Amis des tire-bouchons, bonjour !
Connaissez-vous le Vexin ? Omerville ? et le moulin d'Amiel ?
Sûrement oui ! ou au moins ces noms vous disent-ils quelque chose, en relation avec les tire-bouchons, n'est-ce-pas ?
Choisissons d'y aller ensemble :
Aller ensemble à Omerville ? au Canada ?
Non, pas Omerville au Canada, Omerville en France !
Le Vexin en France
Le Pont d'Hennecourt
(je n'ai rien trouvé sur le moulin d'Amiel, mais vous pouvez en retrouver une gravure dans le livre de Gérard Bidault).
GEOGRAPHIE :
Situé à 70 km au nord-ouest de Paris, Omerville est un village de 300 habitants, dans le Vexin.
Administrativement, il appartient à l'arrondissement de Pontoise, département du Val d'Oise, région Île de France.
Cinq hameaux dépendent de ce village : Gerville, Louvières, Le Mesnil, Amiel et Pont d'Hennecourt, ces deux derniers nous intéressant particulièrement.Situé à 70 km au nord-ouest de Paris, Omerville est un village de 300 habitants, dans le Vexin.
Administrativement, il appartient à l'arrondissement de Pontoise, département du Val d'Oise, région Île de France.
Voici ce que nous dit le site officiel de la mairie d'Omerville, reprenant la monographie écrite par l'instituteur du village en 1899, à propos de ces deux hameaux :
Amiel :
Cinq maisons et un ancien moulin transformé au XIXe siècle en fabrique d’objets en acier poli. "Le moulin à farine d’Amiel s’est vu transformé en 1852 en fabrique d’objets en acier poli ; tire-bouchons, pinces à épiler, poinçons, anneaux de clefs, tire-bottes, tire-gants, cure-oreilles, etc... L’usine occupait en 1899, une trentaine d’ouvriers, hommes, femmes ou enfants habitants d’Omerville ou Ambleville. Il y avait un dépôt à Paris pour l’écoulement de ces marchandises dont une partie était exportée en Allemagne et jusqu'en Amérique".
Pont d’Hennecourt :
"Au XIXe siècle, une importante filature était en activité et fournissait du travail aux habitants d’Omerville. [...] On peut encore voir les ruines d’habitations construites pour les ouvriers en 1861".
Ajoutons qu'Amiel et Pont d'Hennecourt sont tous deux situés sur l'Aubette, petite rivière fournissant l'énergie aux usines précitées.
ET LES TIRE-BOUCHONS ?
Pour nous rapprocher un peu plus de notre but, les tire-bouchons, sollicitons un guide faisant autorité : Gérard Bidault !
Son livre, "Les tire-bouchons français", présenté dans ma fiche bibliographique :
nous fournit les meilleurs renseignements sur ce qui se passait dans le moulin d'Amiel et à Pont d'Hennecourt :
Deux fabricants français, Pierre Aubret (actif de 1855 à 1887), ferblantier, et Georges-Louis Leboullanger (actif de 1846 à 1877), tourneur et fabricant de tire-bouchons, se sont associés en 1855 pour acquérir une boutique à Paris et le moulin à farine d'Amiel en 1855 (ou 1852 selon l'instituteur cité ci-dessus).
L'association prend fin en 1862. Pierre Aubret reprend seul l'usine d'Amiel, tandis que Georges-Louis Leboullanger s'éloigne de quelques kilomètres pour s'installer à Chaussy.
Avec plus de trente d'ouvriers, le moulin d'Amiel a une activité soutenue jusqu'en 1885, année du départ en retraite de Pierre Aubret.
Le fils, Pierre Alexandre Napoléon Aubret, associé à un cousin, Victor Leroy, reprend l'affaire, mais elle périclite jusqu'à aboutir à la vente du moulin d'Amiel à Jean-Baptiste Boué, fabricant de tire-bouchons, en 1891.
Jean-Baptiste Boué s'était associé en 1886 à Henri Crédot, autre fabricant de tire-bouchons, et ensemble ils avaient acquis et s'étaient installés dans l'ancienne filature du hameau voisin de Pont d'Hennecourt (cf. plus haut).
Leur association est cependant éphémère : Henri Crédot quitte Pont d'Hennecourt en 1888 pour créer sa propre fabrique à Montreuil-sur-Epte, soit à moins de 10 km de Pont d'Hennecourt et d'Amiel ! Et trois ans plus tard, Jean-Baptiste Boué rachète le moulin d'Amiel,
A Jean-Baptiste Boué, succéderont son fils Gaston Boué et son gendre Henri Deveson et le moulin d'Amiel fonctionnera jusqu'en 1958.
Crédot de son côté reprend ... la manufacture Leboullanger en 1892. Il quitte Montreuil-sur-Epte pour Génainville à 12 km, se rapprochant du même coup d'Amiel et de Chaussy ! Il devient ainsi voisin et concurrent de Boué à qui il finit par racheter l'usine du vieux moulin de Génainville.
Aubret, Le Boullanger, Boué, Crédot, Deveson...
Le moulin d'Amiel, Pont d'Hennecourt, Chaussy, Montreuil-sur-Epte, Génainville...
Toute cette histoire est partie du moulin d'Amiel pour aboutir à une concentration de grands noms du tire-bouchon dans ce tout petit territoire du Vexin, à quelques kilomètres autour d'Omerville !
ENFIN, LA VISITE DU MOULIN D'AMIEL :
L'histoire serait incomplète sans la visite de l'usine : je vous propose d'en consulter le compte rendu paru dans la presse il y a déjà... quelque temps :
c'était dans le journal "La Célébrité" du 25 mai 1865 !
Le journaliste établissait un compte rendu saisissant de sa visite à l'usine du moulin d'Amiel, commentaire à la fois dithyrambique, romantique et social, technique et commercial.
Il nous offre un éclairage important sur Pierre Aubret, mais aussi sur un personnage méconnu : M. Robert, directeur de fait de l'usine, décrit comme étant non "seulement un ouvrier habile, mais encore un chercheur et un inventeur." On devine que ce M. Robert a succédé à Ferdinand Gorges, et précéda probablement le contremaître Louis Ferdinand Morand à la tête de l'usine, Gorges et Morand déjà identifiés par Gérard Bidault.
Que ne trouve-t-on pas dans les archives de la BNF !
M
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