Amis cortexophiles, amis hélixophiles rassemblez-vous !
Un article paru dans la presse régionale hier évoque
l'évolution high-tech des bouchons de liège.
l'évolution high-tech des bouchons de liège.
Et l'auteur, Thibault Liessi, va jusqu'à nous provoquer en sous-titrant ainsi un paragraphe de son article :
Adieu tire-bouchons ?
L'article, intéressant, est consacré à l'industrie du bouchon au Portugal et aux efforts de recherche et de développement de l'entreprise internationale AMORIM pour éradiquer le goût de bouchon et développer de nouvelles formes à partir de liège en granulés.
Vous y découvrirez la gestion assistée par satellite des suberaies et la traque du fâcheux trichloroanisole ou TCA, ennemi mortel du vin !
Cet article est l'occasion de rappeler que la province de l'Alantejo, au sud de Lisbonne, est la principale zone de production de liège, avec 500 000 hectares de suberaies, soit les 3/4 de la production portugaise.
Le liège à bouchons est une ressource rare et chère : le démasclage de l'arbre intervient une première fois quand l'arbre a entre 20 et 25 ans, puis tous les 10 ans environ (entre 9 et 15 ans, en fonction notamment des données climatiques), l'espérance de vie d'un chêne-liège se situant entre 150 et 200 ans.
Le kilogramme de liège à bouchons vaut environ 4 €, alors que le liège destiné aux autres utilisations de négocie à environ 0,40 € par kilogramme.
Mais pour en revenir à notre article : en quoi nos tire-bouchons sont-ils donc menacés ?
On ne l'apprend que dans les dernières lignes de l'article :
"L'innovation [chez AMORIM] passe également par la forme comme Hélix, né de l'alliance avec le verrier américain O-I, qui permet d'ouvrir son vin sans tire-bouchon."
Rappelons que le groupe AMORIM est le premier producteur mondial de liège, avec des activités réparties dans 103 pays représentant environ 35% de la production mondiale. Il est également leader en recherche-développement, à partir de la matière naturelle qu'est le liège.
De son côté, "O-I", pour Owens-Illinois, entreprise américaine, est le premier verrier au monde.
Son fondateur, Michael J. Owens, a inventé la première machine automatique de fabrication de bouteilles en verre en 1903. Une constante politique d'innovation a permis depuis à O-I de devenir aujourd'hui le premier fabricant mondial d’emballages en verre.
Le partenariat entre les deux entreprises a abouti à la production d'Helix :
Helix se compose d’un bouchon de liège rainuré associé à une bouteille au goulot fileté ; des pas de vis équipent à cet effet des bouchons de liège aggloméré ainsi que le col des bouteilles spécialement fabriquées.
Helix : un bouchon et une bouteille brevetés.
Helix se compose d’un bouchon de liège rainuré associé à une bouteille au goulot fileté ; des pas de vis équipent à cet effet des bouchons de liège aggloméré ainsi que le col des bouteilles spécialement fabriquées.
Nous avions déjà évoqué cette évolution ici. Cf. mon article :
Un argument de vente est bien sûr que le bouchon peut se retirer et se remettre indéfiniment sur la bouteille, sans l'aide d'un tire-bouchon.
Mais le débat reste ouvert et les contre-arguments sont inchangés :
- quid de l'étanchéité après un premier dévissage ?
- quid encore des bouchons cassés dans les goulots ?
- quid enfin du vieillissement du vin dans ces conditions ?
Sans oublier les arguments économiques :
- les producteurs risquent de se retrouver liés aux deux entreprises et à leurs produits
- la question des surcoûts est également posée, pour les producteurs et... pour les consommateurs !
L'invention n'est cependant pas négligeable et s'imposera peut-être pour des vins (et autres produits alimentaires) de consommation courante.
Le tire-bouchon se retrouverait alors par contre-coup repositionné lui-même en objet de luxe... comme il l'était à ses débuts !
M
Un argument de vente est bien sûr que le bouchon peut se retirer et se remettre indéfiniment sur la bouteille, sans l'aide d'un tire-bouchon.
Mais le débat reste ouvert et les contre-arguments sont inchangés :
- quid de l'étanchéité après un premier dévissage ?
- quid encore des bouchons cassés dans les goulots ?
- quid enfin du vieillissement du vin dans ces conditions ?
Sans oublier les arguments économiques :
- les producteurs risquent de se retrouver liés aux deux entreprises et à leurs produits
- la question des surcoûts est également posée, pour les producteurs et... pour les consommateurs !
L'invention n'est cependant pas négligeable et s'imposera peut-être pour des vins (et autres produits alimentaires) de consommation courante.
Le tire-bouchon se retrouverait alors par contre-coup repositionné lui-même en objet de luxe... comme il l'était à ses débuts !
M
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