Amis hélixophiles, bonjour !
ENIGMA N° 30 : le mystère est résolu !
L'ustensile présenté par Marc Poncelet est une "vrille portemanteau" brevetée par la société Panot Frères en 1903.
Vous avez été plusieurs à contribuer à résoudre cette énigme.
Alain Soulé a "dégainé" le premier ; je vous livre son message :
"Il y a de la distraction dans les membres du Club,... car de mémoire, cet objet a déjà fait parler de lui dans L'Extracteur, et il a été dit, et redit, que c'est un petit porte-vêtement mobile, destiné à être fixé dans du bois (poutre, arbre, etc...) avec la vis-foret ; la partie plane terminée "en bec" servant d'appui à 45° contre la partie verticale du bois. C'est donc un petit outil malin qui n'a rien à voir avec les tire-bouchons."
"il s'agit du célèbre porte-manteau de poche ou de voyage de la Manufacture d'Acier Poli Fanot. On vissait la mèche dans le chambranle de la porte ou le montant d'une armoire. La petit boule servait de patère (Cf. les Cahiers de L'Extracteur n° 50 page 15 et les explications de notre ami Stéphane qui en possède un exemplaire)."
J'ai alors tenté une recherche sur le Net pour trouver des informations sur cette manufacture.
Le butin est maigre :
- L'Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration ou almanach des 500.000 adresses de 1893 localise la manufacture Fanot (Ate) à Paris, au 176 rue St-Martin. Elle est présentée comme fabricant des chaînes de gilet, des châtelaines et accessoires, pinces, limes, tire-boutons... et autres poignées d'épée ou épingles de sûreté.
almanach des 500.000 adresses de 1893
- On retrouve la manufacture en 1897 sous la rubrique "acier poli", même raison sociale, même adresse :
Annuaire officiel des jouets & jeux, des bazars,
bimbeloterie, articles de Paris et des industries annexes 1897
- En 1902 elle apparaît sous la rubrique "polisseurs-nickeleurs", la raison sociale étant cette fois Fanot frères, toujours au 176 rue St-Martin :
Annuaire du commerce et de l'industrie
photographiques 1902
Pas trace donc de fabrication de tire-bouchons !
Parallèlement, j'avais fait appel au livre de Gérard Bidault "Les tire-bouchons français" pour retrouver l'article consacré à Fanot.
On y voit notamment le logo de la manufacture Fanot Ernest : une poignée d'épée inscrite dans un ovale.
La manufacture d'acier poli Ernest Fanot était à l'origine spécialisée dans la fabrication des poignées d'épée.
Mais à la fin du XIX° siècle "On y travaille essentiellement de la bijouterie fantaisie, des boucles et fermoirs de sacs, des chaînes et sautoirs, des garnitures d'onglier, des chausse-pieds, des tire-bouchons et des limes à ongles. [...] Cette importante maison fabrique ses mèches de tire-bouchons [...] et les monte".
Gérard Bidault était aussi à l'origine du supplément de l'Extracteur N° 50, évoqué par Jean-Pierre Mascaron, et consacré aux "Marques et marquages des tire-bouchons français".
De fait, on trouve là une autre version de l'ustensile, proposée par Stéphane Terrières, et assez voisine de celle de Marc Poncelet :
Alors j'ai contacté Stéphane, lequel m'a confirmé posséder cet objet, mais m'a renvoyé vers Guy Olive pour l'identification...
Et Guy Olive m'a fourni les éléments manquants...
Il m'a d'abord rappelé que l'objet figurait dans le livre "World-Class Corkscrews" de Bull, Paradi et Giulian, page 151.
Guy Olive s'est ensuite souvenu d'un article de l'Extracteur n° 71 où le brevet avait été présenté :
Et, de fait, dans le n° 71 on voit que le brevet, déposé pour une "vrille portemanteau" par la Société Fanot frères, avait été enregistré en 1902 sous le n° 331611.
Il est accessible sur le site de l'INPI.
La pointe de la mèche, travaillée en vrille, est identique sur les modèles présentés : c'est l'objet du brevet.
Mais on voit aussi dans le texte du brevet que "le support peut être utilisé, comme vrille, pour percer des trous ou comme tire-bouchon".
L'honneur hélixophile est sauf et la cause est entendue !
Apprécions la coopération qui a réuni autour de Marc Poncelet, Jean-Pierre Mascaron, Alain Soulé, Gérard Bidault, Stéphane Terrières et Guy Olive et retenons que l'Extracteur est devenue une véritable encyclopédie où se sont sédimentés les savoirs des meilleurs collectionneurs !
M
Gérard Bidault était aussi à l'origine du supplément de l'Extracteur N° 50, évoqué par Jean-Pierre Mascaron, et consacré aux "Marques et marquages des tire-bouchons français".
De fait, on trouve là une autre version de l'ustensile, proposée par Stéphane Terrières, et assez voisine de celle de Marc Poncelet :
Des nuances : mèche et poignée diffèrent un peu
(Extracteur n° 50)
Alors j'ai contacté Stéphane, lequel m'a confirmé posséder cet objet, mais m'a renvoyé vers Guy Olive pour l'identification...
Et Guy Olive m'a fourni les éléments manquants...
Il m'a d'abord rappelé que l'objet figurait dans le livre "World-Class Corkscrews" de Bull, Paradi et Giulian, page 151.
Malgré la légende, il ne s'agit pas d'un multioutils
comportant un "Codd's bottle marble pusher".
Guy Olive s'est ensuite souvenu d'un article de l'Extracteur n° 71 où le brevet avait été présenté :
Et, de fait, dans le n° 71 on voit que le brevet, déposé pour une "vrille portemanteau" par la Société Fanot frères, avait été enregistré en 1902 sous le n° 331611.
Il est accessible sur le site de l'INPI.
La pointe de la mèche, travaillée en vrille, est identique sur les modèles présentés : c'est l'objet du brevet.
Mais on voit aussi dans le texte du brevet que "le support peut être utilisé, comme vrille, pour percer des trous ou comme tire-bouchon".
L'honneur hélixophile est sauf et la cause est entendue !
Apprécions la coopération qui a réuni autour de Marc Poncelet, Jean-Pierre Mascaron, Alain Soulé, Gérard Bidault, Stéphane Terrières et Guy Olive et retenons que l'Extracteur est devenue une véritable encyclopédie où se sont sédimentés les savoirs des meilleurs collectionneurs !
M
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