Amis hélixophiles, bonjour !
Le collectionneur nécessaire
de la semaine pour notre rubrique :
le Who's Who de l'hélixophilie
est Américain. Il s'agit de :
Bertrand B. Giulian
Merci, Bertrand, d'avoir bien voulu répondre aux questions du Blog des Tire-bouchons.
Question : Pouvez-vous vous décrire en quelques lignes : origines, lieu de vie, situation familiale, profession exercée et secteur d'activité...?
Réponse : Je suis américain d’origine italienne et je vis près de Philadelphie, en Pennsylvanie. Je suis médecin-radiologue, aujourd'hui en retraite.
Q. A l'origine d'une collection, il y a généralement un événement déclencheur : qu'est-ce qui vous a amené à collectionner les tire-bouchons ?
R. L'événement déclencheur pour moi, ça a été un cadeau de Noël inattendu que j'ai reçu il y a une trentaine d'années, un livre écrit par Watney et Babbidge : Corkscrews for collectors.
J’ai dévoré ce livre et j'ai pensé :
"Maintenant il me faut les tire-bouchons !"
Je ne collectionnais absolument rien jusque là, mon addiction a donc été un choc absolu.
Depuis je me demande parfois quelles autres surprises restent à découvrir dans ma psyché !
Q. Combien de tire-bouchons estimez-vous avoir possédés ?
R. Ma collection compte environ 1500 tire-bouchons.
Q. Avez-vous eu une préférence pour une catégorie de tire-bouchons ? Laquelle et pourquoi ?
R. Je suis un médecin spécialiste, mais un collectionneur généraliste !
Je ne suis pas attiré par une catégorie particulière de tire-bouchons, mais plutôt par une époque : je me suis focalisé sur les tire-bouchons du XVIIIe siècle.
Mais cela ne m'empêche pas de me faire plaisir avec des tire-bouchons plus récents.
Je me suis intéressé à ces tire-bouchons du XVIIIe siècle presque depuis le début, autour de 1985. J’ai acheté alors une petite collection qui contenait quelques tire-bouchons très anciens que je n'arrivais pas à comprendre. A cette époque, il y avait très peu d’informations à leur sujet.
Sans intention d’écrire un livre, j’ai commencé à chercher plus de références et à acquérir ce genre de tire-bouchons des débuts.
La plupart des tire-bouchons identifiés du XVIIIe siècle proviennent de Grande-Bretagne et de France. Et j’ai été particulièrement intrigué par l’art français et la beauté des des objets fabriqués.
Q. Vous êtes effectivement reconnu comme le spécialiste des tire-bouchons du XVIIIe siècle, avec raison : votre livre en témoigne !
Pourriez-vous nous parler de la diffusion des tire-bouchons en Grande Bretagne et d’ailleurs ? Et pourriez vous dater les étapes de cette diffusion ?
NDLR : Bert a bien voulu apporter une réponse longue et circonstanciée à ma question : je la résume ici et, avec son accord, la publierai prochainement intégralement sur le blog.
R. Concernant l'apparition et la diffusion du tire-bouchon, Watney et Babbidge, dans Corkscrews for Collectors, en 1981, ont décrit deux objets exceptionnels retirés de la Tamise et datant du XVII° siècle, entre 1620 et 1680 et qui paraissent avoir été conçus pour retirer des bouchons des bouteilles.
Mais on trouve aussi des références aux premiers tire-bouchons dans des textes anglais du XVII° siècle, la plus explicite étant celle de Nehemiah Grew devant la Royal Society en 1681.
Depuis la publication de Watney et Babbidge, plusieurs tire-bouchons ont été authentifiés comme remontant au XVIIe siècle.
Je suis heureux de posséder l'un d'entre eux. Il s'agit d'un délicat tire-bouchon bague, en bronze, classique avec son sceau :
On connait aussi deux tire-bouchons anglais en argent, marqués de dates antérieures à 1700, l'un par John Clifton, 1688-1689, et l'autre, à la poignée en forme de jambe, provenant d'un fabricant non identifié, mais dont la marque a été enregistrée en 1679.
Il y a consensus par ailleurs pour considérer que le tire-bouchon est une évolution de la vrille d'armurerie ou tire-bourre (gun tool worm), laquelle est certainement antérieure au XVIIe siècle.
Le tire-bourre sera d'ailleurs encore associé au tire-bouchon au XVIII° siècle :
Pour conclure, je pense que les origines du tire-bouchon remontent au moins à la première moitié du XVIIe siècle, en Angleterre.
Concernant la diffusion dans les autres pays, je pense que le tire-bouchon pourrait avoir migré vers le Continent et la France en particulier à la fin du XVIIe siècle, mais je ne connais pas la totalité des exemples authentifiés.
On n'a pas trouvé de tire-bouchons néerlandais de cette époque, bien que le pays ait développé une riche tradition de tire-bouchons en argent dans la première moitié du XVIIIe siècle.
Il est probable que des centres de coutellerie en Allemagne, Espagne et dans d'autres pays ont aussi fabriqué des tire-bouchons dans la même période, mais leurs productions ne sont généralement pas marquées.
Q. Combien de livres avez-vous écrit ou co-écrit ? Et quel est celui dont vous êtes le plus fier ?
R. J'ai écrit, seul, Corkscrews of the Eighteenth Century, livre publié en 1995. Je suis fier qu’il soit encore considéré comme le principal travail de fond sur le sujet.
J'ai aussi coécrit avec Ferd Peters, puis avec Don Bull et Joe Paradi et plus récemment encore avec Ion Chirescu :
Bertrand B. Giulian
Corkscrews of the Eighteenth Century, 1995, WhiteSpace Publishing
Ferd Peters & Bert Giulian
History of Pocket Corkscrews and Pocketknives, 2006, Beheermij Printex B.V. Heel, Nederlands
Donald A. Bull, Joseph C. Paradi, Bertrand B. Giulian
World Class Corkscrews, 2015, Schiffer Publishing, Ltd
Bertrand B. Giulian & Ion Chirescu
Sealing Stamp Corkscrews
NDLR : le livre de Bert, co-écrit avec Ion Chirescu, sera présenté lors de la bourse du CFTB en octobre 2016 à Chablis.
Q. Le phénomène majeur de notre génération est l'irruption du numérique dans notre quotidien. Utilisez-vous ces nouvelles technologies pour acquérir ou vendre des tire-bouchons ? Ou bien utilisez-vous l'informatique pour organiser votre collection ou pour écrire ?
R. Mon livre sur les tire-bouchons du XVIIIe siècle a été écrit alors que l’Internet et la photographie numérique n'étaient qu'à leurs débuts.
Mais depuis, ces technologies ont eu un profond effet et ont révolutionné la recherche et l’écriture, aussi bien que le marché.
Q. Pouvez-vous nous raconter une anecdote qui a marqué votre vie de collectionneur : rencontre, scène de vie, trouvaille inespérée... ?
R. Mon parcours a été marqué par deux rencontres exceptionnelles.
Celle avec Gianni Giachin tout d'abord : Gianni Giachin qui vivait à Londres et collectionnait lui aussi les tire-bouchons du XVIII° siècle, m’a encouragé dans mes recherches ainsi qu'à écrire à leur sujet. Il est décédé peu de temps après, mais est resté pour moi une source d’inspiration.
L'autre belle rencontre est la rencontre du collectionneur anglais Wallis Fletcher : Wallis Fletcher est exceptionnellement bien informé et m’a donné de merveilleux conseils et suggéré de fécondes directions de recherche.
J'aime aussi rappeler une anecdote personnelle : collectionneur des "premiers" tire-bouchons, la meilleure trouvaille que j'ai faite fut celle d'un tire-bouchon français à cage du XVIIIe siècle, et je l'ai faite dans un petit magasin d’antiquités ... de ma propre petite ville !
Q. Quel sens revêt pour vous votre collection : un challenge personnel ? un sujet d'études ? un investissement ? une occasion de rencontrer des gens partageant votre passion ?...
R. Mon défi personnel est d’apprendre autant que possible sur les premiers tire-bouchons. Et je sais qu'on apprend toujours des autres à les fréquenter.
Je suis membre de plusieurs clubs, dont le Canadian Corkscrew Collectors Club (CCCC) et l'International Correspondence of Corkscrew Addicts (ICCA).
Les réunions de clubs et les rencontres avec les amis collectionneurs sont devenus les objectifs principaux de mes voyages depuis de nombreuses années. Et les lieux des meetings ont dicté les plans de mes plus grands voyages.
Q. Collectionnez-vous d'autres choses ? Avec autant de passion que les tire-bouchons ?
R. Non, je ne collectionne rien d'autre et ne l'envisage même pas.
Q. Voici déjà ma dernière question : nous sommes aujourd'hui à un tournant de l'hélixophilie. La génération des fondateurs est vieillissante, mais nous rencontrons aussi de plus en plus de nouveaux collectionneurs.
Quel message passeriez-vous aux jeunes collectionneurs pour les aider dans leurs débuts ?
R. Mon conseil aux nouveaux collectionneurs ?
Je vous incite à essayer d'apprendre et comprendre le maximum de choses sur les tire-bouchons que vous acquérez.
Je vous engage à apprendre de vos erreurs mais aussi... à les laisser derrière vous : les erreurs ne doivent pas vous empêcher, mais vous permettre de progresser.
Au moment de conclure cet article, je repense à l'aide que m'a apportée Bert dans l'identification d'un tire-bouchon ancre à disque cranté, contemporain du brevet de Henshall. Et je repense aussi à la richesse de l'échange, laquelle m'avait conduit à forger un néologisme pour qualifier Bert ; je le reprends ici :
Bertrand Giulian est un hélixosophe !
M
Question : Pouvez-vous vous décrire en quelques lignes : origines, lieu de vie, situation familiale, profession exercée et secteur d'activité...?
Réponse : Je suis américain d’origine italienne et je vis près de Philadelphie, en Pennsylvanie. Je suis médecin-radiologue, aujourd'hui en retraite.
Un cadeau de Noël à l'origine de l'aventure
Q. A l'origine d'une collection, il y a généralement un événement déclencheur : qu'est-ce qui vous a amené à collectionner les tire-bouchons ?
R. L'événement déclencheur pour moi, ça a été un cadeau de Noël inattendu que j'ai reçu il y a une trentaine d'années, un livre écrit par Watney et Babbidge : Corkscrews for collectors.
J’ai dévoré ce livre et j'ai pensé :
"Maintenant il me faut les tire-bouchons !"
Je ne collectionnais absolument rien jusque là, mon addiction a donc été un choc absolu.
Depuis je me demande parfois quelles autres surprises restent à découvrir dans ma psyché !
Le spécialiste des premiers tire-bouchons
Q. Combien de tire-bouchons estimez-vous avoir possédés ?
R. Ma collection compte environ 1500 tire-bouchons.
La cave, entre vins et tire-bouchons
(Photo Bert Giulian).
Q. Avez-vous eu une préférence pour une catégorie de tire-bouchons ? Laquelle et pourquoi ?
R. Je suis un médecin spécialiste, mais un collectionneur généraliste !
Je ne suis pas attiré par une catégorie particulière de tire-bouchons, mais plutôt par une époque : je me suis focalisé sur les tire-bouchons du XVIIIe siècle.
Mais cela ne m'empêche pas de me faire plaisir avec des tire-bouchons plus récents.
Je me suis intéressé à ces tire-bouchons du XVIIIe siècle presque depuis le début, autour de 1985. J’ai acheté alors une petite collection qui contenait quelques tire-bouchons très anciens que je n'arrivais pas à comprendre. A cette époque, il y avait très peu d’informations à leur sujet.
Sans intention d’écrire un livre, j’ai commencé à chercher plus de références et à acquérir ce genre de tire-bouchons des débuts.
La plupart des tire-bouchons identifiés du XVIIIe siècle proviennent de Grande-Bretagne et de France. Et j’ai été particulièrement intrigué par l’art français et la beauté des des objets fabriqués.
La diffusion des premiers tire-bouchons
Q. Vous êtes effectivement reconnu comme le spécialiste des tire-bouchons du XVIIIe siècle, avec raison : votre livre en témoigne !
Pourriez-vous nous parler de la diffusion des tire-bouchons en Grande Bretagne et d’ailleurs ? Et pourriez vous dater les étapes de cette diffusion ?
NDLR : Bert a bien voulu apporter une réponse longue et circonstanciée à ma question : je la résume ici et, avec son accord, la publierai prochainement intégralement sur le blog.
R. Concernant l'apparition et la diffusion du tire-bouchon, Watney et Babbidge, dans Corkscrews for Collectors, en 1981, ont décrit deux objets exceptionnels retirés de la Tamise et datant du XVII° siècle, entre 1620 et 1680 et qui paraissent avoir été conçus pour retirer des bouchons des bouteilles.
"Que cet objet ait été conçu pour pénétrer et extraire un bouchon me semble indubitable.
La seule question est de savoir s'il a ou non servi ;
et ça, j'ai bien peur que nous ne le sachions jamais."
Attestation de Homer D. Babbidge (Collection privée)
Mais on trouve aussi des références aux premiers tire-bouchons dans des textes anglais du XVII° siècle, la plus explicite étant celle de Nehemiah Grew devant la Royal Society en 1681.
Depuis la publication de Watney et Babbidge, plusieurs tire-bouchons ont été authentifiés comme remontant au XVIIe siècle.
Je suis heureux de posséder l'un d'entre eux. Il s'agit d'un délicat tire-bouchon bague, en bronze, classique avec son sceau :
A droite : tire-bouchon de la fin du XVII° siècle à décor de feuilles d'acanthe
in World Class Corkscrews, Page 15.
Collection Bert Giulian
On connait aussi deux tire-bouchons anglais en argent, marqués de dates antérieures à 1700, l'un par John Clifton, 1688-1689, et l'autre, à la poignée en forme de jambe, provenant d'un fabricant non identifié, mais dont la marque a été enregistrée en 1679.
Il y a consensus par ailleurs pour considérer que le tire-bouchon est une évolution de la vrille d'armurerie ou tire-bourre (gun tool worm), laquelle est certainement antérieure au XVIIe siècle.
Le tire-bourre sera d'ailleurs encore associé au tire-bouchon au XVIII° siècle :
Multi-outil XVIII° siècle, incluant un tire-bourre
Collection Bert Giulian
Pour conclure, je pense que les origines du tire-bouchon remontent au moins à la première moitié du XVIIe siècle, en Angleterre.
Concernant la diffusion dans les autres pays, je pense que le tire-bouchon pourrait avoir migré vers le Continent et la France en particulier à la fin du XVIIe siècle, mais je ne connais pas la totalité des exemples authentifiés.
On n'a pas trouvé de tire-bouchons néerlandais de cette époque, bien que le pays ait développé une riche tradition de tire-bouchons en argent dans la première moitié du XVIIIe siècle.
Il est probable que des centres de coutellerie en Allemagne, Espagne et dans d'autres pays ont aussi fabriqué des tire-bouchons dans la même période, mais leurs productions ne sont généralement pas marquées.
Une référence bibliographique incontournable
Q. Combien de livres avez-vous écrit ou co-écrit ? Et quel est celui dont vous êtes le plus fier ?
R. J'ai écrit, seul, Corkscrews of the Eighteenth Century, livre publié en 1995. Je suis fier qu’il soit encore considéré comme le principal travail de fond sur le sujet.
J'ai aussi coécrit avec Ferd Peters, puis avec Don Bull et Joe Paradi et plus récemment encore avec Ion Chirescu :
Bertrand B. Giulian
Corkscrews of the Eighteenth Century, 1995, WhiteSpace Publishing
Ferd Peters & Bert Giulian
History of Pocket Corkscrews and Pocketknives, 2006, Beheermij Printex B.V. Heel, Nederlands
Donald A. Bull, Joseph C. Paradi, Bertrand B. Giulian
World Class Corkscrews, 2015, Schiffer Publishing, Ltd
Bertrand B. Giulian & Ion Chirescu
Sealing Stamp Corkscrews
NDLR : le livre de Bert, co-écrit avec Ion Chirescu, sera présenté lors de la bourse du CFTB en octobre 2016 à Chablis.
Q. Le phénomène majeur de notre génération est l'irruption du numérique dans notre quotidien. Utilisez-vous ces nouvelles technologies pour acquérir ou vendre des tire-bouchons ? Ou bien utilisez-vous l'informatique pour organiser votre collection ou pour écrire ?
R. Mon livre sur les tire-bouchons du XVIIIe siècle a été écrit alors que l’Internet et la photographie numérique n'étaient qu'à leurs débuts.
Mais depuis, ces technologies ont eu un profond effet et ont révolutionné la recherche et l’écriture, aussi bien que le marché.
Collectionner, c'est rencontrer
Q. Pouvez-vous nous raconter une anecdote qui a marqué votre vie de collectionneur : rencontre, scène de vie, trouvaille inespérée... ?
R. Mon parcours a été marqué par deux rencontres exceptionnelles.
Celle avec Gianni Giachin tout d'abord : Gianni Giachin qui vivait à Londres et collectionnait lui aussi les tire-bouchons du XVIII° siècle, m’a encouragé dans mes recherches ainsi qu'à écrire à leur sujet. Il est décédé peu de temps après, mais est resté pour moi une source d’inspiration.
L'autre belle rencontre est la rencontre du collectionneur anglais Wallis Fletcher : Wallis Fletcher est exceptionnellement bien informé et m’a donné de merveilleux conseils et suggéré de fécondes directions de recherche.
J'aime aussi rappeler une anecdote personnelle : collectionneur des "premiers" tire-bouchons, la meilleure trouvaille que j'ai faite fut celle d'un tire-bouchon français à cage du XVIIIe siècle, et je l'ai faite dans un petit magasin d’antiquités ... de ma propre petite ville !
Un tire-bouchon français à cage du XVIIIe siècle ...
le bonheur est parfois très près de nous !
Q. Quel sens revêt pour vous votre collection : un challenge personnel ? un sujet d'études ? un investissement ? une occasion de rencontrer des gens partageant votre passion ?...
R. Mon défi personnel est d’apprendre autant que possible sur les premiers tire-bouchons. Et je sais qu'on apprend toujours des autres à les fréquenter.
Je suis membre de plusieurs clubs, dont le Canadian Corkscrew Collectors Club (CCCC) et l'International Correspondence of Corkscrew Addicts (ICCA).
Les réunions de clubs et les rencontres avec les amis collectionneurs sont devenus les objectifs principaux de mes voyages depuis de nombreuses années. Et les lieux des meetings ont dicté les plans de mes plus grands voyages.
Q. Collectionnez-vous d'autres choses ? Avec autant de passion que les tire-bouchons ?
R. Non, je ne collectionne rien d'autre et ne l'envisage même pas.
Q. Voici déjà ma dernière question : nous sommes aujourd'hui à un tournant de l'hélixophilie. La génération des fondateurs est vieillissante, mais nous rencontrons aussi de plus en plus de nouveaux collectionneurs.
Quel message passeriez-vous aux jeunes collectionneurs pour les aider dans leurs débuts ?
R. Mon conseil aux nouveaux collectionneurs ?
Je vous incite à essayer d'apprendre et comprendre le maximum de choses sur les tire-bouchons que vous acquérez.
Je vous engage à apprendre de vos erreurs mais aussi... à les laisser derrière vous : les erreurs ne doivent pas vous empêcher, mais vous permettre de progresser.
-/-
Au moment de conclure cet article, je repense à l'aide que m'a apportée Bert dans l'identification d'un tire-bouchon ancre à disque cranté, contemporain du brevet de Henshall. Et je repense aussi à la richesse de l'échange, laquelle m'avait conduit à forger un néologisme pour qualifier Bert ; je le reprends ici :
Bertrand Giulian est un hélixosophe !
M
Bonjour à tous,
RépondreSupprimerJ'ai lu avec intérêt le Who's Who de Bertrand Giulian.
Sans remettre en cause ses connaissances largement supérieures aux miennes et sa vaste contribution à la connaissance hélixophile, je reviens sur un de ses commentaires quant à l'origine de la mèche du tire-bouchon.
Fort d'avoir fait quelques recherches sur les couteaux équipés d'un tire-bouchon, il semblerait, d'après les ouvrages de Camille Pagé, que la fabrication des mèches soit une exclusivité d'abord coutelière (avant d'être une spécialité à part entière) et non armurière....
Il est vrai qu'il est tentant d'associer le modèle du "tire-bourre" à celui du "tire-bouchon", et il est vrai aussi qu'il existe quelques multi-outils équipés des deux instruments. Cependant, y-a-t-il des coffrets d'armes de poing avec un emplacement pour un tire-bouchon ? Il me semble que non.
Par contre on peut trouver des nécessaires d'officier avec tire-bottes, rasoirs, ciseaux .... et tire-bouchon. L'association du tire-bourre et du tire-bouchon n'est donc pas vraiment patente, surtout pour des usages vraiment différents et malgré une vague ressemblance.
Vraiment sous toutes réserves, les liens entre l'armurerie et la bouchonnerie seraient des plus hypothétiques.
Sauf erreur, on ne connait d'ailleurs aucun armurier reconnu qui soit aussi fabricant de tire-bouchon.
Quoiqu'il en soit, c'est un débat qui m'intéresse au plus haut point.... et s'il y a quelque historien qui pourrait contribuer à lever le voile, ses remarques seraient fort appréciées.
Bonsoir Jacques,
RépondreSupprimerMerci pour ton intéressant commentaire.
Mais je ne vois pas de contradiction entre la thèse de Bertrand Giulian et la tienne.
Je crois, comme Bertrand Giulian et, avant lui, Bernard Watney et Homer Babbidge, que l'origine de la mèche est à rechercher du côté du tire-bourre.
J'ajoute pour ma part que le tire-bouchon s'est imposé sur la table de l'aristocratie anglaise et non sur les champs de bataille : le tire-bourre auquel on doit son origine était celui des aristocrates chasseurs et non celui du peuple fantassin des artilleurs.
Au-delà, je conçois bien que ce soient les couteliers plutôt que les armuriers qui aient été les premiers fabricants de tire-bouchons pour leurs clients fortunés.
Je renvoie les lecteurs à mon intervention devant le congrès de Sète en 2014, intervention reprise dans un article du blog publié le 22.09.2014 :
THE TRUE ORIGIN OF THE CORKSCREW ? / LA VERITABLE ORIGINE DU TIRE-BOUCHON ?
Bonjour à tous
RépondreSupprimerMerci Bert pour tes recherches et livres
Quelle ingratitude,concernant Gérard,Jo,Reinhold, pas un message,rien,quelle somme de savoir à vous 3, vous avez collectionnés,recherchés.. alors que j'étais encore en culotte courte.
L'origine de la mèche voilà un mystère,pour ouvrir quoi ? Vins ,médicaments,parfums,remèdes,barils de poudre,,etc..Dans quel pays ? Angleterre,France,Belgique,Allemagne ,Hollande etc...Qui les fabriquaient ? Arquebusiers,armuriers,couteliers ? Etc..En quelle année?
Le monde du voyage
Les nécessaires de voyages sont civil je ne connais pas un nécessaire d'officier réglementaire avec le poinçon de l'arsenal .Il serait plus judicieux de dire nécessaire de voyage pour officier à condition d'en avoir des preuves ,grade, marquage ,blason, comme ceux des rois, reines, empereurs, impératrices, princes etc...Ces coffrets étaient fabriqués sur mesure et pouvaient contenir les instruments que l'on désirait.
Les armuriers..... (terme déformé au fil des siècles )
Il existe 2 armuriers du 19ème siècle ayant fabriqués et brevetés leurs instruments avec tire-bouchon.
Marqué dans le 1er brevet :
Tire-bouchon servant de détente.
Marqué dans le 2ème brevet :
Le tire bouchon vissé au bout d'une baguette servira de tire bourre, vissé à l'instrument servira de tire-bouchon
Encore 2 armuriers sont en cours de recherches....Nous avons aucune description des instruments du 17ème et 18ème siècle possédant un tire-bouchon ? et tire bourre,simplement des gravures.
Merci Jacques et Marc d'avoir lancé le débat
Merci anonyme Pat. H... !
SupprimerLes amis du CFTB t'auront reconnu.
Le débat est ouvert.
Enrichissez-le de vos contributions !
Amicalement,
Marc
Merci anonyme Pat. H... !
SupprimerLes amis du CFTB t'auront reconnu.
Le débat est ouvert.
Enrichissez-le de vos contributions !
Amicalement,
Marc