lundi 31 mars 2025

BIBLIOGRAPHIE 68 : TIRE-BOUCHONS FRANCAIS - FABRICANTS, CATALOGUES ET DOCUMENTS COMMERCIAUX

 
Amis blogueurs, bonjour !


Juste à temps !

Mon livre
 
Tire-bouchons français
Fabricants, catalogues et documents
commerciaux


dont je vous ai parlé il y a quelques semaines, vient de m'être livré... à quelques jours seulement du Congrès du Club Français du Tire-Bouchon ! 
Chacun peut imaginer le stress des jours qui ont précédé. Combien de fois me suis-je demandé si j'avais autant travaillé pendant deux grandes années pour finalement rater l'échéance ?

Aujourd'hui, le résultat est là, bien concret devant moi : il appartiendra au lecteur de dire si le livre est bon, moi je peux seulement affirmer qu'il est beau !
Sylvain Caquineau, l'infographiste du CFTB, a réalisé un travail de grande qualité et l'imprimeur a suivi en faisant de même :







Quelques "bonnes feuilles"


Cependant les délais de fabrication ont empêché jusqu'à ce jour une présentation du livre imprimé. 

Aussi, pour tenir compte de ce calendrier très serré qui nous a été imposé, la période de souscription sera prolongée jusqu'au 30 avril 2025.

Chaque souscripteur bénéficiera donc jusqu'à cette date et dans la limite des disponibilités du tarif privilégié de 70 € (+ 12 € de frais de port). 

Au-delà le livre sera vendu au prix initialement prévu de 80 € (+ frais de port au tarif en vigueur).


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Il me reste à vous en présenter ma fiche bibliographique, la soixante-huitième de cette rubrique :




Bonne lecture !
Je serais heureux de recueillir vos avis et critiques sur ce travail.



M





mercredi 26 mars 2025

ENIGMA N° 84 : PUCES DE SAARLOUIS, 5 BOUCHONS DONT 4 ANRI, 1 TIRE-BOUCHON ET UNE ENIGME

 
Amis blogueurs, bonsoir !


J'ai fait une expédition en Sarre allemande il y a quelques jours pour retrouver le Altstadtflohmarkt ou marché aux puces de la vieille ville.
J'ai déjà présenté ce beau marché aux puces il y a quelque temps et je crois que le mieux est de vous inviter à lire ou relire cet article grâce au lien suivant :


Photo du journal local, illustrant mon article de 2019


Nous y avons fait beaucoup de rencontres montrant la porosité de la frontière entre nos deux pays : chineurs allemands habitués des Puces de Metz ou Thionville, chineurs et marchands français nombreux aussi !

Je n'y ai pas trouvé de "chopin", ni montre en or, ni stradivarius, mais des petits objets plaisir et 

un objet insolite, support de notre ENIGMA N° 84.






L'objet insolite est bien sûr celui du haut, nous allons y revenir.
En-dessous :
- quatre bouchons, de fabrication ANRI j'imagine, mais quels en étaient les créateurs... j'aimerais bien être renseigné par vous !
- un bouchon caricature du regretté Georges Féret, membre du CFTB disparu il y a quelques semaines,
- un tire-bouchon figuratif en bronze représentant un éléphant, probablement anglais de PEERAGE, mais le marquage est difficilement déchiffrable.


-/-


Quant à l'énigme du jour, voici une autre vue de notre objet :



Un étui en grille métallique et un socle inclinable...


L'objet est long de 125 mm et large de 65 mm environ. 
Il se compose de deux parties :
- la partie supérieure est un étui fait d'un filet métallique souple ; il est muni d'un fermoir et d'une chaînette sur le dessus ; cette partie peut se clipser sur la partie inférieure ; la chaînette, elle, permet de relever l'étui.
- le socle est en tôle d'aluminiumavec une partie mobile (à gauche sur la photo) faisant béquille pour l'incliner ; ce socle comporte un petit réceptacle rectangulaire (35 x 20 mm) en tôle d'acier.

L'ustensile est marqué META S.A. sur chaque face :





La partie mobile ou béquille est également marquée, on peut y lire en plus SWISS MADE, MOD. DEP. + PAT. et N° 101 :




Enfin, le fond du socle comporte plusieurs numéros de brevets :
U.S. PAT. APP. 712363, et non 712368 comme je l'avais écrit... merci Loïc !
CANAD. PAT. APP. 287986
BRIT. PAT. APP. 11924/24
IND. PAT. APP. 10324/24
+ PAT. D.R.P.a.
Mais je n'ai pas fait de recherches sur ces brevets.





Au total, nous sommes face à un objet de fabrication suisse, à large diffusion internationale.
L'utilisation de l'aluminium, comme l'esthétique de l'objet m'incitent à le dater des années 20 ou 30.
En outre, des traces de feu sous le filet métallique amènent à penser que le petit réceptacle devait contenir un combustible et que notre objet permettait de chauffer quelque chose.


Mais quelle était la destination de cet objet aussi utilitaire qu'insolite ?


-/-


J'imagine que cette énigme ne vous résistera pas longtemps et que vous me livrerez vite vos idées. 
Je publierai bien sûr vos contributions.



M



jeudi 20 mars 2025

1852 : NICAISE PETITJEAN INVENTE LA MACHINE À FICELER LES BOUCHONS DE CHAMPAGNE OU "CHEVAL DE BOIS"


Amis blogueurs, bonjour !


Ma bouteille de champagne ficelée n'est pas bue, mais déjà "délie les langues" !



La revoici, en compagnie de sa petite sœur



Et, en complément à mon précédent article :

Voici :

La machine à ficeler les bouchons de champagne ou "cheval de bois", 
inventée par Nicaise Petitjean en 1852.



Bernard Devynck, à qui rien n'échappe, l'a retrouvée dans un ouvrage qu'il possède dans sa bibliothèque :
Vins de champagne et Vins Mousseux  
Par P. Pacottet & L. Guittonneau
450 pages, 2° édition, 1930 (première édition en 1918), Librairie J-B Baillère et fils à Paris.



Le livre de Bernard Devynck



La description


Le cheval de bois,
très belle gravure, signée Poyet


On y voit clairement l'ouvrier ficeleur chevauchant la machine à ficeler.
Et cette technique a perduré pendant plusieurs décennies.


Voulant mieux connaître l'apport de Nicaise Petitjean, j'ai pu accéder à un autre très intéressant ouvrage que je viens de commander : 
Histoire(s) de vin : 
Les 36 grandes dates des vignobles français
Par Eric Glatre
2020 books.google.fr › books

Voici le paragraphe que l'auteur consacre à notre inventeur :




Nicaise Petitjean était vannier-emballeur à Avize...


Grâce à Nicaise Petitjean, un ouvrier pouvait "désormais ficeler jusqu'à 1 000 bouteilles par jour, en dix heures (durée légale du travail, à l'époque)".


-/-


Merci Bernard !
Je vais attendre avec impatience la livraison du livre d'Eric Glatre !



M


lundi 17 mars 2025

UNE BOUTEILLE DE CHAMPAGNE FICELÉE A LA FICELLE

 Amis blogueurs, bonjour !



Je comptais m'appuyer sur cet article rédigé en 2015 pour en introduire un autre.
Peut-être l'aviez-vous lu alors, mais c'était il y a déjà dix ans et je vous le propose donc de nouveau :


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Heureux qui, comme Ulysse, 
a fait un beau voyage...


Vous vous souvenez sûrement de ce beau sonnet de Joachim du Bellay :

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !

Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m'est une province, et beaucoup davantage ?

Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux,
Que des palais Romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine :

Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l'air marin la doulceur angevine.


Toujours ce poème m'inspire, et même il m'arrive parfois de croire qu'il a été écrit pour moi :
Voyageur je suis,
entre Touraine et Anjou est ma patrie, 
en Lorraine je vis,
seuls me manquent encore l'usage et la raison
et de pouvoir rentrer à la maison !

Mais pour avoir un peu voyagé ces dernières semaines entre Italie et Bourgogne, c'est avec grand plaisir que j'ai retrouvé samedi les Puces de notre bonne ville de Metz.


-/-


Il flottait à Metz comme un air d'optimisme ; les marchands étaient nombreux et de bonne humeur, leurs stands souvent débordaient de trésors et les chineurs étaient aussi au rendez-vous.



Cadre en brocante ?



Prometteur, un stand m'accrochait : parmi d'autres plaques émaillées, celle des VINS DE LA CRAFFE (négociants à Nancy) m'y montrait un premier tire-bouchon, un cep SIRET j'imagine.



Le tire-bouchon des Vins de la Craffe



Un peu plus loin, des brocanteurs haut-marnais me dirent avoir gardé quelque chos" pour moi : hélas, c'était un "peg and worm", taille diamant, que j'avais déjà.

Une dame me proposa, comme pièce rare, une ménagère Pérille : j'avais la même à la maison...

Ce couple que j'aime bien me dit n'avoir rien cette fois... avant de me montrer un lot de couteaux trouvé en vidant une maison. J'en achetai trois : deux marqués Véritable Dumas & Cie et un marqué Le Sabot Fontenille ;  et je reçus en cadeau un petit tire-bouchon simple mais à la belle poignée de bronze...

Je trouvai encore deux pipettes de vigneron qui me plaisent beaucoup et un bilame SANBRI, avec un marquage en diagonale que je ne connaissais pas :




Bilame SANBRI, BTÉ S.G.D.G. marquage en diagonale.



C'en était fini des couteaux, pipettes et tire-bouchons, mais le mieux restait à venir : une véritable "montre en or" !




Pipettes, couteaux, tire-bouchon et bouteille bouchée.



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Une ancienne bouteille de champagne, non étiquetée, mais encore aux deux tiers remplie, et surtout : bouchée à la ficelle et au fil de fer !



Bouteille de champagne bouchée à la ficelle et au fil de fer.


L'absence d'étiquette ne nous aide pas, mais rares étaient les bouteilles de champagne étiquetées avant la fin du XIX° siècle.
Jusqu'au XVIII° siècle au moins, bouteilles et carafes étaient apportées sur la table, munies de "plaques" accrochées par une chaînette.
Cf. l'article du blog :
WINE LABELS / ÉTIQUETTES DE VINS
Ces plaques sont aujourd'hui très recherchées des collectionneurs.
Vous pouvez en retrouver un exemple sur Ebay :




An early George II silver wine label, c.1750 'CHAMPAGNE'


Le vendeur m'a dit avoir trouvé cette bouteille - ainsi que quelques autres non bouchées - en vidant une maison près d’Épernay.


Je ne pourrai vous la décrire complètement, sauf à la déboucher, ce que bien sûr je ne ferai pas.

Retenons que c'est une belle bouteille champenoise, de fabrication bien maîtrisée, certainement manufacturée ; forme et aspect sont en effet très réguliers.
Le verre est de couleur vert foncé ; il comporte des stries peu apparentes. 
Le corps est cylindrique et trapu.
Une "couture" verticale révèle l'utilisation d'un moule.
La piqûre est profonde et régulière. Elle comporte un mamelon ou boule, caractéristique de l'utilisation d'une molette (tige utilisée pour foncer la bouteille).
Les épaules sont hautes et peu marquées, dégageant un goulot court.

La hauteur est de 25,5 cm et le diamètre du corps est de 9,9 cm.
Le goulot cylindrique a un diamètre extérieur de 2,6 cm et de 3,4 cm au niveau de la cordeline (ou collerette), cordeline très saillante donc.
Masse et capacité resteront inconnues. En l'état, la masse est de 1510 g dont environ 500 g de vin de champagne.



Cette bouteille est aujourd'hui un témoignage précieux :

- Soufflée dans un moule, elle date probablement du milieu du XIX° siècle.

- Sa forme générale, ses "épaules tombées" confirment cette datation.
On retrouve des bouteilles similaires chez Benoît Tassin, producteur de champagne à Celles-sur-Ource et créateur d'un Musée de bouteilles.
Benoît Tassin nous avait expliqué naguère l'évolution de la forme de la bouteille de champagne.
Le lien ci-dessous vous permettra d'accéder directement à cet article de novembre 2013 :
BENOÎT TASSIN : CHAMPAGNE, MUSÉE DE BOUTEILLES ANCIENNES ET TIRE-BOUCHONS BOSSIN

- La bouteille est encore remplie aux deux tiers, mais surtout, elle est bouchée !
Un stockage aléatoire (debout ?) a entraîné une rétraction du bouchon, d'où des fuites et une diminution du contenu.
Mais le stockage a aussi permis à cette bouteille munie de son bouchon de traverser un siècle et demi !

- Le bouchage est d'origine !
Le bouchon a été taillé à la main puis assujetti à la collerette de la bouteille à l'aide de deux liens différents : de la ficelle tressée et du fil de fer doublé et torsadé.




Le bouchon est fixé sur la collerette.



"Deux liens assujettissent le bouchon, 
l'un en ficelle trempée dans l'huile de lin, l'autre en fil de fer" 
(Moët et Chandon XIX° siècle).


Cette technique alliant ficelage à la ficelle et ajout de fil de fer est antérieure ou contemporaine de l'invention de la capsule de muselet (brevet Jacquesson, 1844).
Elle correspond en tous points à celle décrite sur Wikipedia :

Pour améliorer l'opération de ficelage, Nicaise Petitjean demeurant à Avize près d’Épernay, fit breveter vers 1855 une machine à ficeler à la ficelle, appelée aussi cheval de bois. Cet appareil devait faciliter grandement le travail de l'ouvrier ficeleur et améliorer la fixation du bouchon, le bras de levier décuplant la force et permettant l'usage de liens renforcés.

Le ficelage est alors complété avec un ou deux fils de fer torsadés. La pose du fil de fer se fait à l'aide d'une pince cisaille. Cette fixation en fil métallique présentait des difficultés, et le consommateur devait faire usage d'une pince spéciale ou d'un petit crochet pour couper le fil de fer et pouvoir déboucher la bouteille. Ces articles étaient souvent offerts en cadeau par les négociants à leurs clients.

Pour éviter cet inconvénient et surtout le risque de se blesser au débouchage, on a fait un anneau préformé sur le fil de fer à ficeler. Ce petit anneau était quelquefois muni d'une pastille de plomb estampé au nom du négociant.

Document de la maison Moët & Chandon du XIXe: « Deux liens assujettissent le bouchon, l'un en ficelle trempée dans l'huile de lin, l'autre en fil de fer ; ce dernier a été préparé par des tordeurs spéciaux, puis passé au metteur en fil qui au moyen d'une pince fait la dernière torsion et rabat le toron sur le bouchon lui-même, de façon qu'il ne dépasse pas. »


-/-


Précisons que je n'ai trouvé ni illustration, ni trace du brevet de Nicaise Petitjean pour une machine à ficeler à la ficelle ou "cheval de bois". 
La base des brevets du XIX° siècle de l'INPI contient deux brevets de Nicaise Petitjean :
- l'un de 1832 pour un "nouveau genre de panier propre à l'emballage des vins de Champagne"
- l'autre de 1852 pour un "mode de fermeture de paniers à vin de Champagne".
Mais le brevet du cheval de bois est présenté comme plus tardif : "vers 1855". Peut-être n'est-il donc pas encore numérisé sur la base INPI ?


A défaut de pouvoir présenter le "cheval de bois", voici un document de 1866 montrant des ouvriers ficeleurs à la ficelle et au fil d'archal (alliage cuivre et zinc) :




























"Lectures de famille" choisies dans la collection du magasin pittoresque 
par Edouard Charton 1866 (Gallica).



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Au total, les Puces de Metz m'ont cette fois comblé.

Ma bouteille a bien 150 ans, comme le champagne qu'elle contient, mais la bonne fortune est de l'avoir trouvée munie de son bouchon ficelé !



M

mercredi 12 mars 2025

WHO'S WHO : LOÏC BAHUET

 
Amis blogueurs, bonjour !


J'ai sous le coude depuis quelques semaines l'interview d'un personnage emblématique du Club Français du Tire-Bouchon : Loïc BAHUET !
Voici enfin cet article :


WHO'S WHO : LOÏC BAHUET 



Loïc, lors de la Bourse d’échange du CFTB
Montpellier Octobre 2023


Loïc BAHUET est un personnage très engagé dans la vie du Club Français du Tire-Bouchon, une forme de mémoire vivante de l'association.
C'est notamment pour ces raisons que je me suis tourné vers lui pour une relecture de mon dernier livre avant de le confier à notre infographiste.
Les questions posées sont bien sûr assez convenues, mais elles ont pour objet essentiel de révéler la personnalité du collectionneur invité du jour.


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Question : Loïc, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Réponse : Je suis né à Niort dans les Deux-Sèvres, le 24 janvier 1968, d’une famille implantée sur un axe Vendée – Deux-Sèvres – Charente.
J’ai grandi et vécu à Niort jusqu’au baccalauréat puis je suis parti faire des études à Poitiers, à Tours puis à Bordeaux.
Je suis Docteur en Pharmacie et titulaire d’un DEA en Sciences Biologiques et Médicales, mais j’ai très peu travaillé dans ce secteur d‘activité. Je suis par ailleurs diplômé de l’IAE de Poitiers en administration des entreprises.
J’ai travaillé quelques années à Paris comme responsable administratif d’une société exerçant dans le domaine financier, puis j’ai été mandataire d’assurance et depuis une dizaine d’années je suis travailleur indépendant et conseille des particuliers en matière patrimoniale.
Je suis aujourd’hui célibataire, père d’une fille de 26 ans et je partage mon temps entre Niort (qui se trouve toujours dans les Deux-Sèvres) et l’Ile de Ré où mes parents ont eu la bonne idée de faire construire, il y a presque 50 ans, une maison de famille que certains membres du CFTB connaissent pour y avoir fait une dégustation d’huîtres et de vins blancs locaux à l’occasion de la bourse d’échange que j’avais organisée à La Rochelle en 2021.

 

Huîtres et vins locaux...
Bourse d'échange de La Rochelle Octobre 2021


Q : A l'origine d'une collection, il y a généralement un événement déclencheur : qu'est-ce qui t’a amené à collectionner les tire-bouchons ?

R : Mes premières pièces me furent offertes par ma mère, qui fréquentait régulièrement le salon des antiquaires de Bordeaux, pour décorer mon logement d’étudiant à côté d’autres objets liés au vin : affiches, bouteilles, étiquettes, livres…
Je n’étais alors qu’un entasseur et je ne devins un collectionneur que lorsque je fus admis au sein du CFTB et que je découvris l’étendue du sujet.
C’était à la fin de l’année 1999 et depuis ce temps-là, mon intérêt pour les tire-bouchons n’a pas faibli.



Congrès du CFTB, Paris Avril 2020, nous étions jeunes et beaux (!?)


Q : Combien de tire-bouchons estimes-tu posséder ?

R : Probablement plusieurs centaines et moins de mille.


Q. Te souviens-tu du premier tire-bouchon que tu aies acquis ?

R : Bonne question à laquelle je réfléchis depuis que tu m’as proposé de répondre à ce questionnaire… et dont je n’ai toujours pas trouvé la réponse. Je n’en ai donc plus la moindre idée !
Donc à défaut du premier, voici le dernier :



Le « Diamant » de PERILLE avec une poignée en corne.


Q : As-tu eu une préférence pour une catégorie de tire-bouchons ? Laquelle et pourquoi ?

R : C’est un de mes problèmes car je n’ai aucune préférence pour une catégorie de tire-bouchons et donc ma collection part dans tous les sens : j’ai donc probablement une collection variée à défaut d’en avoir une de qualité.
Quoi qu’il en soit, il est des tire-bouchons de (grande) valeur qui me laissent parfaitement indifférent et que je n’ai aucune envie de posséder et des tire-bouchons de faible valeur et/ou d’intérêt modeste qui déclencheront en moi un intérêt particulier et que je m’attacherai à posséder. Comme quoi en toutes choses, le cœur a ses raisons que la raison ignore !



Quelques figuratifs de la collection de Loïc


Les tire-bouchons figuratifs de valeur plus ou moins modeste me plaisent et j'en achète régulièrement.


Q : Ce qui confirme encore une fois que chacun collectionne - heureusement - à sa manière ! Et parmi tous tes tire-bouchons, lequel est ton préféré, et pourquoi ?

R : Je crois que je n’ai pas un tire-bouchon préféré mais ceux qui sont reliés à un évènement particulier et surtout à une personne particulière me reviennent en mémoire : l’improbable bilame breveté de Jacques COTTIER trouvé sur la bâche d’un pucier déballant sur un vide-greniers au fin fond de la campagne deux-sévrienne, mon exemplaire du TRAIFOR rapatrié d’Algérie par l’oncle de l’ami qui me l’a offert, les pièces achetées à des amis collectionneurs aujourd’hui disparus qui me rappellent leur souvenir lorsque je les prends en main...

 

Pièces évocatrices : 
COTTIER, TRAIFOR et souvenirs de Jean-Paul BOUSSAT et Patrice HUSSON.


Q : Quels lieux ont ta préférence pour acheter des tire-bouchons et lesquels conseillerais-tu aux nouveaux collectionneurs : salles de ventes, antiquaires, brocantes, Internet...

R : Je n’ai pas d’attirance pour les achats en ligne même s’ils sont devenus d’une grande importance puisqu’ils mettent le monde entier à la portée d’un clic.
Les achats en présentiel auront donc toujours ma préférence puisqu’ils permettent de prendre la pièce en main, d’échanger avec une personne placée en face de moi et donc d’avoir une interaction autrement que par l’intermédiaire d’un écran d’ordinateur.
Et au-dessus de tout, je place les achats effectués lors des manifestations organisées par les clubs de collectionneurs et plus particulièrement par le CFTB : offre abondante et de qualité, variété, diversité, partage d’expériences, complicité avec d’autres collectionneurs… Il n’existe ainsi pas d’autres lieux qu’un collectionneur, nouveau ou ancien, devrait fréquenter avec plus de régularité.


Q : Peux-tu nous raconter une ou deux anecdotes qui ont marqué ta vie de collectionneur : rencontre, scène de vie, trouvaille inespérée... ?

R : L’évènement principal de ma vie de collectionneur restera mon entrée au CFTB et donc les 25 années suivantes de joie et de plaisir partagés avec tous les autres membres. Ce club est indiscutablement, pour un collectionneur francophone, « the place to be » !

Et, pour offrir au lecteur de ce blog une anecdote précise : c’est la découverte fortuite de l’additif du 16 février 1850 au brevet français n° 8 729 de Pauline Eléonore MOGIN-NEBEL qui permit d’élucider, au moins en partie et jusqu’à plus ample informé, le mystère de la « pince DORDET brevetée ». 



L'additif au brevet de Pauline Eléonore MOGIN-NEBEL


Si les membres du CFTB, lecteurs de la publication « L’Extracteur », savent de quoi il retourne... il ne reste plus aux autres qu’à s’inscrire au CFTB pour le découvrir et profiter plus généralement de toute l’information qui, depuis bientôt 30 ans, y est consciencieusement publiée.


Q: Que voici une belle incitation ! 
Mais pour en revenir à nos questions, nous avons tous constaté l'irruption du numérique dans notre quotidien de collectionneur : utilises-tu ces nouvelles technologies pour acquérir ou vendre ? ou bien utilises-tu l'informatique pour classer ta collection ?

Comme je l’ai dit précédemment, si j’utilise le numérique pour acquérir ou vendre des tire-bouchons c’est plus par obligation que par envie. Par contre je l’utilise, sans retenue, pour toutes mes recherches documentaires.
Par ailleurs, chose qui surprendra peut-être ceux qui me connaissent, je ne fais preuve d’aucune rigueur dans la gestion de ma collection ce qui doit faire de moi un collectionneur, au mieux, un peu bohême et, au pire, dilettante.


Q : Je suis effectivement surpris : Loïc, pour moi, est celui qui fait en continu le travail titanesque d'indexation de tous les articles publiés dans L'Extracteur depuis le premier numéro, pour mettre ces sources à disposition des membres du Club. Et toi, tu manquerais de rigueur ?
Une autre question, si tu veux bien : quel sens revêt pour toi le fait de collectionner ?

R : C'est assurément l’occasion de partager de bons moments avec les autres collectionneurs, notamment ceux du CFTB lors de nos deux rencontres annuelles, et de contribuer à la connaissance sur le sujet par des recherches, des études…
Pour la petite histoire, lors de la relecture de ton prochain livre, que tu m’as demandé de faire, je me suis aperçu que j’avais écrit dans « L’Extracteur », il y a quelques années, une belle ânerie. Ce sujet que je croyais clos est donc rouvert et devra faire l’objet d’une étude plus approfondie et probablement d’une nouvelle publication dans « L’Extracteur » (cela concerne le célèbre fabricant français PERILLE)… avec un mea culpa.


Q : Le savoir n'est heureusement jamais définitif, ce qui justifie et donne sens à la continuation de nos recherches ! 
Autre question rituelle : es-tu un « collectionneur vitrine » ou un « collectionneur placard » ? autrement dit, comment présentes-tu ta collection ?

R : Présentation calamiteuse qui me place dans la catégorie des « collectionneurs placard et honteux ».
Voici une photo de mes THOMASON en classement dit "vertical" :



Vitrine ou placard ?


Q : Collectionnes-tu d'autres choses ? Avec autant de passion que les tire-bouchons ?

R : Je ne collectionne que les tire-bouchons dans le sens où j’associe l’accumulation des objets à la connaissance à leur sujet.
Pour le reste j’accumule les éditions du Guide Rouge Michelin, les cartes postales des propriétés viticoles de Bordelais, des livres sur la gastronomie et le vin… les photos suivantes valent mieux qu'un long discours :



Entassement de Guides MICHELIN




Série, pas encore complète, de cartes postales 
des Editions WETTERWALD Frères de Bordeaux, 
consacrées à des châteaux viticoles du Bordelais



Q : Je sais que tu participes volontiers aux recherches d'informations d'autres collectionneurs (dont je suis) et que tu "alimentes" la revue du Club en dossiers très documentés. N'as-tu pas envie d'écrire à ton tour un ouvrage sur les tire-bouchons ?

R : Je n’ai qu’un seul media : « L’Extracteur », publication du CFTB. J’y ai donc, par le passé, publié des articles, j’en ai quelques-uns en cours et j’en écrirai certainement encore d’autres.
Tu as bien voulu le souligner, je tiens à jour l’index des « Extracteurs ». C'est un travail non négligeable qui, je l’espère, facilite la recherche d’informations dans les 113 numéros de cette publication et de quelques autres.
Par ailleurs, je réponds favorablement à tout type de sollicitation dans la mesure de mes capacités, de mes connaissances et éventuellement des mes disponibilités.


Q : J’ai souvent l’impression que tu es plus intéressé par les recherches que par les objets. Est-ce vrai ?

R : Après 25 années de collection, il faut bien que je me rende à l’évidence que je prends autant de plaisir dans la recherche documentaire, concernant les tire-bouchons et leurs à-côtés, que dans la possession d’une collection toujours plus grande… et lorsque j’arrive à relier les deux, le document d’archive et le ou les tire-bouchons liés, alors j’éprouve une satisfaction toute particulière.



L'INVINCIBLE, dans l'Extracteur n° 82 de mars 2016


La recherche documentaire sur "L'INVINCIBLE", sa publication dans L’Extracteur, puis l’achat de la pièce à Gérard BIDAULT, constituent un très bon exemple de ce qui me fait plaisir.


Q : On connait ton attachement sans faille au Club Français du Tire-Bouchon. Peux-tu rappeler pour les lecteurs de ce blog les fonctions que tu y as occupées ? Et appartiens-tu aussi à d’autres clubs de collectionneurs ? 

R : J’ai été Président et je suis actuellement Trésorier du CFTB.
Je ne suis membre d’aucun autre club de collectionneurs et n’envisage pas de le devenir.


Q : Nous sommes aujourd'hui à un tournant de l'hélixophilie : la génération des fondateurs cède sa place à de nouveaux collectionneurs. Quel message passerais-tu à ces jeunes collectionneurs pour les aider dans leurs débuts ? 

R : Lorsque je suis entré au CFTB j’étais un entasseur de tire-bouchons, d’envergure très modeste. Au contact des autres membres de ce club et grâce à la lecture de "L’Extracteur" et des livres publiés par les collectionneurs de différents pays, je suis devenu un collectionneur, probablement d’envergure toujours modeste !
Une personne, jeune ou moins jeune, qui estimerait aujourd’hui, grâce à l’information disponible en ligne et à la lecture des nombreux livres publiés sur le sujet, être un collectionneur et non pas un entasseur pouvant rester dans son coin, ferait, à mon avis, une grave erreur.
Je n’ai donc qu’un seul message à faire passer à un jeune ou moins jeune collectionneur : adhère au CFTB !

 

Loïc vous appelle !



Mais bien sûr, aucun rapport avec l'actualité ; comme le dit la mention légale :
"toute ressemblance avec des faits et des personnages existants ou ayant existé serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d'une pure coïncidence" !


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L'interview se termine sur un compliment de Loïc que je n'ai pu qu'apprécier : "Merci pour ton travail sur ce blog".

Merci à toi surtout, Loïc, pour avoir répondu à mes questions et pour ta constante disponibilité !



M

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