Amis blogueurs, bonsoir !
L'année touche à sa fin, l'hiver est là avec un peu d'avance, les brocanteurs ont froid et les chineurs aussi.
Les brocantes se font rares en Lorraine, pas question donc de rater les dernières, quand bien même elles sont souvent boudées par les professionnels.
Nous sommes donc allés chiner aux puces de Metz ce samedi 3 décembre et je vais vous raconter cette petite expédition :
METZ : PECHE MIRACULEUSE LORS DES DERNIERES PUCES DE L'ANNEE 2022
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Parc des Expositions, Metz, 7 heures, les portes vont s'ouvrir aux quelques centaines de chineurs matinaux venus de quelques 200 kilomètres à la ronde. Les conversations vont bon train dans la file d'attente : la guerre en Ukraine, l'inflation, les coupures de courant à venir, le retour du Covid... Et pas qu'en français : nos voisins allemands, belges et luxembourgeois sont également présents à ce dernier rendez-vous !
Je file vers la zone réservée aux vendeurs particuliers... enfin pas si vite que ça, les copains sont nombreux et parfois très bavards ! Et les stands regorgent de trésors : des jeux anciens, une feuille de boucher, un lot d'outils du cuir, de belles assiettes de Sarreguemines, un tiroir-caisse à combinaison... attirent mon regard, un regard que je détourne des stands militaria toujours nombreux dans cette région marquée par les conflits.
Et puis il y a Josiane qui a gardé pour moi deux tire-bouchons : des pisseurs, l'un est de Georges Féret, l'autre du Souvenir Moderne. Petite négociation et les pisseurs finissent dans mon sac à dos. Il est 7 heures un quart et je suis déjà content.
Le petit homme à la pélerine
et le ramoneur
Je n'ai pas eu le temps de reprendre mon chemin que deux heurtoirs... me heurtent ! Ces objets ne sont pas des antiquités, mais ils me plaisent, alors je me fais plaisir et eux aussi finissent dans mon sac à malice ; je les nettoierai en rentrant, s'ils veulent bien patienter jusque là.
Mon épouse me rejoint, elle n'a pas la "fièvre acheteuse" ; trop de belles choses me dit-elle ! Notre déambulation réunie ralentit de plus en plus : bises à Colette et Christian, à Christine et Fabrice, à François et Gauthier, à Nadine et Bernard... notre "bande" quoi ! Une heure s'est écoulée, nous n'avons pas fait le dixième de la brocante et nous sommes invités à partager un café ; mais sur le chemin, Camel, Martin, Pascal, Thierry, Yacine... ont tant de choses à raconter !
Un stand me fait oublier le reste. C'est celui d'un vendeur spécialisé dans les outils anciens, objets aussi beaux que chers. Une rare scie-drille d'horloger m'interpelle malgré de petits manques (blocage du foret), mais la négociation achoppe et il me faut du temps pour trouver un terrain d'entente avec ce vendeur auquel j'ai pourtant déjà acheté. Bon, voici la scie-drille elle aussi au fond du sac.
N'est-elle pas belle, ma scie-drille ?
Le meilleur reste cependant à venir. C'est le stand d'un antiquaire encore jamais venu à Metz. Une collection de lampes de vélos et motos du début du XXe siècle étonne le regard. Des bronzes, des objets insolites et précieux disent assez les choix avisés du professionnel...
Et là, dans une vitrine soigneusement cadenassée, m'attendent deux tire-bouchons du XVIIIe siècle !!!
Ca n'arrive jamais, sauf cette fois !
Les deux tire-bouchons sont bons, XVIIIe et certainement français. Tous deux sont destinés à rester en poche au gré des déplacements de leurs propriétaires. Le plus modeste est de type harpe pliante, deux doigts, à mèche rubanée, sobrement décorée. Le second est un tire-bouchon à étui, deux doigts, lui aussi à mèche rubanée, la poignée agrémentée de deux têtes de cheval et l'étui très orné d'un décor à identifier.
Le marchand tient à vendre, mais pas à brader. J'aimerais bien acheter, mais pas trop cher. Nous négocions pied à pied et l'écart se réduit, mais les prix restent hors budget pour moi. Je suis sur le point de renoncer quand je sens la présence encourageante de mon épouse à mes côtés... le vendeur aussi, j'imagine !
"Prends-les, me souffle-t-elle, sinon ils ne seront plus là quand tu reviendras et tu t'en voudras !"
Ces propos ne tombent pas dans les oreilles de deux sourds. Je n'ai plus d'arguments et mon vendeur a compris : il a suffisamment négocié et s'en tiendra maintenant à son dernier prix. Nous topons là.
XVIIIe siècle : l'honnête homme ne peut voyager
sans un tire-bouchon en poche !
En repartant, je me suis dit que la harpe avait peut-être longuement séjourné dans la poche de quelque prêtre, alors que le tire-bouchon à étui décoré avait dû appartenir à quelque aristocrate ou grand bourgeois...
Cependant ce n'étaient là que rêveries invérifiables et, plus prosaïquement, était venu le temps du casse-croûte partagé avec les amis : je montrai mes trouvailles et les commentai, mais en réponse aux questions posées, j'eus nettement le sentiment que le niveau des prix engendrait comme un peu d'incompréhension.
On me demanda à voir ce stand hors du commun. J'y retournai donc en bonne compagnie, pour tomber encore en arrêt devant un objet très insolite :
Un râteau rotatif...
Je ne pouvais que craquer encore !
L'objet, sur lequel on peut lire le marquage BROOK[...] et PAT., est probablement d'origine anglaise et doit dater d'un bon siècle.
La poignée est munie d'un petit poussoir en forme de poisson, lequel actionne un dispositif de rotation du petit râteau terminal.
Selon le vendeur, il devait s'agir d'un instrument destiné à la pêche à pied le long des côtes... est-ce aussi votre avis ?
Le râteau est-il à l'origine de cette belle pêche ?
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Grande première : le temps a passé si vite ce samedi que nous avons quitté le Parc des Expositions sans avoir vu la moitié des stands... et sans même en être frustrés !
M