Amis blogueurs, bonjour !
La récente visite de cet ami et de son épouse Brigitte m'obligent à vous proposer un nouvel article :
WHO'S WHO : Philippe BLEUSE
Philippe ne collectionne presque plus : il court !
Et son semi-marathon de Nancy l'a amené jusqu'à nous, enfin... pas à pied, tout de même : nous habitons à près de 100 kilomètres de Nancy !
Philippe et Brigitte, dégustant le Beaune "Les Blanches Fleurs" 2014
d'un autre ancien du CFTB, René Lamy-Pillot
Avec la pandémie COVID, la vie de Philippe et Brigitte a complètement changé : retraite, maison vendue au profit d'un appartement citadin plus petit...
Alors la collection de tire-bouchons a été remisée en attendant un agrandissement espéré qui permettrait de la présenter.
Surtout, le confinement a été l'occasion pour Philippe de se découvrir une nouvelle passion sur le tard : la course à pied. D'abord pendant une heure et dans un rayon de un kilomètre, muni de son "attestation de déplacement dérogatoire"... vous vous souvenez ?
Mais Philippe, une fois libéré de la contrainte, n'a pas guéri de ce virus-là : il court toujours et est dur à rattraper !
-/-
Nous avons quand même pris le temps tous les deux d'une interview pour vous présenter celui qui restera comme l'un des fondateurs du Club Français du Tire-Bouchon.
Question : Philippe, pourrais-tu te présenter en quelques mots ?
Réponse : On peut dire que, comme le livreur Nectar, je suis né et ai grandi chez NICOLAS !
Mes parents tenaient en effet un magasin NICOLAS. Ma mère, particulièrement, était un "nez", justement reconnu des clients œnophiles. Et bien sûr il y avait quelques tire-bouchons à la maison, dont un figuratif anglais marqué CYMRU, à la poignée de bronze peu pratique, mais ayant néanmoins beaucoup servi, comme le montre l'état de sa mèche :
Je l'aimais bien et je l'ai toujours : il est peut-être à l'origine de ma collection.
J'ai grandi, pas trop scolaire, jusqu'à découvrir les formations en maraichage et particulièrement celle de fleuriste : je voulais m'établir à mon compte, et cette spécialité était, financièrement parlant, la plus accessible.
Q. Et tu as rencontré Brigitte...
R. Oui, le normand a rencontré la bretonne, ou bien la coiffeuse a rencontré le fleuriste. Nous nous sommes installés en région parisienne et nous ne nous sommes plus quittés.
Q. Tel Obélix, tu étais donc tombé dans la marmite hélixophile tout petit ?
R. On peut dire ça. Et puis, une boutique NICOLAS, c'est un environnement convivial, entre la décoration, les bouteilles, les couleurs. C'est une ambiance, des discussions entre spécialistes (ou pas !), de longues conversations, des rires...
La Maison NICOLAS a toujours joué sur la qualité, notamment au travers de ses luxueux catalogues, illustrés par de grands artistes, d'origine russe comme Cassandre, néerlandaise comme van Dongen, ou suisse comme Carlègle. Un vrai sujet de collection pour moi, avant même les tire-bouchons.
Philippe, tenant le catalogue des grands vins NICOLAS 1953,
sous le signe de Don Quichotte, illustré par Léo Gischia.
Et comme cette collection-là ne prend pas beaucoup de place, j'ai pu la garder à portée de main.
Q. Je voulais t'interroger sur tes débuts de collectionneur de tire-bouchon, mais je crois que tu as déjà un peu répondu, non ?
R. Oui, l'ambiance NICOLAS et les tire-bouchons de mes parents se sont conjugués avec mon goût de la brocante. J'aimais chiner et j'ai entassé très vite quelques dizaines de tire-bouchons que j'achetais à petit prix.
Q. Tu te souviens du premier que tu as chiné ?
R. Bien sûr ! C'était un tire-bouchon en "T" à poignée de corne et belle mèche : celui-là aussi est toujours à portée de main.
Q. As-tu recherché par priorité un type de tire-bouchons : mécaniques, figuratifs, publicitaires... ?
R. Non. J'étais trop content quand j'en trouvais que je ne possédais pas ! Et j'ai continué comme ça.
Q. Une trouvaille préférée quand même ?
R. Un souvenir que j'aime bien est d'avoir repéré sur un stand de brocante une statuette de femme noire, vêtue d'une jupe rouge, vendue comme casse-noix, mais dont la tête dissimulait un tire-bouchon. Le vendeur, ne l'ayant pas vu, fut plus surpris que moi ! La statuette était une œuvre d'Eugène Volynkine, dont j'ignorais tout alors : une vraie bonne trouvaille !
Philippe avait présenté ce modèle dans L'Extracteur n° 84 de décembre 2016.
Seule la couleur de jupe diffère.
Q. Peux-tu me dire quel sens avait pour toi le fait de te mettre à collectionner les tire-bouchons ?
R. Je crois que cette quête ravivait pour moi le souvenir de cette enfance heureuse passée avec mes parents dans une boutique NICOLAS. J'ai d'ailleurs tenu une telle boutique pendant deux mois alors que j'étais étudiant.
Q. Une autre question rituelle concerne ta façon dont tu as choisi de présenter ta collection. Es-tu un "collectionneur vitrine" ou un collectionneur placard" ?
R. Ma mère m'a offert très tôt une vitrine pour exposer mes tire-bouchons. J'imagine qu'elle était fière de la collection de son fils ... peut-être collectionnait-elle ainsi par procuration ? J'ai acheté ensuite une autre vitrine pour présenter ceux que je considérais comme les meilleures pièces. A la longue, le reste, il faut l'avouer, finissait dans des cartons !
Q. Et puis tu t'es retrouvé dans l'aventure du Club Français du Tire-Bouchon, raconte !
R. Lisant régulièrement la revue Aladin, je suis tombé un jour sur un article évoquant un appel à collectionneurs pour fonder un club. Un nom et une ville était cités, le nom était celui de Gérard Bidault. J'ai fait une recherche sur mon Minitel * et ai repéré un imprimeur nommé Gérard Bidault. J'ai appelé : c'était le bon ! Et Gérard m'a entraîné dans l'aventure ! Une aventure qui a duré 25 ans, jusqu'à la pandémie COVID...
[* NDLR à l'adresse de pour nos amis étrangers : le Minitel fut en France l'ancêtre de l'ordinateur.]
Q. Gérard Bidault, une rencontre qui marque, n'est-ce-pas ?
R. Oui, la soirée passée chez Gérard et Hélène Bidault restera pour moi le souvenir le plus fort de ma vie de collectionneur. J'y ajouterai une autre rencontre de brocante, inopinée celle-là, avec celui qui serait à son tour président du CFTB : Marc Poncelet.
Q. Tu chinais donc sur les vide-greniers de village ? Mais jamais en salle des ventes ou sur le net ?
R. Non, je ne suis pas "accro" aux nouvelles technologies (dit-il, en consultant sa montre connectée !). Je chinais uniquement en brocante, préférant le côté "chasse au trésor", plutôt que l'achat convenu.
Q. As-tu collectionné d'autres objets ?
R. J'ai eu des collections d'enfants : petites cuillères souvenirs de voyage, timbres-poste, notamment les timbres russes pour avoir séjourné dans ce pays. J'ai recherché aussi les outils de coiffeur, pour permettre à Brigitte de décorer son salon de coiffure.
Q. Est-ce encore le cas ?
Non, tout ça c'est du passé : dans le "monde d'après" (d'après le COVID) je ne chine plus, je cours ! Brigitte préfère : cette passion coûte moins cher que la collection de tire-bouchons et occupe moins de place dans notre appartement !
Et les clubs sportifs sont sympas aussi !
-/-
Ce sera le mot de la fin.
Remercions Philippe d'avoir bien voulu répondre à nos questions et laissons le courir vers de nouveaux horizons...
Mais je ne désespère pas d'être invité un jour à l'inauguration d'une nouvelle salle d'exposition de ses tire-bouchons !
M
P.S. : Rappelons que :
- le blog ne vit pas de la publicité,
- surtout, l’abus d’alcool est dangereux pour la santé et vous êtes donc invités à consommer avec modération.