Amis hélixophiles, bonjour !
Le collectionneur nécessaire
de la semaine pour notre rubrique :
le Who's Who de l'hélixophilie
est Français. Il s'agit de :
Gérard Bidault
Merci à Gérard d'avoir bien voulu répondre aux questions du Blog des Tire-bouchons.
Une riche histoire de vie
Question : Pouvez-vous décrire votre parcours en quelques mots ?
Réponse : L’Anjou est ma terre natale, Angers plus précisément, que j’ai quitté à l’âge de 6 ans pour la région parisienne.
Marié depuis 50 ans avec Hélène, nous avons eu une activité professionnelle diversifiée. Titulaire du seul brevet professionnel qui ne permet pas de s’installer à son compte, préparateur en pharmacie, j’ai d’abord travaillé derrière un comptoir puis comme représentant dans un labo.
Trentenaires sans enfants nous avons tout plaqué pour nous installer en Dordogne (dans un vieux prieuré perdu dans la nature) avec un camion snack, frites et autres nourritures ambulantes. Dans le village, un bel hôtel restaurant à redresser, nous a procuré une activité plus stable. Six années d’une expérience enrichissante.
Marié depuis 50 ans avec Hélène, nous avons eu une activité professionnelle diversifiée. Titulaire du seul brevet professionnel qui ne permet pas de s’installer à son compte, préparateur en pharmacie, j’ai d’abord travaillé derrière un comptoir puis comme représentant dans un labo.
Trentenaires sans enfants nous avons tout plaqué pour nous installer en Dordogne (dans un vieux prieuré perdu dans la nature) avec un camion snack, frites et autres nourritures ambulantes. Dans le village, un bel hôtel restaurant à redresser, nous a procuré une activité plus stable. Six années d’une expérience enrichissante.
L’ennui en Dordogne l’hiver, a eu raison de notre motivation. Retour sur Angers et ouverture de la première imprimerie numérique en 1987. Encore une activité très intéressante que nous avons développée et revendue au bout de 12 années.
Pour aller jusqu’aux annuités de retraite, il me restait un vieux rêve à réaliser, brocanteur : ce furent sept belles années durant lesquelles j’ai appris beaucoup.
Pour aller jusqu’aux annuités de retraite, il me restait un vieux rêve à réaliser, brocanteur : ce furent sept belles années durant lesquelles j’ai appris beaucoup.
Désolé, je suis peut-être un peu long, mais ce n'est pas facile de résumer plus court un parcours si diversifié.
Un livre et une rencontre
Q. Chacun se réjouira au contraire d'une réponse aussi dense. Pour en revenir à notre passion, quel a été pour vous l'événement déclencheur, celui qui vous a amené à collectionner les tire-bouchons ?
R. Durant la période hôtel-restaurant, en visite à Paris, j’ai trouvé sur les quais un livre intitulé "600 tire-bouchons de collection". Intrigué par ce nombre impressionnant, j’ai feuilleté ce livre par curiosité et l'ai acheté pour en savoir plus : c'était bien sûr le livre de Bernard M. Watney et Homer D. Babbidge...
R. Durant la période hôtel-restaurant, en visite à Paris, j’ai trouvé sur les quais un livre intitulé "600 tire-bouchons de collection". Intrigué par ce nombre impressionnant, j’ai feuilleté ce livre par curiosité et l'ai acheté pour en savoir plus : c'était bien sûr le livre de Bernard M. Watney et Homer D. Babbidge...
De là, et sans vraiment collectionner, j’ai amassé une quarantaine de modèles que je mis en "déco" dans la salle de notre restaurant. Après la vente de l’hôtel - restaurant et de retour à Angers, j’ai pensé m'en séparer pour me consacrer à ma "vraie" collection du moment : les disques "45 tours" des années 60. Mais le passage de Philippe Songy - Philippe qui m’accompagnera dans la création du CFTB - au stand d’un salon de collections a tout changé. J’ai ce jour là, découvert que l’objet se collectionnait.
Un intérêt très tôt marqué pour les modèles français
Q. Combien de tire-bouchons estimez-vous avoir possédés ?
R. Je pense environ 2000, mais je me suis très vite limité, privilégiant la qualité à la quantité.
Q. Et quels sont ceux que vous préférez ? Et si possible pourquoi ?
La richesse et la profusion des tire-bouchons français m’a fait me concentrer dès le début sur ce créneau. Comme pour beaucoup d'entre nous, au départ ce sont les mécanismes qui m'ont fasciné, puis mon intérêt s’est porté sur les modèles plus simples, avec de belles poignées, avec des mèches intéressantes.
J’ai aussi un faible pour une catégorie qui n’intéresse presque personne : les cloches hélices bois bien décorées.
Les cloches hélices bois de Gérard :
simples, mais si bien décorées
Q. Quels lieux ont votre préférence pour acheter des tire-bouchons et lesquels conseilleriez-vous aux nouveaux collectionneurs ?
R. Je ne suis pas un gros client internet, je ne pense pas avoir acheté plus de 20 tire-bouchons de cette manière, mais je suis conscient qu’aujourd’hui cette voie est devenue incontournable.
R. Je ne suis pas un gros client internet, je ne pense pas avoir acheté plus de 20 tire-bouchons de cette manière, mais je suis conscient qu’aujourd’hui cette voie est devenue incontournable.
J’ai beaucoup chiné à une époque où on pouvait espérer trouver. Et je reste toujours convaincu qu’une "petite" trouvaille donne plus d’émotion qu’un "gros" achat.
Je conseille aux nouveaux collectionneurs de ne pas délaisser les vide-greniers : il en est rapporté régulièrement quelques trouvailles pas banales.
Je conseille aux nouveaux collectionneurs de ne pas délaisser les vide-greniers : il en est rapporté régulièrement quelques trouvailles pas banales.
C’est vrai, comme me disait Philippe Songy, j’ai fait ma collection autrement : ainsi à partir du moment où j’ai décidé de m’investir dans l’histoire des fabricants et de l'écrire j’ai eu quelques belles opportunités.
La fondation du Club Français du Tire-Bouchon
R. L'anecdote qui m'a marqué ? Probablement celle-ci :
Chineur invétéré, je me suis toujours intéressé aux "vieux papiers". C'est ainsi que j'ai acquis et examiné sous toutes les coutures une vieille facture de la Manufacture Française d’Acier Poli dans le Vexin. Un jour que j’étais dans le secteur je m’y suis arrêté.
Plus rien, ou presque, n’existait de la manufacture mais dans une grange dormaient les archives depuis 1925... 300 classeurs que j’ai pu rapporter et que je me suis mis à lire.
Une mine de connaissances sur cette fabrique et une mine de renseignements sur les concurrents !
L’idée d’un Club français m’est venue du métier d'imprimeur que j'exerçais alors et de la possibilité d’éditer un bulletin.
Le Club Français du Tire-Bouchon venait de naître. Nous étions avides de connaissances et tout était à découvrir. Partager toutes ces infos par un livre sur les fabricants est alors devenu mon but.
Je ne pensais pas, à l’époque, que ce projet m’entraînerait dans six années de recherches.
Chineur invétéré, je me suis toujours intéressé aux "vieux papiers". C'est ainsi que j'ai acquis et examiné sous toutes les coutures une vieille facture de la Manufacture Française d’Acier Poli dans le Vexin. Un jour que j’étais dans le secteur je m’y suis arrêté.
Plus rien, ou presque, n’existait de la manufacture mais dans une grange dormaient les archives depuis 1925... 300 classeurs que j’ai pu rapporter et que je me suis mis à lire.
1997 : Gérard dans les archives de la MFAP
Une mine de connaissances sur cette fabrique et une mine de renseignements sur les concurrents !
L’idée d’un Club français m’est venue du métier d'imprimeur que j'exerçais alors et de la possibilité d’éditer un bulletin.
Le Club Français du Tire-Bouchon venait de naître. Nous étions avides de connaissances et tout était à découvrir. Partager toutes ces infos par un livre sur les fabricants est alors devenu mon but.
Je ne pensais pas, à l’époque, que ce projet m’entraînerait dans six années de recherches.
Collectionner, c'est étudier
Q. Justement, pouvez-vous nous dire quel sens revêt pour vous votre collection : un challenge personnel ? un sujet d'études ? un investissement ? une occasion de rencontrer des gens partageant votre passion ?...
R. Je suis un collectionneur dans l’âme. Beaucoup de sujets ont traversé mes années mais je n’ai jamais collectionné pour amasser. S’il n’y a pas, comme vous dites, un sujet d’études autour, les collections ne m’intéressent pas.
Je suis heureux d’avoir fait mon livre à une époque où on ne trouvait pratiquement pas de renseignements sur le net, cela m’a permis de passer des heures à éplucher de vieux bouquins dans les archives à travers la France. Que du bonheur.
Le Club nous a aussi permis de rencontrer de nombreux passionnés, qui sont pour beaucoup des amis aujourd’hui.
Des écrits devenus indispensables
Q. Vous avez écrit plusieurs livres sur les tire-bouchons français : comme beaucoup d'autres, je les utilise quotidiennement. Pouvez-vous en parler, pour l'information des jeunes collectionneurs ?
R. La première mouture des "Fabriques Françaises de Tire-Bouchons" est sortie à l’occasion du Congrès du CFTB à Paris en 2000 et simplement tiré en 100 exemplaires. C’était pour nous, pour les adhérents. J’ai cédé à la pression avec un nouveau tirage de 100 en disant : après, stop !
C’est lorsque j’ai été avisé qu’un personnage peu recommandable, qui sévit dans notre milieu, se faisait une rente en le polycopiant que j’ai proposé à une société de l’éditer.
Le livre a été intitulé "Tire-bouchons français – Modèles et Fabricants" et a été tiré à 3000 exemplaires.
Le livre de Guy Olive sur les brevets était une riche première approche, hélas il manquait un peu de texte pour définir exactement l’objet du brevet.
Mon livre "Les Brevets de Tire-bouchons Français" me demanda moins de recherches. Juste déchiffrer et taper des textes, illisibles parfois, recueillis à l’INPI. Je dois remercier Hélène pour m'avoir aidé dans cette tâche ardue. Mon éditeur ne m’a pas suivi sur ce projet, le livre est donc sorti à compte d’auteur en 600 exemplaires. Trop technique, trop cher vu le faible nombre, les invendus bradés en solderie,... l’expérience m’a refroidi.
Le livre sur les "Tire-Bouchons du Thiernois", tiré à 100 exemplaires, était le cadeau du Congrès de Chinon. Il a été réédité par la suite en 100 autres exemplaires.
Avec mon ami Jacques Lapierre, nous avons arpenté la Haute Marne pour sortir le livre "Les Tire-Bouchons du Haut Marnais" répertoriant cette riche région de fabricants.
J’ai fait l’année dernière, pour les Cahiers de l’Extracteur, le journal du Club, un supplément sur "Les Tire-Bouchons en Anjou" avec un tirage confidentiel, relié, similaire aux deux précédents.
Chronologiquement, les publications de Gérard Bidault
Q. Collectionnez-vous d'autres choses ? La démarche est-elle la même que pour votre collection de tire-bouchons ?
Chronologiquement, les publications de Gérard Bidault
Les fabriques françaises de Tire-bouchons 1820 - 1970 publié à compte d'auteur.
Les tire-bouchons français – Modèles et Fabricants, publié chez Jean-Cyrille Godefroy.
Les Brevets de Tire-bouchons Français 1847 - 1968 publié à compte d'auteur.
Les Tire-Bouchons du Thiernois, cahiers du Tire-bouchon, supplément de l'Extracteur.
Les Tire-Bouchons du Haut Marnais, cahiers du Tire-bouchon, supplément de l'Extracteur.
Les Tire-Bouchons en Anjou, cahiers du Tire-bouchon, supplément de l'Extracteur.
Et demain, le Street Art...
Q. Collectionnez-vous d'autres choses ? La démarche est-elle la même que pour votre collection de tire-bouchons ?
R. Avec notre projet de vivre en ville, dans un environnement plus restreint, j’ai cessé d’amasser des objets.
Depuis un an, je m’intéresse au Street Art qui fleurit sur les murs de nos villes et, au-delà des photos que j’accumule - plus de 3000 en une année - reconnaître et découvrir les artistes devient un nouveau sujet d’étude.
Gérard Bidault "pris" par le Street Art à Angers
Q. C'est manifestement une nouvelle aventure au long court qui commence... Puis-je vous demander pour finir, quel message vous pourriez adresser aux jeunes collectionneurs ?
R. Il m’est difficile de donner des conseils ou de délivrer un message aux jeunes collectionneurs. Au fil des années je me suis aperçu, et notamment au sein du Club, que chacun collectionne suivant des critères personnels.
Je trouve juste que l’on délaisse trop les modèles simples et classiques : ils font partie, souvent avec de petites différences de fabrication, des catalogues de tire-bouchons et ont leur place dans toute collection.
Q. Vous pouvez répondre aussi si vous le désirez à des questions que je ne vous ai pas posées...
R. Les tire-bouchons, par un fait du hasard, ont accompagné notre vie durant 25 ans.
Même si aujourd’hui j’ai un peu levé le pied, en me disant que je pourrai encore découvrir et explorer un autre univers pour mes années à venir, ... les connaissances, les aventures et les rencontres que m’ont permis cette passion, forment une période de vie que je souhaite à tout le monde.
Tour à tour préparateur en pharmacie, représentant, restaurateur, imprimeur, brocanteur, Gérard Bidault jamais ne subit : il agit !
M
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