Amis chineurs, bonjour !
C'était dimanche dernier 14 avril 2019 la Rèderie d'Amiens...
Un rendez-vous à ne pas rater : impossible d'en revenir bredouille !
Ma première trouvaille était d'ailleurs motivante : un tire-bouchon levier-pompe, type MENNERET !
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"Rèderie" ou "réderie", ce terme picard signifie vide-grenier, mais n'imaginez pas pour autant un vide-grenier de village... l'événement a une toute autre affluence !
Avril, octobre : à Amiens les rèderies se succèdent deux fois l'an et attirent la foule.
L'affiche officielle 2019
L’événement est d'importance : 2000 stands, 15 kilomètres de trottoirs, 80 000 chineurs...
Amiens est loin de chez moi, les hôtels affichent "complet" et le stationnement relève du parcours du combattant.
Alors il faut anticiper : retenir une chambre pas trop éloignée en s'y prenant longtemps à l'avance, arriver le samedi, trouver un stationnement, faire un peu de tourisme et chiner "au cul du camion" le soir avant d'aller dormir.
Visite à ne pas rater : Notre-Dame d'Amiens.
(photographie personnelle)
Amiens, petite Venise du nord, est belle et surtout n'est pas snobe.
Sa cathédrale est une autre Notre-Dame, magnifique joyau gothique et heureusement intacte, elle !
Beffroi, Tour Perret, Logis du Roi... rappellent au visiteur la richesse de l'histoire de la ville. Histoire riche mais tragique aussi, comme en témoignent les nombreux immeubles reconstruits par Pierre Dufau après la seconde guerre mondiale.
Les gens vous accueillent à Amiens avec chaleur et simplicité : le tutoiement vient très vite et vous désarçonne, l'ambiance est bon enfant ... et les frites au vinaigre sont un rite implacable !
Il faisait très froid cette année : - 5°C à l'aube. Les brocanteurs déjà installés se recroquevillaient sous un amoncellement de couvertures.
Réfrigérée et pas très vivante, la dame !
(photographie personnelle)
Le soleil, pourtant bien présent au rendez-vous, ne parvint pas à réchauffer l'atmosphère : la bise soufflait et l'impression de froid persista toute la journée.
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Il fallait cependant prendre le temps d'oublier un peu la froideur pour mieux apprécier le spectacle de la rue, ses couleurs, ses mouvements, sa rumeur.
Les marchands - des anglais et des hollandais surtout - avançaient telles de liturgiques processions, emplissant leurs chariots de carillons, de trophées de chasse, d'anciens objets de cuisine et d'art populaire, de petit mobilier hétéroclite...
Les collectionneurs, plus monomaniaques, se hâtaient de stand en stand à la recherche de pièces de monnaie, de pipes, de capsules de muselet, de jeux et jouets anciens... de tire-bouchons peut-être aussi ?
D'autres ne cherchaient rien. Ils badaient au milieu des rues, se demandant peut-être ce qu'ils faisaient là.
Quelques originaux sympathiques attiraient le regard, vêtus années cinquante, cheveux teints façon léopard ou arborant un chapeau de savant fou.
Lunettes de moto, petits flacons, bâtonnets d'encens : chapeau !
(photographie personnelle)
Les familles suivraient un peu plus tard. Marchant de front, elles parleraient football, gilets jaunes, maladies, retraites... Les mères s'efforceraient de calmer leurs enfants énervés, les hommes s'évertueraient à suivre leurs chiens sûrement collectionneurs.
Et puis au milieu de la foule, surgiraient des rencontres inattendues.
Deux membres du Club Français du Tire-Bouchon : le stentor Stéphane et l'affable Pierre, accompagné d'un ancien membre, Alain ; Anne et Franco, brocanteurs venus de Lorraine ; des chineurs français, belges, allemands, complices ou concurrents, souvent croisés au hasard des grands déballages...
Enfin viendraient les rendez-vous à honorer : Valérie et Alexandra, Raynald et Max sur leurs stands, vraies oasis pour l'homme qui a soif !
Sur le stand, avec Alex et Raynald.
(photographie d'amie)
J'ai marché, marché de 05h30 à 16h30, ne m'arrêtant que le temps d'un déjeuner improvisé, et pourtant je n'ai pu tout voir : les premiers brocanteurs remballaient déjà et quatre cents kilomètres m'attendaient avant d'être chez moi.
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Et ta chine, me direz-vous ?
J'ai fait beaucoup de petits achats, d'où un inventaire à la Prévert : un seau à vifs, une canne à mouche, des moulinets, une sacoche de médecin, un rasoir électrique à pile dans sa boîte, un fer à marquer les bestiaux, un beau lot de fusils de boucher et... quelques tire-bouchons !
tire-bouchons en rang d'oignons...
(photographie personnelle)
De gauche à droite sur cette photo pas très lisible :
- une percette à poignée incrustée de nacre,
- un Perfect publicitaire CARTERAY et E. CARTEGNY,
- un Idéal, également publicitaire, marqué GEORGE'S PORT,
- un tire-bouchon en "T", tout en métal, à identifier,
- une large harpe pliante allemande, marquée J.A. HENCKELS ZWILLINGSWERK,
- et bien sûr, le levier-pompe de type MENNERET, marqué Bté S.G.D.G., et en très bon état.
Je retournerai à Amiens, c'est sûr !
M