Amis collectionneurs, bonjour !
Ayant pu accéder, grâce à sa fille, à de nouveaux renseignements sur Joseph PAGLIAI, je vous propose aujourd'hui un retour sur les
bouchons figuratifs J-P.
Le viking, marqué J-P MODELE DEPOSE
(collection personnelle)
Un échange de courriels avec Christine PAGLIAI, fille de Joseph PAGLIAI, nous permet en effet de mieux approcher la production de ces bouchons et d'autres objets.
Christine PAGLIAI est tombée par hasard sur le dernier article que j'avais écrit sur ce sujet, avec l'aide de Patrice GIRARDIN, collectionneur de ces bouchons.
Quelques bouchons J-P de la collection de Patrice GIRARDIN
(Photo Patrice GIRARDIN).
Voici l'essentiel du message que Christine PAGLIAI m'a aussitôt écrit :
"Je découvre à l'instant et par hasard, l'article suivant
http://tire-bouchons.blogspot.com/2017/11/qui-est-le-pere-des-bouchons-j-p-des.html
Je vous confirme que mon papa Joseph PAGLIAI, était bien le fabricant de ces drôles de têtes que j'ai tout de suite reconnues sur vos images!"
Nous avons alors ouvert une correspondance, correspondance sur laquelle je m'appuie pour rédiger cet article.
Les parents de Joseph PAGLIAI, grands-parents de Christine, avaient émigré depuis la Toscane italienne vers le Canada au début du XXe siècle avant de revenir, après d'autres voyages, à des climats plus doux, dans le sud de la France.
Ils eurent deux enfants : Joseph et Léopold.
Joseph est né au Canada en 1920. Il est décédé à Marseille en 1984.
Joseph créa une entreprise familiale de moulage et modelage d'objets d'art et de décoration. Très créatif, il multiplia les productions : statues et statuettes, colonnes destinées à devenir des lampes, ainsi que des serre-livres et ... des bouchons !
Il expérimenta aussi et fit breveter en 1960 un type de composition associant des résines synthétiques au plâtre, au kaolin, à l'asbeste - ancien terme désignant l'amiante - pour former un amalgame aisément moulable et rendant extérieurement un "glaçage" parfait.
Brevet pour un "Procédé de fabrication d'une substance moulable et produit obtenu".
Christine PAGLIAI insiste sur le caractère familial de l’entreprise de son père : "le travail de l'argile, du plâtre et d'autres matériaux, comme la création et la fabrication d'objets divers, fut une activité familiale et le reste encore : aujourd'hui exercée par l'un de mes frères, sous la marque atelier FARANDOLES à Marseille."
Elle a bien voulu nous adresser une photo de l'atelier familial et nous la commenter :
L'atelier J-P
(photo mise à disposition par Christine PAGLIAI).
"Cette photo a été réalisée dans l'atelier de mon père, fin des années 1970/début 1980.
Mon père, Joseph, est à gauche au premier plan.
Sur la droite, sa maman, ma grand-mère, et juste à côté son frère, mon oncle, Léopold.
Les trois autres personnes sont des ouvriers qui travaillaient avec mon père.
Vous voyez sur l'image les créations de cette époque : colonnes, statues destinées à devenir des lampes, bustes napoléoniens... à un premier stade de fabrication.
Sur les étagères, les objets massifs que vous voyez sont des moules d'autres créations.
Les bouchons sont nés, comme d'autres objets, de la capacité qu'avait mon père de toujours renouveler son activité et ses créations et ainsi faire vivre son entreprise.
Pour la petite histoire, le "démarchage commercial local" était aussi une activité familiale : cousins notamment qui faisaient du porte à porte et proposaient les différents objets.
L'activité a pris un temps de l'ampleur et par l'intermédiaire d'un "représentant", les objets ont voyagé dans la France entière.
L'entreprise en est toutefois restée au stade artisanal pendant toute la durée de l'activité et jusqu'aux décès de mon père et de mon oncle."
Cette vue de l'atelier de Joseph PAGLIAI m'a fait penser à d'autres ateliers de moulage d'objets en plâtre, comme par exemple celui de la "Sainterie" - aujourd'hui disparue - de Vendeuvre-sur-Barse (Aube), spécialisée comme son nom l'indique dans la statuaire religieuse.
L’atelier de moulage de la Sainterie de Vendeuvre-sur-Barse
(CPA Internet).
Ces ateliers de moulage étaient nombreux dans le pays et ne périclitèrent que devant l'invasion des matières plastiques.
Mais Joseph PAGLIAI, lui, ne se limitait pas à fabriquer des moules et à y couler du plâtre. Il y avait ajouté la recherche de matériaux "composites" permettant d’obtenir légèreté et solidité, mais aussi un poli homogène. Ce fut le secret de la pérennité de son entreprise !
L'aventure familiale s'est ainsi poursuivie et aujourd'hui un frère de Christine, Dominique PAGLIAI, est santonnier à Marseille : peut-être utilise-t-il encore l'amalgame inventé par son père ?
Santons Atelier Farandoles
(Image Internet).
Voici les coordonnées de l'atelier :
SANTONS FARANDOLES
13 boulevard du Verdon 13014 Marseille.
Remerciements chaleureux à Christine PAGLIAI de nous avoir ainsi mieux fait connaître son père, le mystérieux J-P !
M