Amis blogueurs, bonjour !
La canicule est passée, je peux reprendre le collier !
Je travaille (?) actuellement avec quelques amis collectionneurs à la rédaction d'un cahier pour l'Extracteur, la revue du CFTB.
Ce cahier est conçu comme une suite aux deux déjà publiés par le CFTB :
- Les tire-bouchons du Thiernois, par Gérard Bidault en 2013,
- Les tire-bouchons du Haut Marnais, par Gérard Bidault et Jacques Lapierre en 2014.
Celui-ci sera consacré aux tire-bouchons du Vexin et de la Brie.
La recherche n'est pas facile, mais elle est passionnante et recèle évidemment son lot de surprises : nous en reparlerons.
Je vous lance cependant un appel : tous les documents que vous pourriez mettre à notre disposition sur les fabricants installés dans ces régions nous intéressent.
Merci, si vous le pouvez, de nous en faire parvenir une copie à l'adresse du blog leblogdestirebouchons@gmail.com
Nous n'oublierons pas d'en citer la source !
Mais revenons au propos du jour :
Les tire-bouchons Delaporte.
Une aventure industrielle qui s'est justement jouée entre Vexin et Brie.
Nous sommes nombreux à admirer la beauté des tire-bouchons Delaporte, particulièrement celle de leurs mèches ouvragées.
-/-
Les frères Léon et Constant Delaporte
Grâce aux travaux de Gérard Bidault, nous savons que les frères Léon et Constant Delaporte avaient acquis le Moulin des Roches à Nesles-la Reposte, petit village aux portes de la Brie, à la limite des départements de la Marne et de l'Aube, et qu'ils y produisaient des tire-bouchons entre 1921 et 1931.
Le Moulin des Roches à Nesles-la-Reposte
(Collection personnelle)
Mise à jour du 23 août 2025, après échange avec Philippe Marques :
Gérard Bidault ajoute : « Il est pratiquement certain que cette activité en tire-bouchons ait débuté bien antérieurement, en un lieu aujourd’hui inconnu. » Il nous donne aussi le prénom du père, Edouard Delaporte, tourneur-contremaître chez Batard en 1865 et rappelle que "les modèles Delaporte ne sont pas sans rappeler les tire-bouchons Batard".
Il nous revenait donc de reprendre les recherches.
-/-
Le père : Édouard Joseph Delaporte
La bonne nouvelle est que nous avons retrouvé le père de Léon et Constant, Édouard Joseph Delaporte (1835-1897), lequel était déjà industriel, fabricant d’instruments en acier poli en 1871.
Marié en 1865 à Rosalie Toulouzy (1847-1915), il en eut quatre fils :
- Edouard Alfred (1868- ?), comptable,
- Jules (1868-1908) , négociant, décédé prématurément à Genève,
et nos deux industriels :
- Léon Alphonse (1870-1940), mécanicien, marié à Judith Grouard, puis à Marie Eléonore Georgette Bru,
- Edouard Constant (1873-1928), mécanicien tourneur, engagé volontaire qui fit toute la Première Guerre Mondiale.
Edouard Joseph Delaporte avait déjà une fabrique d'instruments de coutellerie et donc de tire-bouchons à la fin du Second Empire.
Persan : Lavoir du Petit Moulin et le pont de chemin de fer
(Collection personnelle)
Il était installé à Persan, à la limite du Val d’Oise et de l’Oise (Source : Didot-Bottin, 1871 et 1875), avec dépôt chez Labadie 32 Bd Richard-Lenoir à Paris.
Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration
ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers
Firmin Didot et Bottin réunis 01.01.1871
La commune de Persan et sa jumelle Beaumont (desservie depuis 1846 par la Compagnie des Chemins de fer du nord), sont situées à une quinzaine de kilomètres seulement à l’ouest de Coye-la-Forêt et Chaumontel, où étaient implantés d'autres fabricants bien connus : Huet, Ligier et Canuet. Elles sont également proches de Méru (18 km) où se concentrait une importante main d'œuvre de tabletiers, auxiliaires précieux des couteliers.
-/-
Les productions Delaporte
Edouard Joseph Delaporte fabriquait assurément déjà les mèches de grande qualité que nous connaissons et sous-traitait pour partie l'assemblage des poignées en corne, os, ivoire, bois... aux tabletiers.
Collection Patrick Bordat
Mèches Delaporte, poignées de tabletiers
(Collection personnelle)
Les poignées de bronze sont parfois des modèles diffusés en grand nombre comme celles aux décors de pampres ou de pichets :
Pampres et pichets
(Collection personnelle)
D'autres poignées sont de vraies réalisations artistiques et ont certainement été sous-traités à de grands fondeurs pour répondre à une demande particulière : c'est le cas pour le poupon emmailloté ou pour le riche décor de chasse ci-après.
Ajoutons pour conclure que les Delaporte ne marquaient généralement pas leurs fabrications, mais il y a des exceptions comme sur ce tire-bouchon appartenant à Patrick Bordat :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire