Amis collectionneurs, bonsoir !
Mon ENIGMA N° 55 en est-elle vraiment une pour vous ?
Peut-on valider l'égalité CF = MH = BH ?
Le titre au moins est un peu énigmatique, n'est-ce-pas ?
Expliquons-nous : pour la deuxième fois en 25 ans, je suis retombé sur un tire-bouchon marqué "B.H." et je ne sais pas à qui l'attribuer.
Une banale "ménagère"...
Ce tire-bouchon en fonte moulée, avec cage ouverte et hélice, est de ceux qu'on appelle communément des "ménagères".
La poignée de type "deux doigts" est percée pour permettre d'accrocher le tire-bouchon.
L'hélice à trois branches est libre. Une "couture" montre assez que la pièce a été moulée.
La cage est également moulée et pour tout dire d'une qualité très médiocre, avec des manques et non ébavurée.
Elle est marquée "B.H." en creux à la base et ce marquage est lui aussi très imparfait.
Marquage B.H. peu lisible.
Ce tire-bouchon ne devait pas être facile à vendre ou seulement à tout petit prix !
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Gérard BIDAULT évoquait déjà ce modèle dans son livre "Les tire-bouchons français", mais il ne connaissait pas alors son fabricant.
Ayant fait depuis des recherches sur les "machines à déboucher" de CAMION Frères, notre spécialiste revenait à ce tire-bouchon dans un article publié dans l'Extracteur, la revue du Club Français du Tire-Bouchon, article intitulé "De CAMION à DUPIRE, deux siècles de fonderie" (Cf. N° 66 de décembre 2011).
Il y racontait l'histoire des fonderies de Vivier-au-Court (Ardennes) et de leurs propriétaires successifs : CAMION-RICHARD, MORANVILLÉ, HUET, BERNARD, MEUNIER, JONET jusqu'au dernier, Jean-Pierre DUPIRE.
Et, concernant l'éventuelle paternité de notre tire-bouchon, il écrivait :
"Même si les en-têtes des factures de BERNARD-HUET font toujours apparaître le sigle "M.H." il est possible d'imaginer qu'il soit à l'origine d'une petite commercialisation de modèles marqués "B.H.", car il est, à cette époque, fournisseur en pièces de fonderie de plusieurs fabricants de tire-bouchons."
L'histoire des fonderies de Vivier-au-Court est passionnante. Le lien suivant vous en donnera un bon aperçu et vous y retrouverez d'ailleurs le texte source repris par Gérard BIDAULT dans l'Extracteur :
De fait les fonderies ardennaises CAMION Frères sont connues pour leurs fabrications en fonte moulée, marquées des lettres "C F" encadrant une ancre de marine.
Extrait catalogue CAMION Frères 1912
Cette marque a dominé le marché national de la quincaillerie d'une France encore très rurale, l'inondant de poulies, enclumes, fers à repasser, hachoirs, porte-manteaux, bouche-bouteilles... et autres machines à déboucher et tire-bouchons muraux.
Tire-bouchon mural CAMION Frères
De 1879 à 1910, les repreneurs, MORANVILLÉ et HUET, commercialiseront leurs productions sous leur propre marque, formée de leurs initiales accolées, "MH" :
En-tête facture MORANVILLÉ-HUET,
BERNARD-HUET successeurs
Devenue ensuite propriété de Gaston BERNARD, le gendre de HUET, l'entreprise prendra la raison sociale BERNARD-HUET, ... "B.H." donc, sauf que tous les documents commerciaux retrouvés affichent encore la même marque de fabrique "MH déposée" en 1940.
Gaston BERNARD se soucie plus de croissance externe que de modifier la marque héritée. En 1928, il rachète ainsi la société lyonnaise d'électroménager CALIDUS, occasion de diversifier encore sa production de produits de quincaillerie.
En-tête facture CALIDUS, 1937
Et parmi tous les clients de BERNARD-HUET, on retrouve COVILLE, fabricant de tire-bouchons, DOLLOT, coutelier dans l'Indre, GLADEL, quincailler à Clermont-Ferrand, ou MAUSSION à Châteaubriand près de Nantes... comment ne pas penser à Lucien MAUSSION inventeur nantais d'un tire-bouchon bilame très minimaliste ?
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Forte de son expérience de fournisseur de pièces de fonderie, l'entreprise BERNARD-HUET aurait-elle effectivement fabriqué un tire-bouchon marqué "B.H." ?
Si tel était le cas, on pourrait alors valider l'hypothèse proposée en introduction :
CF = MH = BH, autrement dit :
CAMION FRÈRES = MORANVILLÉ - HUET = BERNARD - HUET
Et la paternité de mon tire-bouchon serait ainsi établie !
Qu'en pensez-vous ?
Je ne manquerai pas de publier vos contributions.
M
Je ne peux pas en dire beaucoup plus, bravo Marc. L'article est complet ; d'ailleurs j'en reprendrai de larges extraits pour le livre sur les hélices que je suis en train d'écrire. Que peut-on ajouter sinon qu'il existe le même modèle avec une mèche ronde et une ailette classique.
RépondreSupprimerMerci pour ce commentaire sympa, Jean-Pierre, mais tu en avais dit beaucoup il y a douze ans ! J'invite d'ailleurs les elcteurs à aller voir sur ton site : http://www.collection-privee-tire-bouchons.eu/collec_tirebouchons/tb399.htm
RépondreSupprimerMais il y encore à dire puisque notre ami Pagniez a publié il y a quelques jours l'annuaire de l'almanach de Commerces et d’Industries de la magistrature et de l’administration de 1891 et j'ai pu voir à côté du fabricant Burel le logo MH dans un carré. Est-ce que cela veut dire que Burel s'approvisionnait chez Bernard-Huet ?
RépondreSupprimerOui, tout concorde, même si je crois que tu as mal lu et confondu Burel et Hurel :
RépondreSupprimer- Hurel a été actif de 1878 (ou 1879 du fait de son veuvage précoce) à 1897,
- Moranvillé et Huet (logo MH) l'ont été de 1879 à 1910 et étaient fournisseurs de pièces de fonderie (notamment pour Coville),
- et l'almanach cité par Patrick Pagniez date de 1891.
On progresse, on progresse ! Merci Jean-Pierre et Patrick !
Gracias por el artículo, esto a desencadenado la compra de mi primer sacacorchos marcado B.H.
RépondreSupprimerBelle coïncidence, Enrique !
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