mardi 31 mai 2016

TIRE-BOUCHONS ET MARCHÉS AUX PUCES AU XIX° SIÈCLE





Amis lecteurs, bonjour !




Quand a-t-on commencé à collectionner les tire-bouchons ?


Je  me suis déjà intéressé ici aux débuts de l'hélixophilie, rappelez-vous l'article sur ce thème publié le 12 janvier dernier :

J'y évoquai notamment la collection de ferronnerie - et les tire-bouchons - de Louis Le Secq des Tournelles, collection constituée dans les années 1870 et aujourd'hui exposée au musée éponyme de Rouen.
Mais rien de populaire dans tout ça : on pouvait penser qu'il ne s'agissait là de la démarche singulière d'un excentrique et riche amateur de curiosités.

Je restais donc en quête de documents permettant de dater l'apparition de cette nouvelle passion, la nôtre !


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Au hasard de recherches sur Gallica, le site de la BNF, j'ai trouvé ces jours-ci un petit livre qui nous en dit plus.

Il s'agit du livre
Les Rois du Ruisseau
de Georges Renault
Editions Le Livre Moderne, Paris, 1900. 



Les Rois du Ruisseau de Georges Renault.



Le livre est consacré à la vie des chiffonniers de Paris.

La préface évoque l'histoire d'un chiffonnier ou biffin contant "les tribulations de sa vie et ses impressions de coureur de tas d'ordure".
Et de fait, c'est bien cette vie quotidienne étrange des familles de chiffonniers que présente - chaleureusement - le livre de Georges Renault.

Rappelons que les familles de chiffonniers arpentaient la nuit les rues de Paris et leurs ruisseaux (égouts en plein air), harponnant au crochet les tas d'ordures, avant que ne soient imposées les "poubelles", cette invention du préfet de police Eugène Poubelle et qui en a gardé le nom.



Illustration du livre de Georges Renault :
le chiffonnier à l'ouvrage, muni du crochet et de la lanterne.

Les biffins récupéraient, triaient, nettoyaient, remettaient en état et revendaient leurs trouvailles sur les marchés aux puces ou marchés pouilleux des faubourgs parisiens, au-delà des barrières de l'octroi. 


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Mais me direz-vous : et le tire-bouchon dans tout ça ?

Il faut poursuivre notre lecture - passionnante - jusqu'à la page 185 pour le retrouver.


L'étalage se compose tout juste d'un tire-bouchon...



Georges Renault y décrit l'étalage type d'un chiffonnier :

"L'étalage souvent, se compose tout juste d'un tire-bouchon, d'un étui de pipes, de tuyaux de poêles, de boutons, et de quelques paires de chaussures, le tout couvrant à peine un mètre carré, heureux si, accrochées bien en vue, à des clous enfoncés dans la palissade qui borde l'avenue, quelques hardes poussiéreuses et décolorées complètent l'éventaire."


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Nous étions en 1900, mais Georges Renault parle des décennies antérieures, et le tire-bouchon déjà devait intéresser le chineur : quelques-uns pour l'usage sûrement, les autres pour la collection ...

Nous n'avons rien inventé !



M


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