samedi 8 février 2025

HAJO TÜRLER AU PANTHEON DES COLLECTIONNEURS

 

Amis blogueurs, bonsoir !


Nous arrivons à un âge où nous avons plus d'amis qui meurent que d'amis qui naissent...
Roland, ami commun, lui aussi Suisse, m'a fait part du décès d'Hans Joachim Türleraffectueusement appelé Hajo.


Savant, sage et bienveillant,
Hajo Türler a rejoint le Panthéon des collectionneurs




Hajo


Roland m'avait sollicité pour avoir les coordonnées de notre ami Hajo à qui il souhaitait demander son avis d'expert en bouchonneuses. Je lui ai donné les informations et l'ai prié de saluer amicalement Hajo de ma part.
Et c'est en cherchant à le joindre qu'il a reçu la triste nouvelle, confirmée par la parution de cette annonce mortuaire dans le journal suisse Neue Zürcher Zeitung :




Je l'écrivais, il y a déjà huit ans : 
"Hajo est comme un trait d'union entre collectionneurs issus de pays différents : hélixophile polyglotte, il est savant, sage et bienveillant !". 
C'est dire qu'il nous manquera beaucoup.

Hajo m'a aidé depuis le premier jour, il m'a conseillé, reçu, appris, encouragé...
Il a accompagné ce blog depuis sa création, apportant ses connaissances et son expertise, proposant des énigmes et contribuant à en résoudre d'autres. Ses écrits occupent une place importante dans notre bibliographie et l'article qui lui a été consacré dans notre rubrique Who's Who a été lu par un très grand nombre de collectionneurs.
Vous pouvez retrouver cette interview à laquelle il avait bien voulu se prêter dans ce cadre avec le lien suivant :



Merci pour tout ce que tu nous as apporté, Hajo, merci pour tout ce que tu m'as apporté personnellement.

Mes pensées vont vers ton épouse Anneliese, vos enfants et toute votre famille à qui mon épouse et moi-même présentons nos sincères condoléances.


Repose en paix !



M



vendredi 7 février 2025

LE PUZZLE ET LE TIRE-BOUCHON

 
Amis blogueurs, bonjour !


Je vous propose aujourd'hui un petit article sourire :

LE PUZZLE ET LE TIRE-BOUCHON

Mon épouse qui passe presque autant de temps à faire des puzzles que moi devant mes tire-bouchons, vient de me montrer son petit dernier.
Comme une synthèse de nos deux passions, on y voit un serveur user d'un tire-bouchon.

Intitulé "Sunday Lunch", ce puzzle lui a été offert par une amie anglaise :





Le mode d'emploi est sur la boîte :
Retro... where it all began !
Don't puzzle what you see...
... use your imagination and puzzle what will happen next !

Soit, approximativement, en français :
Rétro... Comment tout a commencé !
N'assemblez pas ce que vous voyez...
... Utilisez votre imagination et réfléchissez à ce qui va se passer ensuite !

Pas de modèle à suivre donc, si ce n'est des personnages, des décors et des couleurs à retrouver quelques secondes après la scène représentée ici.


Mais que s'est-il donc passé entre-temps ?

Observez bien l'élément déclencheur :



Et voyez comme mon épouse sait bien lire l'avenir...



Pauvre Monica, pauvre Maurice ! 😃


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Et qui me dira quel est le fabricant du tire-bouchon utilisé par Maurice ?



M

lundi 3 février 2025

ARTICLE À QUATRE MAINS : LUCIEN GODIN, CONSTRUCTEUR BREVETÉ - II. CATALOGUE ET TIRE-BOUCHONS



Amis blogueurs, bonjour !



Voici la suite de l'article co-écrit avec Bernard Devynck :

LUCIEN GODIN,
CONSTRUCTEUR BREVETÉ
II. CATALOGUE ET TIRE-BOUCHONS


Vous pouvez retrouver le premier article grâce au lien suivant :

Nous nous attacherons aujourd'hui à examiner le contenu du catalogue Edition de janvier 1923. Un troisième article nous permettra d'évoquer prochainement les autres éditions auxquelles nous avons eu accès.


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 Le catalogue de janvier 1923 : informations données par la couverture
 
 
On note très vite le sigle : 3 abeilles dans un ovale, la médaille du mérite agricole, les spécialités "RICHARD" :



Catalogue Lucien GODIN - Janvier 1923.


On voit aussi que le catalogue de 1923 ne concerne que les articles précédemment vendus par les Anciens Etablissements J. NICLOZ - L. ANTOINE & Cie, et non les autres maisons absorbées ultérieurement.

Une mention de bas de page intrigue :




Cette mention mérite quelques éclaircissements :
- Pourquoi le catalogue 1923 est-il présenté comme un simple "Extrait" ?
L'avant-propos présent en deuxième page de couverture nous l'explique :
"En raison de l’instabilité des cours, il nous est impossible de rééditer notre catalogue dans son format habituel. 
Celui que nous présentons est un extrait de nos précédentes éditions et donne, par ordre alphabétique, la liste de tous les articles de notre spécialité."

Rappelons qu’après la première guerre mondiale les Etats-Unis sont plongés dans la Grande Dépression en 1920-1921, tandis que l’Allemagne, confrontée au paiement des dommages de guerre, connait l’hyperinflation entre 1921 et 1924 (1US $ = 4200 000 000 000 Marks en novembre 1923) … difficile dans ces conditions de donner des tarifs !

- Et pourquoi "Editions 7 et 8" ?
Simplement parce que GODIN numérote ses catalogues à la suite de ceux des Anciens Etablissements J. NICLOZ - L. ANTOINE & Cie.
Ceci est confirmé par deux autres éditions auxquelles nous accédons : les éditions 6 et 9. Nous les évoquerons dans notre prochain article.

  

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Le contenu du catalogue de janvier 1923

 

On trouve dans ce catalogue :
- des fabrications GODIN, 
- des articles commercialisés pour d'autres fabricants,
- et, parmi eux, des articles nous intéressant plus particulièrement, les tire-bouchons et objets proches.


Fabrications GODIN :

Le catalogue présente des machines et accessoires conçus et fabriqués pour l'élaboration et le négoce du vin, de la bière et autres liquides, marqués au nom de l’entreprise ou de ses prédécesseurs (NICLOZ, GODIN-PESSAT ou GODIN), comme par exemple :

- des brocs à ouiller :


Broc à ouiller en cuivre, 
marqué des 3 abeilles et d'une plaque L. GODIN & Fils
(Collection Bernard Devynck).

- des machines à laver, tremper, rincer, emplir les bouteilles et flacons, ou les futs,

- des machines à boucher ou capsuler les bouteilles et flacons,

- des machines à marquer les bouchons, les futs, les caisses,

- des chaudières échaudeuses, les pompes et moto-pompes, les « siroclarogènes » (néologisme pour appareil à fabriquer du sirop de sucre) et autres instruments…



Ces exemples confirment si besoin était que Lucien GODIN est bien un fabricant.

Les illustrations du catalogue sont issues de matrices gravées sur cuivre, véritables œuvres d'art, parfois signées des grands graveurs de l’époque, comme POYET ou DE RUAZ (déjà vus dans le catalogue DUJARDIN-SALLERON par exemple).


Articles commercialisés pour d'autres fabricants :

Bernard Devynck a identifié certains de ces fabricants :

- les Produits Œnologiques Spécialités "RICHARD" proviennent de la Fabrique de Clarifiants et Conservateurs pour Vins et Spiritueux A. RICHARD, 8 rue de Turenne Paris 4°.


 
Ces Spécialités Œnologiques A. RICHARD sont "en dépôt à la Maison L. GODIN, Articles de Chais".

- les agrafes et muselets proposés (page 1) figurent dans le catalogue d’Auguste RENOU, fabricant, 6 rue du Texel à Paris,

- les bascules romaines (page 4, modèle de droite) sont des fabrications MERLIN, par Les Successeurs d’Alexandre MERLIN à Joué-lès-Tours,

- le bouche-bouteille à main "La Prodigieuse" (page 6) était fabriqué par A. LAFAURE à Montpellier,

- les paillons ou enveloppes en paille (page 33) proviennent de chez MUTIN Fils à Beaune ou de chez Vve BOUTIERE à Marseille,

- les ébullioscopes (page 46) sont des fabrications LEVEQUE, MALLIGAN ou SALLERON…


Le cas particulier des tire-bouchons et autres objets proches :

Les tire-bouchons commercialisés figurent page 45 :




Ce sont manifestement tous des modèles produits par d’autres fabricants et distribués par GODIN :

- Le Commercial et le Fermant à nœud sont des fabrications PECQUET (souvent copiées par la concurrence).

- Le type baril est vraisemblablement un LEBOULLANGER.

- Deux tire-bouchons à hélice sont proposés : l’un, dit Véritable J.P., vient de chez PÉRILLE ; l’autre aux pales aplaties (représenté à droite) est un PECQUET.

- Le Saumur Colosse est un nom donné par la Maison VATRON. On note que les deux modèles Saumur à manche bois peuvent être marqués au feu d’une publicité pour le client.

- Deux tire-bouchons à poignée anneau acier, d’une seule pièce, sont proposés : le second, dit Véritable T.D., provient de chez Tony DUSSIEUX.


La Maison GODIN commercialisait aussi des articles que les collectionneurs de tire-bouchons recherchent parfois aujourd’hui :

- des arrache-bouchons, page 2 :

- des crochets à champagne, page 13 :

- des faussets, page 16, pour bouchage de trous dans les futs :

- des forets, page 20, forets coup-de-poing et forets à bouteilles :

- des pinces, page 34, notamment pinces à faussets, pinces à dégoudronner, pinces à champagne :

 

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On peut penser que l'intérêt de ces catalogues et documents commerciaux anciens est assez relatif pour les collectionneurs de tire-bouchons, mais ce sont pourtant des témoignages historiques objectifs qui éclairent leur époque, témoignages qu'il sera de plus en plus difficile de réunir et de relier. 
C'est un enjeu motivant pour les collectionneurs que nous sommes, que retrouver, relier et mettre à disposition des éléments historiques sur les entreprises qui ont édité de tels documents.



Bernard et Marc


jeudi 30 janvier 2025

ARTICLE À QUATRE MAINS : LUCIEN GODIN, CONSTRUCTEUR BREVETE - I. ELEMENTS HISTORIQUES

 
Amis blogueurs, bonjour !


L'article que je vous propose aujourd'hui a été écrit en complète collaboration avec Bernard Devynck, ami collectionneur de tire-bouchons et des vieux-papiers liés à leur fabrication et à leur commercialisation. 
Voici donc notre article à quatre mains :
 
Lucien GODIN, Constructeur Breveté

Aujourd'hui : I. Eléments historiques sur la Maison GODIN


Notre enquête a commencé par l'acquisition que j'ai faite aux Puces de Metz d'un catalogue ancien intitulé :

Matériel de Chais 
et Laboratoires 
Machines
Produits œnologiques
Spécialités "RICHARD"

Anc. Etablissements J. NICLOZ - L.ANTOINE & Cie
L. GODIN 
(Suit la médaille du Mérite Agricole)
Constructeur Breveté
Successeur.

Edition janvier 1923,
Extrait des Editions 7 et 8



Catalogue Lucien GODIN - janvier 1923
(Collection personnelle).


On peut noter en haut à gauche la marque de fabrique de GODIN : les trois abeilles.
On peut aussi deviner à droite du nom de GODIN la médaille du Mérite Agricole, suffisamment importante à ses yeux pour figurer sur son catalogue.
Le dos de la couverture nous apprend que ce catalogue a été réalisé par l'Imprimerie F. BOUCHY 11 rue Hélène Paris XVII°.


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Notre article prolonge en fait et complète celui qui avait été publié dans le supplément de l'Extracteur n° 52 de mars 2008 et s'appuie sur la presse (Le journal Les Archives Commerciales de la France particulièrement) et des documents commerciaux d'époque.



Supplément de l'Extracteur n° 52 de mars 2008.


Et puis, Lucien GODIN n'est pas tout à fait un inconnu pour nous.
J'ai déjà consacré deux articles au catalogue d'un autre revendeur, Louis MATHÈS, dont Lucien GODIN avait repris l'entreprise en 1930 :

Deux autres articles ont depuis évoqué l'entreprise GODIN :


GODIN n'est pas un fabricant de tire-bouchons, c'est un grossiste, mais son histoire et le contenu de son catalogue sont particulièrement riches.
Nous nous proposons, Bernard et moi, de partager les résultats de nos recherches en deux parties :
- faire d'abord le point de nos informations sur l'histoire de la Maison GODIN,
- ouvrir et présenter le catalogue ensuite.


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I. ÉLÉMENTS HISTORIQUES SUR LA MAISON GODIN


L. GODIN est un repreneur d'entreprises, et pas seulement des Etablissements J. NICLOZ - L.ANTOINE & Cie, comme indiqué en couverture du catalogue, ou de la Maison MATHÈS comme nous l'avions vu dans mes précédents articles  : l'histoire de la Maison GODIN est très enchevêtrée avec au moins deux autres absorptions d'entreprises aux histoires elles-mêmes compliquées.


Une facture L. GODIN et Fils de 1933, retrouvée par Bernard, nous a permis de bien progresser :



Facture L. GODIN et Fils 1933
(Document Bernard Devynck).


On y voit que La Maison Lucien GODIN & Fils revendique une fondation en 1872, qu'elle a "réuni" les entreprises L. ANTOINE, GÉRARD, MATHÈS et PAILLARD et qu'elle s'apprête à transférer son siège au 1er janvier 1934.
Nous allons essayer maintenant de suivre l'évolution de chacune de ces entreprises réunies :


La Maison GODIN elle-même
On ne sait pas exactement quand l'aventure a commencé, mais :
- 1908 : Lucien GODIN, associé à PESSAT, devient patron en rachetant la société L. ANTOINE.
- 1908 - 1923 : diffusion d'au moins deux éditions du catalogue L. GODIN, numérotées à la suite des éditions de NICLOZ et ANTOINE ; celle que nous présentons est dite "Edition janvier 1923 - Extrait des Editions 7 et 8".
- 1923 : Lucien GODIN demande un brevet pour "une machine à boucher les bouteilles", brevet 583.464 accordé le 31 octobre 1924. Cette machine a été commercialisée par MOREAU-ARTAULT (anciennement MATHÈS), sans qu'on connaisse la nature de la collaboration avec GODIN à cette époque. D'autres brevets suivront (Cf. P.S. 2 en fin d'article).
- 1929 : association entre père et fils, sous la raison sociale Lucien GODIN & Fils.
- 1934 : après les acquisitions d'entreprises, la Maison Lucien GODIN & Fils se réorganise : le siège social est définitivement fixé au 1, place Lachambeaudie Paris 12° (Bercy), précédemment siège de la Maison J. PAILLARD. Les entrepôts et ateliers de Vincennes sont conservés, comme la succursale anciennement MATHÈS de Mâcon.
- 1958 : L. GODIN & Fils fonctionne sous le statut de société à responsabilité limitée. 
La fin de la guerre d'Algérie déstabilise le commerce de vins et machines vinicoles à Paris - Bercy. L'entreprise s'oriente vers la fabrication de machines pour les industries alimentaires, la chimie, les plastiques et machines à chaussures.
- 1986 : fermeture de la société L. GODIN & Fils, le 22 mai 1986.


La Maison L. ANTOINE, anciennement QUILLET, puis NICLOZ
Histoire :
1872 : fondation de l'entreprise par Léon QUILLET. 
Raison sociale : Assortiment général de fournitures, outils et ustensiles pour brasseurs, distillateurs, négociants en vins, tonneliers et viticulteurs
Siège social : 4, rue de la Verrerie Paris 4°.



En-tête Facture Léon QUILLET 1881 
(document Bernard Devynck).

- 1882 : Léon QUILLET obtient le 9 novembre un brevet n° 151997 pour une Machine automatique servant à remplir et boucher les bouteilles et à marquer les bouchons.

- Vers 1884 : reprise par un collaborateur : Julien NICLOZ.
Raison sociale : Fournitures pour caves et chais.
Siège social : transféré au 22, rue des Francs Bourgeois Paris 3°.
"Le Panthéon de l'industrie", journal hebdomadaire illustré, N° 596 du 15 août 1886, nous apprend que :
"Julien NICLOZ, qui fut pendant quatorze années le collaborateur de M. Léon QUILLET, chef de la maison alors située 4, rue de la Verrerie, et qui la dirige seul depuis deux ans, vient d'inaugurer, le 15 juillet dernier, 22, rue des Francs Bourgeois, les vastes ateliers de ferblanterie et d'estampage de plaques pour fûts, qui font aujourd'hui partie de son bel établissement."



En-tête courrier NICLOZ 1891
(Document Bernard Devynck)

- Julien NICLOZ protège ses inventions : 11 brevets sont déposés par lui entre 1886 et 1893 (Cf. exemples P.S. 2 en fin d'article).
- 1895 : Julien NICLOZ, gagné par l'aventure algérienne, cède l'entreprise à L. ANTOINE et Cie.



Reprise de NICLOZ par ANTOINE et Cie
(Revue de viticulture - organe de l'agriculture des régions viticoles du 14 décembre 1895).

La raison sociale devient : Fabrique spéciale d'articles de caves et de chais.
Le siège social est inchangé.



En-tête lettre de 1895 de L. ANTOINE successeur de NICLOZ
(Document Bernard Devynck).


- Peu après 1900 : comme Julien NICLOZ l'avait
 certainement fait avant lui, son successeur L. ANTOINE édite un catalogue qu'il numérote "Edition n° 6". Ce catalogue est riche de 200 pages, dont 3 consacrées à des tire-bouchons, lesquels sont en fait des modèles PECQUET (Nous y reviendrons dans notre seconde partie).



Catalogue L. ANTOINE, Edition n° 6
(Document Bernard Devynck).

- 1908 : la Maison ANTOINE et Cie est vendue à la société en nom collectif GODIN, PESSAT et Cie, formée pour l'occasion.
Raison sociale : Fabrique spéciale d'articles de caves et laboratoires.
Siège social inchangé : 22, rue des Francs Bourgeois Paris 3°
- 1911 : PESSAT évoque dans un courrier son récent catalogue Edition n° 7 : par-delà les changements de propriétaires, la numérotation des éditions continue d'être respectée.
- 1914 : dissolution de la compagnie : PESSAT cède ses parts à GODIN. Lucien GODIN reste seul patron.


La Maison P. GÉRARD, anciennement J. DUVAL, puis Louis BARRALLON 
Raison sociale : articles de cave, fournitures pour brasserie et distillerie.
Siège social : 
Epoque J. DUVAL : 23, rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, Paris 4°
Epoque Louis BARRALLON : 29 , quai de la Tournelle, Paris 5°.
Histoire :
- 1895 : J. DUVAL, premier propriétaire, cède son entreprise à Louis BARRALLON.
- 1909 : Louis BARRALLON vend l'affaire à P. GÉRARD Fils.



Publicité P. GÉRARD Fils successeur de BARRALLON
(Annuaire du Commerce 1913).


En-tête facture P. GÉRARD 1915
(Document Bernard Devynck).

- Les circonstances et l'année de la cession par P. GÉRARD Fils à Lucien GODIN & Fils restent à découvrir.


La Maison Louis MATHÈS
Raison sociale : Fournitures générales pour caves et chais, Ustensiles pour négociants en vins et distillateurs, Outillage complet pour tonnellerie.
Siège social : 54, rue Carnot à Mâcon.
Histoire :
- 1902 : l'entreprise Louis MATHÈS est installée à Mâcon.
- Avant 1918, le siège est transféré au 54, rue Carnot à Mâcon 
- 1920 : l'entreprise a changé de propriétaire et s'appelle dorénavant "Anciens Ets MATHÈS Emile MOREAU Successeur", puis, en 1924, "Anciens Ets MATHÈS Emile MOREAU-ARTAULT Successeur". 
- 1930, Emile MOREAU-ARTAULT cède son entreprise à Lucien GODIN & Fils.


La Maison J. PAILLARD
Raison sociale : Articles de cave et bouchons.
Siège : 1, place Lachambeaudie Paris 12° (Bercy).
Nous manquons d'informations et savons seulement que la Maison PAILLARD est cédée à Lucien GODIN & Fils en février 1933.


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Voici, résumé dans un tableau, le mouvement de concentration de ces entreprises :




La conclusion est qu'en 1934, la Maison L. GODIN et Fils a réussi à prendre une place importante au cœur des entrepôts de Bercy, grâce à ses acquisitions, complémentaires de sa raison sociale première.


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C'est dans notre seconde partie que nous examinerons le contenu du catalogue L. GODIN de janvier 1923 et évoquerons les autres catalogues publiés par NICLOZ, ANTOINE et GODIN-PESSAT.

D'ici là, nous sommes preneurs de tout complément d'information sur ces différentes entreprises... nous ne connaissons même pas les prénoms de bon nombre des acteurs évoqués : le (ou les) fils GODIN, L. ANTOINE, PESSAT, J. DUVAL, L. BARRALON, P. GÉRARD, son (ou ses) fils, J. PAILLARD !



Bernard et Marc


P.S. 1 du 30 janvier 2025 : nous avons découvert le prénom de BARRALLON ! Il se prénommait Louis, comme le montre sa participation à la création de l'entreprise d'assurance "Le Conservateur" :


Constitution de la société "Le Conservateur"
Journal L'Argus du 09 septembre 1906 (Gallica).


P.S. 2 du 1er février 2025, Loïc Bahuet complète nos informations en nous donnant des références de brevets ou de modèles déposés par NICLOZ, GODIN et PESSAT :
- Brevet 180.207 délivré le 10 décembre 1886 à NICLOZ pour une Machine à boucher les bouteilles, à compression latérale.
- Brevet 207.792 délivré le 22 août 1890 à NICLOZ et MERKLING pour un Nouveau système de machine à boucher les bouteilles.
- Dépôt non daté par NICLOZ de la Boucheuse dite "La Coquette" (cette boucheuse n'est plus présente dans le catalogue GODIN).
- Brevet 417.142 délivré le 23 août 1910 à GODIN, PESSAT et Cie pour une Machine tireuse et boucheuse combinée.
- Brevet 714.704 délivré le 8 septembre 1931 à Lucien GODIN pour un  Perfectionnement au dispositif compresseur des bouchons des machines à boucher les bouteilles.


lundi 27 janvier 2025

WHO'S WHO : RICHARD STEVENSON

 
Amis blogueurs, bonsoir !


WHO'S WHO : RICHARD STEVENSON


"Tout est de la faute de mon épouse !", nous dit l'invité du jour, grand collectionneur anglais bien connu de ce côté de la Manche :

 


Richard et Catherine Stevenson

Richard, qui présidait alors le club anglais, ABCDE, avait été invité à le représenter à l'occasion du XXVe Congrès du CFTB... mais la pandémie COVID survint et nous dûmes tous attendre deux ans avant de nous retrouver à Tours en 2022 pour ce XXVe Congrès. La participation de Catherine et Richard et la savante présentation des tire-bouchons harpes de Richard, François Touzin traduisant ses propos, avaient alors été particulièrement appréciées.

J'ai été très heureux d'avoir pu retrouver Richard lors du Corkscrew Open Day organisé sous l'égide du CCCC à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'ICCA, le 29 août à Londres.

Mais venons-en aux questions, des questions rituelles, il faut bien le dire !


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Question : Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Réponse : Je suis né en 1946 dans le Somerset, dans le West Country de l’Angleterre.
Je suis marié à Catherine et nous vivons dans le Buckinghamshire, à environ une heure de Londres.
J'ai été négociant en vins, mais suis bien sûr en retraite aujourd'hui.


Q. Au commencement de chaque collection, il y a un événement déclencheur. Quel a été le vôtre, celui qui vous a amené à collectionner les tire-bouchons ? Et quand est-ce arrivé ?

R. Je l'affirme : tout est de la faute de mon épouse, Catherine !
C’est le 1er mai 1995 que Catherine acheta pour moi un tire-bouchon bow - arc ou harpe, si vous préférez - dans un vide-greniers de notre village. J’ai été très impressionné par l'ingéniosité de ce tire-bouchon pliant et j’ai alors décidé de voir si d’autres tire-bouchons méritaient d’être collectionnés.



A jamais le premier !


Q. Et vous vous êtes immédiatement concentré sur ce type de tire-bouchons harpes ?

R. Non. Pendant un an ou deux j’ai accumulé tous les tire-bouchons que je trouvais pour peu qu’ils aient une mèche. Puis j’ai pensé qu’il était sage de me spécialiser et j'ai décidé de me concentrer sur les tire-bouchons harpes.
En 1996, j’ai assisté pour la première fois à une vente chez Christie’s et ai été émerveillé de découvrir la vaste gamme de harpes simples et multioutils. J’étais "accroché" et me suis mis aussitôt à constituer une bonne collection de ces harpes de un à onze outils. Je possède même aujourd’hui un seize outils acheté à un membre de mon club.



Double-mèches et multioutils



Q. Des harpes et rien d'autre ?

R. En 1997, un autre type de tire-bouchon m'a attiré : j'avais trouvé un champagne tap, à pointes perdues, in a violin shaped case ou siphon à champagne, logé dans un étui en forme de violon, et l'esthétique de l'objet m'avait émerveillé. 



Champagne tap in the violin shaped case
(robinet à champagne dans un étui en forme de violon).

Alors que j'avais travaillé pendant six ans dans le commerce du vin, je n’avais jamais vu un tel objet. Alors je me suis mis à rechercher aussi les champagne taps, avec en point d’orgue l'achat du magnifique Deleuze en argent et du Aylesbury dairy Company tap vu sur le livre de Watney et Babbidge.


Q. Et quel est le tire-bouchon préféré de votre collection ? 

R. Mon tire-bouchon préféré reste un bow anglais de 12 outils (Celui de droite sur la photo des multioutils).


Q. Je pense qu'avec cette double spécialisation, vous possédez une des collections les plus originales développées dans le monde aujourd’hui. Pourriez-vous nous dire combien de bows et champagne taps avez-vous réunis ? 

R. Je possède environ 450 tire-bouchons harpes et siphons à champagne. Je vous ai photographié quelques harpes, les photos suivantes vous permettront de découvrir les autres aspects de ma collection.



Robinets à champagne



Doubles hélices

 

Disques crantés


Je continue de rechercher les harpes, en particulier les multioutils, ainsi que les siphons ou robinets à champagne, qui sont injustement sous-estimés par les collectionneurs. Mais j'aime aussi et recherche les tire-bouchons à disque cranté et ceux qui ont une double hélice.


Q. Pourriez-vous nous raconter une anecdote qui a marqué votre vie de collectionneur : une rencontre, un moment de vie et/ou une trouvaille inattendue ?

R. J'ai recherché une harpe à 12 outils pendant de nombreuses années. 
Et un jour, une harpe multioutils très, très rouillée est apparue sur Ebay, mise en vente à Hastings. J’ai pu l’acheter et, après quatre heures de travail pour la nettoyer, les 12 outils se sont enfin révélés : une vraie chance et un vrai moment de bonheur !
Je pense aussi à un drôle d'échange avec Franck Ellis, celui-là même qui m'avait fait entrer dans l'Association of British Corkscrew Devotees and Enthusiasts ou ABCDE.
Franck pouvait se montrer cinglant à propos d’un tire-bouchon qui ne lui plaisait pas : je lui avais fièrement montré mon "Lumbago" (Lundberg Bros.) qui venait d’arriver d’Amérique. Il avait un superbe manche en ivoire tourné, un superbe bouton en laiton ciselé et une excellente mèche gravée et m’avait coûté beaucoup de dollars. "On dirait une poignée de porte avec une mèche vissée dedans, me dit-il." Je m'y connais maintenant mieux et je sais ce qu’il avait voulu me dire, mais l'objet est bien fait et je l’aime bien quand même !


Q. Quel objectif avez-vous pour la collection : un défi personnel ? Un sujet de recherche ? un investissement ? L’occasion de rencontrer des gens qui partagent votre passion ?

R. J’aime rencontrer d’autres hélixophiles pour discuter de notre intérêt mutuel.


Q. Je crois que vous appartenez à plusieurs clubs de collectionneurs. Pouvez-vous nous dire lesquels ? Et quel est selon vous l’intérêt d’être membre de ces clubs ?

R. Je suis membre de l’ABCDE et du CCCC. Cela me donne l’occasion de rencontrer d’autres collectionneurs de tire-bouchons en Angleterre et dans le monde.


Q. L’arrivée des nouvelles technologies et d’Internet a-t-elle des conséquences sur votre façon de collectionner ? Les utilisez-vous pour acheter ou vendre ?

R. Internet a facilité l'accès à un plus grand nombre de tire-bouchons, ce qui est bien, mais cela a entraîné du même coup une réduction de la valeur de nos collections.


Q. Collectionnez-vous d’autres choses ? Pouvez-vous nous en parler ?

R. Non. Je me concentre sur les seuls tire-bouchons, encore étonné d'être devenu un collectionneur !


Q. Enfin, quel message ou conseil transmettriez-vous aux jeunes collectionneurs ?

R. Je les encourage à trouver des types de tire-bouchons qui leur plaisent et à se spécialiser dans la recherche et la collecte de ces modèles. La fréquentation d'un club est une grande aide pour cela.


Q. Le mot de la fin vous revient : si vous pensez à un thème que je n'ai pas abordé, n'hésitez pas à me le proposer.

R. Non, je suis heureux d'avoir pu répondre à vos questions et vous remercie de votre intérêt. Je vous félicite aussi pour votre excellent blog.


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Bon... le mot de la fin ne peut que me convenir, n'est-ce-pas ?
Merci Richard Stevenson, d'avoir eu la gentillesse de répondre à cette interview.



M


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