lundi 30 décembre 2024

LES TIRE-BOUCHONS A CROCHET

 
Amis blogueurs, bonjour !


Je vous propose aujourd'hui d'évoquer 

Les tire-bouchons à crochet


Tous les collectionneurs connaissent ce type de tire-bouchons, assez répandus à la fin du XIXe et au début du XXe siècle, leur utilisation répondant à une préoccupation : ne pas abîmer les bouchons afin de pouvoir les réutiliser.
Ces tire-bouchons, dits aussi monolames, se composent d'une unique tige se terminant en lame-crochet incurvée, plus ou moins en forme de harpon.
Pour les utiliser, il faut glisser la lame entre le goulot et le bouchon, assez profondément pour en dépasser la longueur, puis tourner d'un quart de tour et ainsi "harponner" le bouchon par sa base avant de l'extraire par traction verticale.
Ça marche assez souvent... mais pas toujours !


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La diversité des manufactures ayant produit ce type de tire-bouchons montre qu'il y a un siècle, aussi bien qu'aujourd'hui, les fabricants s'inspiraient des modèles de leurs concurrents... quand ils ne les copiaient pas !
L'introduction par Gérard Bidault de son livre "Les Brevets de tire-bouchons français 1847 - 1968" le confirme :
"Il est surprenant de retrouver autant de modèles pratiquement similaires. Le brevet repose souvent sur un détail, pas toujours évident à cerner, et pour lequel on peut se demande le bien-fondé de l'accord.
Les exemples les plus singuliers sont les 22 inventions brevetées pour un tire-bouchon aussi simple dans sa conception qu'un bilame, et la vingtaine pour des monolames à crochet."


En voici quelques exemples...


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Modèles m'appartenant :



Fabrications Mestre, Schnurr, Greely, type Batard,
France-Moules.



- Mestre :




Auguste, dit Eugène-Adrien, Mestre a obtenu un brevet français n° 99.986 le 23 septembre 1873, puis un additif le 14 octobre 1874, pour ce "tire-bouchon foret à aiguille".
Il s'agit d'un tire-bouchon à crochet en acier trempé et muni d'une aiguille destinée à s'ancrer dans le bouchon.
La tige est vissée dans une poignée nickelée dont les extrémités sont, pour l'une un casse-cire et, pour l'autre un marteau.
Marqué " MESTRE BTE SGDG " suivi de trois points, sur le haut de la tige et à la base de la poignée.
Hauteur : 12,5 cm.


- Schnurr :




Petit tire-bouchon à crochet français, breveté par Paul Schnurr le 6 mai 1919.
Il est marqué " SCHNURR BTE SGDG " sur la poignée et sur le plat de la lame.
Entièrement en acier.
Hauteur : 7,5 cm.
Comme c'est le cas habituellement sur ce modèle, la poignée n'est pas polie, mais conserve des marques d'usinage.


- Greely :




"Cork Extractor"  de Benjamin Jones Greely.
Brevets américain n° 3.453 du 6 mars 1888 et français n° 189.161 de la même date.
Tire-bouchon à crochet en acier et poignée en bois tourné.
Hauteur : 9 cm.


- Type Batard :




Fabrication type Prosper-Théodore et Jules Batard.
Tire-bouchon à crochet en acier et poignée de bronze.
Non marqué, mais poignée de type Batard. Un exemplaire identique s'est vendu sur le net en 2010.
Hauteur 13,5 cm.


- Monod / France-Moules :




Brevet français n° 2.366.214 délivré le 28 avril 1976 à Lucien Monod, agissant pour le compte du fabricant FRANCE-MOULES à Oyonnax.
Tige acier se terminant en harpon, sertie dans une poignée en plastique moulé, un doigt type gâchette. 
Marqué MADE IN FRANCE MODELE DEPOSE sur une face de la poignée, BREVETE S.G.D.G. 76.30652 (additif ?) et PATENT PENDING sur l'autre face.
Macaron publicitaire rappelant la création FRANCE-MOULES.
Longueur 17 cm.


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Autres modèles connus


D'autres modèles ont parfois été proposés à la vente, notamment ceux issus de la collection d'un ami décédé, Jean-Paul Boussat :


- Peut-être le premier à avoir été breveté, par Somsou & Bruneaux :




Brevet Antoine Somsou et Louis Bruneaux n° 55.579 du 10 novembre 1862 pour "genre de tire-bouchon dit Davier", probablement inspiré du davier de Garengeot, clé de dentiste servant à l'extraction des dents.
Description Maison de Vente Ader :
Tire-bouchon à crochet en fer, la poignée en os.
Marqué " BRUNEAUX BTE SGDG ".
Hauteur : 12 cm.


- Ygounenc :




Modèle "Le Parisien" d'Edouard Ygounenc, fabriqué par Boileau.
Brevet n° 565.931 du 14 novembre 1923 et additif n° 28.141 du 7 octobre 1924.
Tire-bouchon à crochet en métal nickelé.
Marqué " Y LE PARISIEN BTE ", le "Y" correspondant certainement à l'initiale d'Ygounenc.
Hauteur : 9 cm.


- Burel :




Modèle attribué à la famille Burel.
Pas de brevet connu.
Tire-bouchon à crochet en fer, poignée en corne et os.
Hauteur : 12,5 cm


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Il n'est pas dans mes possibilités de faire un recensement de ces fabricants et de ces modèles, mais je serais heureux que vous complétiez nos informations en m'envoyant d'autres photos et descriptions que je me ferais un plaisir de publier.



M


jeudi 26 décembre 2024

RAMEAU : LIMES, FUSILS DE BOUCHER, COUTEAUX ET TIRE-BOUCHONS CHAPITRE 2

 

Amis blogueurs, bonsoir !


Noël 2024 est derrière nous, il est temps de me remettre au clavier pour vous proposer la deuxième partie de mon article sur la Manufacture Rameau :

RAMEAU : LIMES, FUSILS DE BOUCHER, COUTEAUX ET TIRE-BOUCHONS CHAPITRE 2


Nous en étions restés à la présentation d'un catalogue que la Maison Rameau à Sens (Yonne) avait consacré aux fusils de boucher en 1902.
Ce catalogue nous avait permis de nous intéresser à l'histoire de cette entreprise.

La suite concerne un autre catalogue de la Manufacture de Coutellerie Rameau Frères, accessible sur le site des Bibliothèques spécialisées et patrimoniales de la Ville de Paris. Voici le lien :


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Le catalogue de la Manufacture de Coutellerie Rameau Frères - 1910


Conçu par l'Imprimerie Bonabaud & Bruyère de Saint-Etienne (Loire) en 1910, il est d'un format 22 x 28 cm,  et compte 78 pages consacrées aux rasoirs, ciseaux, cuirs à rasoirs, peignes, brosses, garnitures de toilette, vaporisateurs, tondeuses à barbe et cheveux, couteaux de poche, coutellerie horticole & viticole, cuisine, casse-noix, tire-bouchons, couteaux de table, orfèvrerie, trousses de voyage... 

On retrouve en couverture de ce très beau catalogue la raison sociale Rameau Frères et la marque déposée "la Colombe" dans un décor doré de style art nouveau :



Une de couverture


Une notice introductive nous éclaire sur la succession des dirigeants :




La Maison a été fondée par Eugène Rameau, auquel a succédé en 1872 son fils également prénommé Eugène (décédé avant 1904), puis en 1905 les petits-fils Gaston et Gustave sous la raison sociale Rameau Frères... mais pas trace de Paul Rameau : Généanet est quasiment muet sur la famille Rameau.

Si nous entrons maintenant dans le catalogue, nous trouvons page 42 les tire-bouchons annoncés, ainsi qu'un coupe-muselet, des casse-noix, un moulin à sucre, deux couteaux à conserve et un porte-couteau :


Catalogue Rameau frères 1910, page 42

 
On voit que si la Manufacture Rameau fabriquait bien des ciseaux et des rasoirs (spécialité senonaise) et des fusils de boucher (cf. catalogue 1902), elle revendait aussi des articles produits par d'autres, tels les Fils de Pérille - actifs de 1903 à 1925 - à qui on peut attribuer le tire-bouchon trois-doigts, l'hélice, le Diamant, le Presto, le "'T" à poignée de buffle, mais aussi les casse-noix, couteaux à conserve, porte-couteau... présents dans cette page 42 du catalogue.

Petite déception donc, la Manufacture Rameau ne fabriquait pas de tire-bouchons, elle agissait en grossiste-revendeur, mais il n'empêche : la documentation est belle et on ne saurait trop vous recommander d'aller découvrir dans ce beau catalogue les "rasoirs semainiers", les "sécateurs de dame" ou les "étagères à ciseaux".


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La suite de l'aventure Rameau


Avant la première guerre mondiale, la Manufacture change de raison sociale pour devenir la "Manufacture de Coutellerie Fine", dirigée par le seul Gustave Rameau, comme en témoignent les documents commerciaux à partir de 1914, et notamment celui-ci que j'ai pu acquérir :




On trouve sur cet en-tête bon nombre d'informations : la marque déposée "La Colombe", la gravure de l'usine avec ses immuables attelages hippomobiles, mais aussi des photos des ateliers, intitulées : "la lime", "les ateliers de mécanique", "la forge à la main", "les meules", "forge mécanique", "l'atelier de polissage" et illustrant bien les métiers de la coutellerie.
On y voit également les fabrications revendiquées par Rameau : rasoirs forgés, ciseaux et fusils de bouchers et de table... les autres articles proposés étant certainement tous produits ailleurs.

Tant d'informations sur un simple en-tête... était-ce pour renseigner les clients ou pour l'information des générations à venir ??

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Il nous manque encore la dernière étape, malheureusement pas documentée, celle qui va du retrait de Gustave Rameau au rachat de l'entreprise par Bargoin en 1978, puis au rachat de Bargoin par Fischer en 2011.

Peut-être nous apprendrez-vous davantage ?



M

samedi 21 décembre 2024

RAMEAU : LIMES, FUSILS DE BOUCHER, COUTEAUX ET TIRE-BOUCHONS CHAPITRE 1


Amis blogueurs, bonsoir !


Captivé par un catalogue, je vous propose un voyage dans le temps, commencé dans la bonne ville de Sens (Yonne) en 1849 et qui dure encore, 
C'est dire que l'histoire, bien que lacunaire, est un peu longue. C'est pourquoi je me propose de la partager en deux parties que je compte publier à quelques jours d'écart.


Voici donc :

RAMEAU : LIMES, FUSILS DE BOUCHER, COUTEAUX ET TIRE-BOUCHONS -  CHAPITRE 1


Rameau était artisan coutelier-taillandier, installé à Sens depuis 1849.
Il fabriquait des rasoirs, spécialité senonaise, comme le confirme Camille Pagé en 1896, in La coutellerie depuis l'origine jusqu'à nos jours. La fabrication de la coutellerie :
"Les ouvriers couteliers de Sens sont occupés dans deux fabriques de rasoirs ; c'est le seul article de coutellerie qui s'y confectionne."
Ses successeurs revendiqueront d'ailleurs l'invention par lui, "Rameau Père", du "rasoir à baguette" en 1852.

En 1859, un taillandier suisse, maître ouvrier dans la fabrication de limes, vint solliciter Rameau pour l'aider à fabriquer des tranchets, dits aussi fusils à aiguiser ou fusils de boucher. 
Il s'appelait Fischer et c'est son nom qui donnera naissance à la marque, apposée aujourd'hui sur beaucoup de fusils de boucher.
 
Wikipédia nous rappelle que le taillandier est un forgeron spécialisé dans la confection des outils tranchants. Il travaille pour de nombreuses corporations tels les bouchers ou encore les agriculteurs.
Et le site de l'entreprise Fischer nous indique que 
"La technique et le savoir-faire pour la réalisation des limes est assez proche de celle des fusils à aiguiser (c’est aujourd’hui, une technique encore utilisée pour les modèles professionnels)".


Le taillandier par Jean Frédéric Wentzel, 1847
(Wikipédia).


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Le catalogue Rameau 1902

Fort de cette collaboration, Rameau se lança alors avec succès dans la fabrication en grande série des fusils à aiguiser.
Notre catalogue l'illustre ; daté de 1902, il a pour titre : ALBUM DES FUSILS DE BOUCHERS ET DE TABLE.
C'est un très beau catalogue, conçu par l'Imprimerie Lithographique P. Mongin 156 rue Saint-Denis à Paris. D'un format 24 x 31,5 cm, il compte 16 pages intérieures, richement illustrées de gravures de fusils pour bouchers, fusils de table et chaînes pour fusils. Il se conclut par un tarif, non renseigné.
En voici la couverture :


Album Rameau des fusils de bouchers et de table, 1902
(Collection personnelle)


Pas encore de tire-bouchon dans cet album, donc !
Que peut-on apprendre cependant sur la manufacture de coutellerie Rameau à partir de ce document ?

Nous n'avons pas d'éléments biographiques concernant le fondateur de l'entreprise et ses premiers successeurs. On sait seulement qu'elle est dirigée vers 1910 par Eugène Rameau, Paul Rameau et Gustave Rameau, sous la raison sociale "Rameau Frères", mais notre document donne pour raison sociale "Manufacture de Coutellerie" Rameau à Sens.
C'est Gustave, patron emblématique, actif dans le premier tiers du XXe siècle, qui semble avoir déposé la marque La Colombe, représentée sur notre couverture : une colombe tenant dans son bec un ... rameau, forcément !




On découvre aussi sur notre couverture, entourée de médailles, une gravure impressionnante du site de l'usine Rameau : bâtiments imposants, cheminées qui fument, animation humaine, convois tirés par des chevaux et, en arrière-plans, l'Yonne où naviguent des barques, et même un train à vapeur.




Est-ce l'importance de la manufacture qui justifie l'absence d'adresse postale, de télégraphe et de téléphone ? On indique seulement qu'elle est située à Sens, et que Rameau revendique l'invention du rasoir à baguette.

Une publicité parue dans l'Annuaire du commerce Didot-Bottin de 1926 précisera cette adresse : rue Champbertrand, 15 à Sens (Yonne).


Annuaire du commerce Didot-Bottin, 1926


De fait, la coutellerie Rameau était située à proximité du cours d'eau dit le rû de Mondereau. Ce ruisseau - pas représenté sur la gravure -  fournissait la force motrice nécessaire à son activité, comme c'était aussi le cas pour les usines artisanales avoisinantes : moulins à farine, tanneries et blanchisseries.
Selon un groupe Facebook publiant des "Photos et souvenirs d'antan. Sens et ses alentours" :
Une grande maison, à la rencontre de la rue des Moulins et de la rue Champbertrand, porte encore sur sa façade l'inscription Gve [Gustave] RAMEAU.



Maison Gve Rameau (Google.maps)


C'est l'ultime témoin de cette activité industrielle disparue. Si la maison ressemble bien à la "vignette" de l’Album des Fusils, il n'en est pas de même pour ses alentours qui ont vu disparaître tous les bâtiments de l'usine ainsi que le "saut" du rû de Mondereau que nous avons connu bruissant et puissant au coude de la rue Champbertrand.


Quant au contenu de notre catalogue, soulignons la qualité et l'esthétique singulière des fusils pour bouchers proposés par Rameau : des poignées à garde ou à embase, en corne de buffle ou corne blonde, parfois incrustées de nacre, et souvent très figuratives !






Ces ustensiles produits par Rameau au début du XXe siècle - mais aussi par ses concurrents, souvent allemands - sont aujourd'hui très recherchés des collectionneurs.


Collection Pierre Lenuyeux


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De Rameau à Bargoin, puis Fischer


La Manufacture a fermé ses portes en 1981, après plus de 130 années d'activité.
Le site de l'entreprise nous livre d'autres informations, 
1978 : la société Rameau est rachetée par André Bargoin, héritier d'une famille de couteliers - taillandiers de Thiers, et Jean et Andrée Raynaud, artisans bouchers de Sens.
1979 : Jacques Raynaud et Marie-Christine, fille d’André Bargoin, en prennent la direction.
1981 : déménagement à Thiers, pour se rapprocher du bassin coutelier.
2010 : achat de la société Bargoin par Fischer.
2011 : fusion pour former la société Fischer - Bargoin... Rameau et Fischer se trouvent ainsi à nouveau réunis !


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Et les tire-bouchons ?


C'est un deuxième catalogue qui nous permettra d'aborder ce thème qui nous réunit. Suite donc dans un prochain article !



M

dimanche 8 décembre 2024

ENIGMA N° 82 : S.O.S. TIRE-BOUCHON ?... QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE


Amis blogueurs, bonsoir !


ENIGMA N° 82 : S.O.S.  TIRE-BOUCHON ?
... QUELQUES ELEMENTS DE REPONSE




Quelques vaillants lecteurs ont bien tenté de nous venir en aide, mais je crains que le S.O.S. lancé ne nous sauve pas vraiment !


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S.O.S. est un signal universel de détresse, transcription d'un code morse choisi pour sa simplicité : 3 points, 3 traits, 3 points

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soit l'abréviation de l'anglais "Save Our Souls", équivalent du français : "sauvez nos âmes".

François, ami proche, a souligné que ce sigle S.O.S. correspondait bien à l'objet principal de l'entreprise éponyme : la protection des biens et des personnes, et qu'il ne fallait probablement pas chercher plus loin l'origine du choix de cette marque par Emile Gissinger, en 1929.
Les Etablissements Joly & Lelandais, devenus propriétaires de la marque en 1932, étaient d'ailleurs eux aussi spécialisés dans les pièges et surtout les cadenas.


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Le très intéressant blog Ma collection de cadenas présente plusieurs catalogues E. Joly montrant les produits S.O.S. : on retrouve notre publicité dans les éditions 1950 et 1954, mais plus dans celles de 1967 ou 1974.


Catalogue E. Joly 1954
Source : blog Ma Collection de cadenas
https://macollectiondecadenas.blogspot.com/


Comme moi, Patrick Pagniez a visité ce blog et m'a envoyé copie des images.


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Bernard Devynck a recherché des informations sur l'entreprise : 
- à l'ancienne "Maison N. Chargueraud" (sur laquelle nous n'avons pas d'informations) a succédé en 1932 :
- la SARL "Etablissements Joly & Lelandais", 21 faubourg Saint-Antoine Paris 11°, puis après la seconde guerre mondiale :
- la SARL "Etablissements E. Joly", 128 boulevard Richard-Lenoir Paris 11°.
L'objet de la société est resté stable : proposer des articles renforçant la sécurité et la protection des biens et des personnes. Les rasoirs de sûreté, les ouvre-boîtes, les pièges, les cadenas sont marqués S.O.S.
Pour Bernard comme pour moi, les ouvre-boîtes devaient logiquement être fabriqués dans l'usine de Nemours que possédait l'entreprise.


En-tête facture Etablissements E. Joly - 1949
(Document Bernard Devynck)


Aujourd'hui, on trouve au 128 boulevard Richard-Lenoir : la société JMA France SAS, entreprise experte dans la fabrication et le négoce de machines-outils.


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"The last but not the least" de nos contributeurs est notre ami Daniel Neveu, déjà cité ici, grand collectionneur d'ouvre-boîtes :
Daniel possède et a bien voulu photographier pour nous un présentoir complet d'ouvre-boîtes S.O.S. sur carte :


Document Daniel Neveu


Ayant écarté les douze ouvre-boîtes, il nous montre aussi le fond du support, un mode d'emploi :


Document Daniel Neveu


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Additif :

Après la publication de cet article, Pascale, chercheuse infatigable, m'a communiqué un extrait d'une revue "La Pratique automobile vulgarisée", parue le 15 mars 1928 :


L'acier S.O.S.


Cet acier spécial aurait-il été utilisé par Emile Gissinger, en 1929 ?


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Nous ne savons pas tout, mais apprécions l'effort de nos amis pour nous aider et remercions-les chaleureusement !



M



jeudi 5 décembre 2024

ENIGMA N° 82 : S.O.S. TIRE-BOUCHON ?


Amis blogueurs, bonjour !


Peu de brocantes et peu de trouvailles en ce moment, mais soyons optimiste : le printemps revient dans moins de quatre mois !
Et puis l'écriture de mon livre sur les catalogues et documents anciens de fabricants de tire-bouchons suffit amplement à meubler les longues soirées d'hiver.
C'est d'ailleurs dans ce registre que je pioche la matière pour une nouvelle énigme :


 ENIGMA N° 82 : S.O.S.  TIRE-BOUCHON ?


Je viens de retrouver une ancienne publicité présentant un  outil multifonctions :



Notons le jeu de mise en scène, 
les lettres S.O.S. inscrites dans les trois visages féminins


L'objet présenté, assez commun, associe ouvre-boîte, tire-bouchon et décapsuleur. Il est marqué OUVRE-BOÎTE MODELE DEPOSE avec le sigle S.O.S. inscrit dans un losange. La lame de l'ouvre-boîte est également marquée ACIER CÉMENTÉ. 




Gérard Bidault nous apprend que cet ustensile était commercialisé par Emile Gissinger, grossiste en quincaillerie, repreneur du magasin précédemment tenu par Pecquet au 27 rue Pastourelle Paris 3°.
Gissinger était dépositaire de la marque S.O.S. depuis le 14 février 1929.

Mais quel en était le fabricant ?
Je n'ai retrouvé que quelques fragments d'information :
- En 1932 la marque S.O.S. était propriété de la S.A.R.L. Etablissements Joly & Lelandais, ancienne Maison N. Chargueraud, installée 21 faubourg Saint-Antoine Paris 11° et possédant une usine à Nemours (Seine-et-Marne).
- Cette entreprise a ensuite pris comme raison sociale S.A.R.L. Etablissements E. Joly, avec siège social déplacé au 128 boulevard Richard-Lenoir Paris 11°. Elle commercialisait des rasoirs, des ouvre-boîtes, des pièges, des cadenas... probablement fabriqués dans l'usine de Nemours.


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Je suis bloqué là, mais peut-être pourrez-vous m'en dire plus ?
Je publierai bien sûr vos contributions.



M

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