Amis collectionneurs, bonsoir !
Je vous propose ce soir une trouvaille comme je les aime :
le catalogue 1929 de SCHLEIER FRÈRES,
entreprise située à Hagen, en Westphalie.
le catalogue 1929 de SCHLEIER FRÈRES,
entreprise située à Hagen, en Westphalie.
J'ai déjà dit l'intérêt que je trouve aux catalogues anciens : rédigés pour des consommateurs contemporains, ils n'aspirent pas à la postérité, mais apportent quelques décennies plus tard des témoignages objectifs sur le niveau technologique d'une société, les industries, les modes... l'Histoire en somme !
Bien sûr, je suis particulièrement heureux quand j'y retrouve les objets qui me passionnent : tire-bouchons, mais aussi équipements vinicoles, outillages ou arts ménagers.
La catalogue du jour est celui de la maison SCHLEIER FRÈRES, édité en 1929 ; c'est un catalogue d'outils, et on y trouve quelques tire-bouchons. Il compte 48 pages et est accompagné de tarifs mis à jour en novembre 1931.
Couverture catalogue SCHLEIER FRERES
(collection personnelle).
L'entreprise est allemande, mais le catalogue est quasi-entièrement rédigé en français.
Découvrons et voyageons !
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Que peut-on trouver comme informations sur l'entreprise ?
Le premier réflexe quand on découvre un catalogue allemand ancien contenant des tire-bouchons est de se référer aux ouvrages références que Reinhold BERNDT a consacré aux catalogues commerciaux de Thuringe pour espérer y trouver des liens.
J'ai présenté ces ouvrages ici, cf. :
J'ai présenté ces ouvrages ici, cf. :
Mais la Westphalie n'est pas la Thuringe et je n'ai pas trouvé de lien entre SCHLEIER et une entreprise de Thuringe.
J'ai par contre déjà présenté ici le catalogue d'une entreprise de Westphalie, HERSTERBERG, située à Milspe, localité proche de Hagen. Cf. :
Le catalogue que je viens d'acquérir inclut la pâle reproduction d'une photo. Il s'agit d'une devanture de quincaillerie dans laquelle on voit trois personnages en costume années 30 : probablement les trois frères SCHLEIER ?
Quincaillerie SCHLEIER
(photocopie jointe au catalogue).
Mes recherches sur le Net ont été improductives, mais peut-être nos lecteurs allemands pourront-ils nous aider ?
Nos informations restent donc limitées concernant cette entreprise allemande SCHLEIER FRÈRES :
- Elle a été créée en 1913 (cf. document Delcampe ci-après) et était encore active en 1932.
- Le catalogue nous dit que le siège était à Hagen, en Westphalie, indique une "boîte postale 436" mais pas d'adresse plus précise.
- L'entreprise y revendique la propriété des Usines d'Outillage "HANRED" et "GESTA". Dans le catalogue, la marque HANRED apparaît sur des clés à molette et des pinces à avoyer, tandis que la marque GESTA est présente sur des lames de scie.
- L'entreprise y revendique la propriété des Usines d'Outillage "HANRED" et "GESTA". Dans le catalogue, la marque HANRED apparaît sur des clés à molette et des pinces à avoyer, tandis que la marque GESTA est présente sur des lames de scie.
- Le logo de l'entreprise est un chat marchant sur deux échasses : on le retrouve estampé sur bon nombre d'outils.
Le logo SCHLEIER FRÈRES :
HANRED et GESTA sont les
échasses sur lesquelles avance le chat de SCHLEIER.
Deux factures repérées sur Delcampe, l'une de 1927, l'autre de 1932, nous renseignent un peu plus :
En-tête de facture 1927
(Delcampe).
En-tête de facture 1932
(Delcampe).
- L'en-tête de 1927 nous apprend que la maison a été fondée en 1913.
- La localisation reste imprécise : Hagen, en Westphalie.
- En 1927, la raison sociale indiquée est :
USINE D'OUTILLAGE "GESTA"
SCHLEIER - FRÈRES.
- En 1932, elle est devenue :
SCHLEIER FRÈRES
USINE D'OUTILLAGE
- "HANRED" et "GESTA" apparaissent comme des marques de fabrique déposées, devenues la propriété de l'entreprise SCHLEIER FRÈRES.
Rappelons que dans les années suivant la fin de la première guerre mondiale, l'Allemagne finit par refuser de payer les dommages de guerre démesurés que lui avait imposés le Traité de Versailles. En représailles, la France et la Belgique occupèrent alors la Ruhr et ses sites de production industrielle.
Les entreprises industrielles furent mises sous tutelle et travaillèrent au profit des puissances occupantes vers lesquelles le commerce fut orienté. Elle y trouvèrent souvent leur compte, en développant leur capacité à exporter les produits manufacturés.
Et c'est ainsi qu'elles se mirent à rédiger des catalogues en langue française, comme c'est le cas pour notre catalogue SCHLEIER FRÈRES.
Pourquoi un catalogue rédigé en français ?
Rappelons que dans les années suivant la fin de la première guerre mondiale, l'Allemagne finit par refuser de payer les dommages de guerre démesurés que lui avait imposés le Traité de Versailles. En représailles, la France et la Belgique occupèrent alors la Ruhr et ses sites de production industrielle.
Les entreprises industrielles furent mises sous tutelle et travaillèrent au profit des puissances occupantes vers lesquelles le commerce fut orienté. Elle y trouvèrent souvent leur compte, en développant leur capacité à exporter les produits manufacturés.
Et c'est ainsi qu'elles se mirent à rédiger des catalogues en langue française, comme c'est le cas pour notre catalogue SCHLEIER FRÈRES.
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Et le contenu de notre catalogue ?
La couverture bleu-gris est très sobre.
Les outils présentés sont dessinés et les dessins en noir et blanc sont de grande précision, aplats et hachures donnant le sentiment du relief.
La langue est parfaite et les textes sont manifestement rédigés par des locuteurs français. Ainsi par exemple les truelles sont "façon Paris" ou "façon Orléans". Deux articles seulement semblent avoir été oubliés dans la traduction en français et sont présentés en allemand.
Un répertoire liste les outils présentés, par ordre alphabétique : arrache-clous, bouterolles, brucelles, clés, coupe-boulons, échenilloirs, forces, pinces, rabots, sarcloirs, scies, tamponnoirs, vastringues...
Quelques ustensiles ménagers y trouvent curieusement place : râpes à fromage, moulins à poivre, tire-bouchons, casse-noix ou accessoires de coiffure !
Le répertoire alphabétique.
On voit que les tire-bouchons occupent une place marginale. Probablement fabriqués par d'autres, ils ne brillent pas par leur originalité. En voici l'inventaire : une "ménagère" type Jacques Pérille, un "T" à poignée de bois, un "fil torsadé" façon Tony Dussieux et un "Monopol" à roulement à billes, nickelé ou bruni...
Les tire-bouchons commercialisés par SCHLEIER FRÈRES.
Avec ou sans brevet, les tire-bouchons ne connaissent pas les frontières !!
Terminons avec les tarifs et leur mise à jour le 11 novembre 1932 (ça ne s'invente pas !) : l'inflation liée à la crise de 1929 n'est pas encore arrivée !
Entre 1929 et 1932 :
- la "ménagère" passe de 19,50 à 20,70 Francs, soit + 6 %,
- le "T" manche en bois, de 2,60 à 3,20 Francs, soit + 23 %,
- le "fil torsadé", reste à 2,90 Francs,
- le Monopol à roulement à billes, nickelé ou bruni, est également stable à 18,50 Francs.
Plus généralement, les prix varient assez peu à la hausse ou à la baisse.
Près d'un siècle s'est écoulé, et notre catalogue continue de raconter les outils à main alors utilisés. Il constitue une aide précieuse pour l'identification de ceux qui sont aujourd'hui inusités.
Mon regret est de ne pas avoir trouver une documentation plus riche sur l'entreprise SCHLEIER FRÈRES et ses usines d'outillage.
Mon espoir est que vous pourrez m'aider !
M
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