mercredi 26 mai 2021

ENIGMA N° 67 : PECQUET OU PAS PECQUET ?



Amis hélixophiles, bonjour !


L'énigme du jour n'appelle pas de longs développements. 
Elle peut se résumer ainsi :

ENIGMA N° 67 : Pecquet ou pas Pecquet ?




Un tire-bouchon à mèche protégée



J'ai acheté il y a peu ce tire-bouchon à mèche protégée. Le vendeur, membre du Club Français du Tire-Bouchon, était convaincu qu'il s'agissait d'une fabrication d'Adolphe Pecquet.


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L'objet figurait sur une photo de mon dernier article :

Et cette photo n'a pas échappé à Lionel Belhacène, le spécialiste de Pecquet au sein du CFTB. Voici son commentaire :

"Pour ce TB, ce n'est pas un Pecquet, c'est pour moi quelque chose de certain. Le "cache mèche" ne correspond pas exactement à la forme de ce que je connais de ce modèle chez Pecquet (même s'il ne fait pas encore partie de ma collection...). La tige est aussi assez différente. Sur tous les modèles signés Pecquet que j'ai pu observer, j'ai remarqué qu'ils sont tous exactement sur le même modèle de tige, de mèche et de protège mèche. Seule la couleur de la corne blonde varie (et c'est normal puisque c'est une matière naturelle).
Voilà ce que je peux t'en dire. Pour le reste, je ne sais pas à quoi peut correspondre la marquage."

Nous pouvons faire cette comparaison à partir de la photo du tire-bouchon fabriqué par Pecquet et figurant en page 157 du livre référence de Gérard Bidault, Les tire-bouchons français :



Gérard Bidault, Les tire-bouchons français, page 157


Il est aisé de constater que Lionel a raison, le tire-bouchon que j'ai acheté n'est pas identique au modèle Pecquet, même s'il en est très proche :
- le fût de la mèche est entièrement cylindrique, sans étranglement dans la partie supérieure,
- la mèche est davantage étirée,
- et surtout le marquage est différent.

Habituellement les tire-bouchons à mèche protégée fabriqués par Pecquet sont marqués DEPOSE A.P. PARIS. 
Celui que j'ai acquis porte des marques d'assemblage : 
- un chiffre 5 figure sur le haut du fût et un autre sur le protège-mèche,


Deux chiffres 5, marques d'assemblages


- on devine aussi la marque suivante, de part et d'autre du protège-mèche :


Proche du chiffre 5, la marque inconnue


La voici copiée et agrandie :




Avez-vous déjà rencontré cette marque et, si oui, savez-vous qui se cache derrière elle ?


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J'espère vraiment votre aide, et je ne manquerai pas de publier vos propositions, comme c'est l'habitude sur ce blog.



M


lundi 17 mai 2021

HELIXOPHILE, JEUNE ET EXPERT !



Amis lecteurs, bonjour !


C'est la visite d'un collectionneur jeune et expert que je veux vous raconter aujourd'hui : une rencontre intergénérationnelle en quelque sorte !


Maxime Paillisson et son amie Emilie sont venus nous visiter en Lorraine !


Tous les membres du Club Français du Tire-Bouchon connaissent Maxime et son amie : j'espère que les hélixophiles du monde entier auront envie de les connaître après avoir lu cet article !


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Déplacer Maxime sans raison n'était pas raisonnable. Alors, nous nous sommes dit qu'il était urgent pour lui de recompter les numéros de l'Extracteur restants en stock et à disposition des membres de notre club : l'affaire justifiait bien qu'on y consacre le pont de l'Ascension ... ou au moins une petite heure ! Et impossible de faire sans le soutien moral de nos compagnes, bien sûr : elles ne furent pas de trop pour soutenir les efforts du chargé d'inventaire !

Ce travail effectué, il nous est resté un peu de temps - genre trois jours moins une heure - pour faire apprécier les ressources lorraines : la météo, le jardinage, la gastronomie, le vignoble des Côtes de Meuse, le petit tour en Allemagne, Schengen et ses accords, les terrasses luxembourgeoises...





Le jardinage






Un peu de temps aussi pour parler club et tire-bouchons...
Club ? Maxime apporte sa jeunesse et dépoussière sans se forcer toutes nos représentations. Je suis convaincu (je l'étais déjà avant) qu'un club doit se renouveler sans cesse et que "la sagesse" des anciens ne peut que s'enrichir des remises en cause des plus jeunes : 
les jeunes nous aident à devenir vieux !

Tire-bouchons ? Chacun collectionne à sa façon. 
Moi, j'aime bien l'histoire et les histoires plus que les objets, la recherche plus que l'accumulation et les tire-bouchons que je trouve s'endorment souvent pour longtemps dans le désordre de mes tiroirs ou de mes étagères.
Maxime, lui, privilégie deux fabricants français : Pérille d'abord, Pecquet ensuite, inspiré peut-être par l'ami Lionel Belhacène ? Il sait  tout d'eux ou presque et continue pourtant de chercher, toujours prêt à investir, toujours en quête d'un autre modèle, d'une variante... Ordonné, il met ses trouvailles en scène, les enregistre sur ordinateur et voyage ainsi partout avec l'image de sa collection. Joyeux, il ne se prend pas au sérieux et vit sa quête comme un partage avec les amis... Un modèle pour nous tous !



Pérille et Pecquet... nous avons comparé nos derniers achats. 


Maxime jubile devant ses deux derniers Pérille et guette du coin de l'œil mes Pecquet : il emportera même une hélice du même Pecquet par mégarde ! 
Nous nous interrogeons tous les deux sur mon tire-bouchon à mèche protégée (en bas à gauche sur la photo ci-dessus), attribué à Pecquet, mais marqué "LX" ? Saurez-vous nous en dire plus ?

Pecquet, c'est un bon sujet, non ? Peut-être réussirons-nous un de ces jours à écrire quelque chose ensemble sur ce fabricant :  n'est-ce-pas, Lionel et Maxime ?


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Nous avons passé ensemble un bon week-end, hélixophile, mais sans excès, et surtout en bonne compagnie.
Entre la pluie et les bouteilles bues avec une relative modération, la visite d'Emilie et Maxime a été bien rafraichissante : merci à eux !



M


mercredi 5 mai 2021

UNE PETITE ANNONCE PROMETTEUSE...

 

Amis lecteurs, bonjour !


Après une période difficile, rythmée par de trop nombreux deuils de proches, il est temps de retrouver un peu de sérénité et quelques plaisirs.
Nous avons tous constaté qu'Internet ne remplace pas les sorties sur le terrain, mais comment y échapper ?
Les magasins d'antiquités-brocante sont tous fermés et il n'y a toujours pas la moindre brocante à "se mettre sous la dent" !
Je guette l'arrivée du courrier, espère les appels amicaux, dévore les revues  spécialisées... pas toujours intéressantes en ce moment...
Et voilà qu'est arrivé hier le numéro 340 de Collectionneur & Chineur, daté du 6 mai 2021.

C'est dans les petites annonces que j'ai découvert cette offre et que je me suis pris à rêver :



Collectionneur & Chineur
n° 340 du 5 mai 2021


Cocteau, Peynet ? ... curieuses signatures !
La photo ne laissait pourtant pas espérer de trouvaille miraculeuse, mais la localisation dans le département voisin était tentante : la Meuse commence à 15 kilomètres seulement de chez moi. 
J'ai donc téléphoné au vendeur, lequel m'a assuré que le lot était intéressant et que la photo n'en montrait qu'une partie. 
J'étais le premier sur l'affaire et, même si le prix souhaité pour l'ensemble me paraissait un peu décalé par rapport à ce que je voyais, il me restait l'espoir de trouver un "stradivarius" parmi les tire-bouchons non photographiés !
Nous convînmes d'un rendez-vous dès ce matin. Mais la proximité n'était pas si évidente que ça : le vendeur habitait en fait le sud-meusien, à 110 kilomètres de chez moi... un peu loin, mais quand on aime on ne compte pas, n'est-ce-pas ?

Un ami voulut bien m'accompagner : le voyage en serait plus agréable. Enfin nous retrouvions le droit de voyager, dans les limites de l'étonnant couvre-feu !


Le voyage


La Meuse rurale est bucolique en ce printemps : mirabelliers et quetschiers font leurs feuilles, les colzas sont en fleurs,  les vaches, de race meusienne forcément, broutent l'herbe de prés verdoyants...
Mais l'histoire nous guette à chaque tour de roues : c'est que nous parcourons la "Voie sacrée", cette route stratégique historique reliant Verdun et Bar-le-Duc, artère principale de la bataille de Verdun.



Borne spécifique à la Voie sacrée


Voici un extrait de ce qu'en dit Wikipedia :

Cette voie dut être entretenue en permanence, car les camions de transport de matériel et de troupes y défilèrent sans arrêt au rythme d'un véhicule toutes les quatorze secondes en moyenne. Durant l'été 1916, 90 000 hommes et 50 000 tonnes de munitions, de ravitaillement et de matériel l'empruntaient chaque semaine pour alimenter la fournaise de Verdun. Si un véhicule tombait en panne, il était immédiatement poussé dans le fossé pour ne pas gêner la circulation. Des carrières étaient creusées tout le long de la route et des soldats jetaient en permanence des cailloux sous les roues des camions pour boucher les ornières.


Les villages traversés ont tous subi d'incroyables dégâts dans cette guerre inhumaine. 


CPA Internet.


Certains, dits "villages martyrs", ont disparu. La plupart ont été reconstruits avec les "dommages de guerre". Les maisons à parements de briques rouges marquent cette période de l'entre deux-guerres : ce sont souvent les plus nombreuses !


La rencontre


La route se termine. Notre destination est un petit village très ancien qui nous permet de rêver d'antiquités.
Mais à l'adresse indiquée s'élèvent quelques bâtiments collectifs inattendus : la ville n'est pas loin.
Notre homme nous attend au seuil de son immeuble. Il est bourru, peu causant et ne porte pas de masque. A ses pieds, deux sacs en plastique contiennent ses trésors.
Je demande s'il ne serait pas possible d'étaler les objets sur une table pour les examiner, mais il me répond que je les verrai aussi bien par terre. C'est finalement sur le plancher du coffre de ma voiture qu'il nous les présente.

Déception : il n'y a aucune belle pièce, seulement quelques dizaines de sommeliers et décapsuleurs contemporains et une trentaine de tire-bouchons assez basiques... et bien sûr rien qu'on puisse attribuer à Cocteau ou à Peynet !

Me serais-je arrêté en les voyant sur le stand d'un brocanteur ? Même pas sûr ! Mais là, j'ai fait la route exprès, je ne peux quand même pas repartir bredouille ! 
Alors je sélectionne quelques pièces : trois "pisseurs" (on dit "pisseurs" m'a justement rappelé l'ami José Cardoso, mais j'y reviendrai), un Verpillat, un tire-bouchon en laiton vantant les forges de Dommartin, un Bossin, un "4 doigts" avec décapsuleur, un "T" manche en corne, deux extensibles très communs, auxquels j'ajoute trois décapsuleurs et trois sommeliers publicitaires. 



Mes achats.


Nous convenons d'un prix raisonnable et nous nous quittons, un peu déçus pour notre part de ne pas avoir pu converser davantage.

Soyons positif, je ne l'ai pas dit mais je suis ravi d'avoir dans le lot trois "pisseurs".
J'ai pensé d'emblée qu'ils avaient été fabriqués par notre ami Georges Féret : un ramoneur, un cueilleur de champignons (à voir le panier) et un moine à (très longue) ceinture de corde.



Le ramoneur, le cueilleur et le moine.



Mais José Cardoso, le meilleur spécialiste de ces figuratifs, a bien voulu m'apporter les précisions suivantes :
- le ramoneur et le moine (dont la cordelette est anormalement longue) sont des productions "Le Souvenir Moderne", entreprise ayant développé une production similaire à celle de Georges Féret,
- le cueilleur au panier est peut-être un pêcheur à qui on aurait volé sa canne à pêche, c'est incontestablement une production de la manufacture Jobin, installée à Brienz en Suisse : la forme du nez est caractéristique.


Nous sommes revenus, déconfinés et déconfits certes, mais heureux d'avoir renoué avec notre plaisir.
L'échange avec José n'a fait qu'augmenter ce plaisir !



M


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