lundi 1 octobre 2018

LES COLLECTIONS D'UN MUSÉE D'ART POPULAIRE DISPERSÉES AUX PUCES DE METZ




Amis collectionneurs, bonsoir !


Chinant à Metz l'autre matin, je suis reparti content : ma moisson était belle...



Des tire-bouchons, des ustensiles ménagers, des outils, un "jeu de puces"...
De tout un peu sur la nappe de la salle à manger !


Mais à peine rentré chez moi, une question s'est mise à me travailler : j'avais appris qu'une partie de ces trouvailles provenait des collections dispersées d'un musée d'art populaire.




Le sujet valait bien qu'on y réfléchisse un peu.


Chacun de nous a eu un jour l'envie de créer un musée où exposer ses collections.
Et chacun de nous connait près de chez lui quelques-uns de ces musées thématiques locaux, souvent passionnants.

A moins de 40 kilomètres de chez moi, on trouve ainsi le Musée de l'Art Forain et de la Musique Mécanique à Conflans-en-Jarnisy, le Musée des Émaux et Faïences et le Musée des Fers à Repasser à Longwy, le Musée des Poupées Petitcollin à Étain, les Musées de la Mine à Aumetz et à Neufchef... et j'en oublie certainement.

Leur thématique est parfois très attractive, elle peut cependant être aussi très confidentielle.

Ces musées - il y en a des milliers en France - participent de la richesse de la vie locale.
Les collections sont habituellement celles de particuliers qui les exposent eux-mêmes ou en font don à la collectivité.
La gestion est parfois privée mais, le plus souvent, elle est confiée à une association à but non lucratif dans le cadre d'un Groupement d’Intérêt Public à objet Culturel ou GIPC.
Les municipalités mettent généralement à disposition de ces GIPC des lieux qu'elles équipent en mobilier, qu'elles dotent en personnel d'entretien et dont elles paient les dépenses liées au fonctionnement et au respect des normes d'accueil du public. 
L'équilibre financier est cependant difficile à réaliser : le nombre d'entrées payantes ne le permet que rarement.
Le choix de maintenir ces musées municipaux est alors celui d'une politique culturelle que les petites villes peuvent parfois difficilement assumer.

Mais quand il s'agit de maintenir un modeste musée privé, le choix appartient au propriétaire, le plus souvent un passionné ayant mis des décennies et dépensé une fortune pour réunir sa collection...
Notre "conservateur" passionné n'a plus qu'à financer les frais de fonctionnement et à guetter le chaland, éventuellement avec l'aide de membres de sa famille. Il arrive aussi que le propriétaire ait su fédérer quelques bonnes âmes dans une association locale et bénéficie de leur aide bénévole.

Reste alors à faire venir le public !
Quelques dizaines de collectionneurs seront fidèles et ramèneront des amis. Les habitants de la commune feront peut-être de même. Les écoles feront du musée un but de sortie. Les offices de tourisme y enverront les amateurs de "couleur locale". Le hasard des déplacements amènera des visiteurs de passage... 
Le tout fera au mieux quelques milliers de visites par an, le plus souvent concentrées sur les weekends (hormis les groupes scolaires), bloquant alors sur place le ou les guides, tout en les laissant largement désœuvrés le reste de la semaine !

Le temps passera : l'administration deviendra pesante, l'enthousiasme s'émoussera et les centres d'intérêt changeront, notre conservateur vieillira et se lassera...
Il se lassera au point de fermer un jour son musée et de liquider ses trésors à vil prix... à moins que par procrastination il ne laisse à ses héritiers le soin de s'en charger !

C'est une histoire comme celle-là qui a valu à mon brocanteur de racheter, à un "collectionneur-conservateur" âgé, un très gros lot d'art populaire : des centaines de jeux et de jouets, d'outils et d'ustensiles, d'objets insolites... tous munis d'une attache en fil de fer pour être fixés aux murs !



Autant d'objets précédemment exposés sur les murs d'un musée d'art populaire...


Le collectionneur ne chinait plus depuis longtemps.
Et le conservateur qu'il était devenu avait fini par se résigner : après avoir tenu plus de dix ans, il s'était finalement décidé à fermer son musée qu'il ne pouvait plus maintenir et que le public oubliait.


Ferons-nous comme lui ?
Ne serait-il pas sage pour nous, "passeurs du temps", d'anticiper et de léguer, plutôt que de les voir dispersées, nos collections à de grands musées multithématiques ?

Je pense souvent pour ma part à un legs, total ou partiel, à la Maison de l'Outil et de la Pensée Ouvrière (MOPO) à Troyes, ville qui m'est chère pour y avoir vécu et travaillé pendant dix belles années. 





Une scénographie très actuelle


La MOPO réunit 10 000 objets et outils utilisés dans les métiers traditionnels, et s'efforce de contribuer au dialogue entre l’homme et la matière, entre manuels et non-manuels, entre la pensée et l’outil.

Voilà un programme qui me convient plutôt bien !


Et vous ?



M



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