour ce petit village dans lequel je suis née,il y a quelques dizaines d'annee

      Supprimer
    3. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

      Supprimer
    4. Rectificatif (fautes de frappe)
      7 octobre 2018 à 23:44
      Bonjour,
      Merci pour votre message.
      Auriez-vous un document évoquant cette amitié entre les familles Burel et Goncourt ?
      Je serais heureux d'en faire un nouvel article sur votre village.
      Merci de me répondre à :
      leblogdestirebouchons@gmail.com
      Cordialement,
      Marc

      Supprimer
  6. Un autre commentaire s'impose :une relation commune m'a appris le décès de Monsieur COLAS, le Maire de BREUVANNES.
    M. COLAS avait bien voulu me faire visiter BREUVANNES il y a deux ans et me faire rencontrer des habitants pouvant témoigner de l'époque lointaine où le village était un important centre de production de tire-bouchons.
    Son amour de son son village, sa gentillesse et sa disponibilité m'avaient alors impressionnés.
    Hervé COLAS était le meilleur ambassadeur de sa commune : je suis heureux de pouvoir lui rendre hommage, façon de le remercier encore.
    Tardives, mais sincères condoléances à sa famille.
    Marc

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...