Amis blogueurs, bonjour !
Dix années ont passé depuis la publication de mon article
Et ce matin, je reçois de nouveaux éléments intéressants sur cette coutellerie :
"Bonjour,
Je viens de trouver dans les archives de ma maman une photo des objets fabriqués par cette usine lorsque mon grand-père Roger Falc'her en était le directeur, vers 1949-1950. Je vous la joins."
Un lien vers le site de l'auteur du commentaire, Erick Falc'her-Poyroux, éclaire ma lanterne :
"Je suis né en 1964 à Nantes, en Bretagne, et l'Irlande est mon pays d'adoption depuis plus de 40 ans : J'ai rédigé ma thèse de doctorat en 1996 sur "L'identité musicale de l'Irlande" et j'ai traduit ou publié plusieurs livres sur l'Irlande.
J'ai également publié un livre sur les idées reçues sur les Beatles.
En grande partie grâce à ces deux passions, je suis un musicien éclectique et Professeur des Universités en études irlandaises et britanniques à l'université de Tours."
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Les Etablissements Thuillier-Lefrant
Erick Falc'her-Poyroux nous a joint deux autres photos :
- une de son grand-père, Roger Falc'her, directeur de l'usine Thuillier - Lefrant, vers 1949-1950 :
- l'autre photo reproduit une carte postale ancienne montrant une vue générale de Nogent :
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Nogent, mais quel Nogent ?
Historiquement pays de taillandiers, la ville de Nogent en Haute-Marne devient à la fin du XVIIIe siècle un important centre de coutellerie, notamment militaire (fabrique de sabres et de baïonnettes pour les armées révolutionnaires) et de cisellerie, particulièrement chirurgicale, ce qui lui a valu d'être surnommée "Nogent-les-Couteaux" au XIXe siècle.
Nogent, du bas latin "Novigentum" signifie "village nouvellement créé". Ce nom désigne plusieurs villes françaises : Nogent-sur-Seine, Nogent-sur-Oise, Nogent-sur-Aube, Nogent-le-Rotrou, Nogent-le-Bernard et bien d'autres...
De là vient qu'on a parfois du mal à identifier la bonne ville, surtout quand elle a plusieurs fois changé de nom !
La nôtre, appelée Nogent-le-Roi sous l'Ancien Régime, est devenue Nogent-Haute-Marne sous la Révolution, avant de retrouver le nom de Nogent-le-Roi sous la Restauration, pour finalement (?) adopter celui de Nogent-en-Bassigny, en 1890.
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Thomachot et Thuillier-Lefrant
Rappelons que l'entreprise Thuillier-Lefrant revendique une création en 1827. Cette datation semble cependant incertaine.
Un certain Thomachot aurait alors construit une usine de taillanderie à Nogent pour y fabriquer sécateurs et cisailles... mais ce Claude Thomachot (1836-?) est né trop tard pour cela. Il est clerc de notaire avant d'épouser l'héritière de la coutellerie Thuillier-Lefrant, coutellerie bien attestée à Nogent, au moins depuis 1860 :
Compte rendu de l'exposition industrielle, agricole, horticole de Saint-Dizier 1860.
Le livre d'honneur des exposants. Journal La Haute-Marne.
1863 : Claude Thomachot épouse Hélène Thuillier, fille de Claude Thuillier (1813-?) et de Geneviève Lefrant, patrons de la coutellerie Thuillier-Lefrant.
Depuis plusieurs générations, les Thuillier sont ou bijoutiers, ou couteliers-ciseleurs... ce qui explique peut-être la revendication d'une fondation de l'entreprise en 1827 ?
1872 : Henri, frère d'Hélène et héritier de la coutellerie Thuillier-Lefrant, décède à l'âge de 35 ans.
1876 : Claude Thomachot et son beau-père Claude Thuillier participent ensemble à une exposition à Philadelphie et y sont distingués pour les ciseaux de leur fabrication (Le Temps du 12 janvier 1877).
1877 : Claude Thomachot succède à son beau-père, mais conserve la raison sociale Thuillier-Lefrant. L'usine, construite au lieu-dit Côte-Taillée, à Nogent (Haute-Marne), prend le nom de Thuillier-Lefrant.
1981 : un siècle plus tard, l'entreprise deviendra Outils P.A.M.
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Et les tire-bouchons dans tout ça ?
La réponse serait plus facile si nous possédions un catalogue des Etablissements Thuillier-Lefrant, mais ce n'est pas le cas.
Un exemplaire d'un catalogue de 1932 est accessible sur le forum COUTEAUX DE POCHE ET DE COLLECTION avec le lien suivant :
On peut y voir beaucoup de cisailles, sécateurs, pinces, brucelles, ciseaux, greffoirs et outils de boucher... mais je n'y ai pas trouvé de tire-bouchon, ni même la magnifique boucheuse à crémaillère que j'avais été chanceux de trouver en brocante :
Le marquage "N° 31", et non "N° 30", laisse cependant supposer que cette boucheuse a été fabriquée plus tardivement :
Et puis, rendons-nous à l'évidence : aucun tire-bouchon marqué n'ayant été retrouvé, il est quasiment certain que l'entreprise Thuillier-Lefrant n'en a pas fabriqué.
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Merci à Erick pour sa contribution, en espérant qu'elle suscite d'autres compléments sur la Maison Thuillier-Lefrant.
M





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