Amis hélixophiles, bonsoir !
Voici un vrai cadeau de Noël !!!
Moment d'exception : les collections de Pierre ROUGE, particulièrement sa collection de tire-bouchons, seront dispersées aux enchères le samedi 19 janvier 2019 à partir de 14 heures.
La nouvelle nous est venue d'Alain GRONDEAU, collectionneur émérite et l'un des fondateurs du Club Français du Tire-Bouchon. Alain a apporté son concours à l'estimation des tire-bouchons de Pierre ROUGE et signe un article du prestigieux catalogue de cette vente.
La vente est organisée par
Etude & SVV
JEAN EMMANUEL
PRUNIER à LOUVIERS.
Le catalogue de la vente est en ligne au format PDF sur le site de l'étude :
prunierauction.com
Une de couverture du catalogue ROUGE PRUNIER
Pierre ROUGE, décédé en 2010, était un antiquaire mâconnais de grand renom, doublé d'un collectionneur éclectique, passionné d'objets exceptionnels. Les objets mis en vente par sa veuve en témoignent !
Pierre ROUGE avait été interviewé par Louis FATON en 1975, interview publiée dans L'Estampille N° 69 de septembre 1975 :
Cette interview avait été évoquée par Daniel KISSLING dans le N° 1 de la revue du CFTB : L'Extracteur.
Et trente deux ans après sa parution, un autre membre du CFTB, Patrice WEGMULLER, m'avait proposé de revenir sur cet article de L'Estampille. Notre texte est paru dans L'Extracteur N° 85 de mai 2017.
Voici des extraits de notre article :
Pierre ROUGE avait commencé à collectionner les tire-bouchons vers 1960, mais ne revendiquait quinze ans plus tard qu’une quarantaine de pièces, il est vrai exceptionnelles !
Pierre ROUGE est décédé en 2010 et nous ignorons ce que sont devenus ses tire-bouchons, probablement dispersés parmi les plus grandes collections.
[NDLR : nous le savons aujourd'hui : son épouse, Marie, les avaient tous conservés jusqu'à maintenant]
Le dossier de L’Estampille est très intéressant et révélateur de l’état des connaissances en ces temps déjà anciens et "prénumériques". Le tire-bouchon est présenté par Louis FATON comme étant peu collectionné, car "typiquement français et les français qui ne sont pas vraiment collectionneurs ont beaucoup de choses à collectionner" (sic) ; deux ou trois collectionneurs seulement sont connus, dont Pierre ROUGE.
L'interview de Pierre ROUGE, un texte fondateur !
Cette interview avait été évoquée par Daniel KISSLING dans le N° 1 de la revue du CFTB : L'Extracteur.
Et trente deux ans après sa parution, un autre membre du CFTB, Patrice WEGMULLER, m'avait proposé de revenir sur cet article de L'Estampille. Notre texte est paru dans L'Extracteur N° 85 de mai 2017.
Voici des extraits de notre article :
Pierre ROUGE avait commencé à collectionner les tire-bouchons vers 1960, mais ne revendiquait quinze ans plus tard qu’une quarantaine de pièces, il est vrai exceptionnelles !
Pierre ROUGE est décédé en 2010 et nous ignorons ce que sont devenus ses tire-bouchons, probablement dispersés parmi les plus grandes collections.
[NDLR : nous le savons aujourd'hui : son épouse, Marie, les avaient tous conservés jusqu'à maintenant]
Le dossier de L’Estampille est très intéressant et révélateur de l’état des connaissances en ces temps déjà anciens et "prénumériques". Le tire-bouchon est présenté par Louis FATON comme étant peu collectionné, car "typiquement français et les français qui ne sont pas vraiment collectionneurs ont beaucoup de choses à collectionner" (sic) ; deux ou trois collectionneurs seulement sont connus, dont Pierre ROUGE.
Les pièces photographiées sont magnifiques et feraient le bonheur de tout collectionneur : tire-bouchons des XVIIe et XVIIIe siècles, métaux précieux, systèmes ingénieux, tire-bouchons à sceaux, maçonniques, figuratifs primitifs… s’offraient à l’envie des lecteurs de cette déjà lointaine époque.
Les références données par Pierre Rouge sont quasi inexistantes ; le seul ouvrage cité est un livre de Edgar B. FRANCK, "Old french iron-work", paru en 1950, à propos de modèles figuratifs "présentant le motif du poisson".
Son expertise dans ces conditions est celle d’un antiquaire aux "goûts éclectiques pour tous les objets de très haute qualité". Il sait reconnaître dans l’objet le style et l’époque de sa fabrication : "modèles Louis XVI", "goût du grand Siècle", "Directoire"… La datation est donc approximative, particulièrement en ce qui concerne les débuts du tire-bouchon. Pierre ROUGE, évoque l’apparition du mot "tire-bouchon" en 1718 selon le dictionnaire ROBERT ; il estime cependant que "le tire-bouchon existait sans doute [alors] depuis au moins cent à cent cinquante ans", ce qui plaçait le curseur initial à 1570-1620, un anachronisme modeste, dans le contexte de recherches alors quasi-inexistantes.
Les articles qui "datent" ne doivent jamais être méprisés : ils témoignent des intérêts et des connaissances de l’époque. L’historien, comme le chroniqueur, appartient toujours à son époque. Cet article de L’Estampille en est la parfaite illustration.
Et voici un aperçu de quatre des quarante et une pièces mises en vente, celles qui figuraient déjà dans L'Estampille en 1975 :
Les références données par Pierre Rouge sont quasi inexistantes ; le seul ouvrage cité est un livre de Edgar B. FRANCK, "Old french iron-work", paru en 1950, à propos de modèles figuratifs "présentant le motif du poisson".
Pierre ROUGE, éclectique précurseur
Son expertise dans ces conditions est celle d’un antiquaire aux "goûts éclectiques pour tous les objets de très haute qualité". Il sait reconnaître dans l’objet le style et l’époque de sa fabrication : "modèles Louis XVI", "goût du grand Siècle", "Directoire"… La datation est donc approximative, particulièrement en ce qui concerne les débuts du tire-bouchon. Pierre ROUGE, évoque l’apparition du mot "tire-bouchon" en 1718 selon le dictionnaire ROBERT ; il estime cependant que "le tire-bouchon existait sans doute [alors] depuis au moins cent à cent cinquante ans", ce qui plaçait le curseur initial à 1570-1620, un anachronisme modeste, dans le contexte de recherches alors quasi-inexistantes.
Les articles qui "datent" ne doivent jamais être méprisés : ils témoignent des intérêts et des connaissances de l’époque. L’historien, comme le chroniqueur, appartient toujours à son époque. Cet article de L’Estampille en est la parfaite illustration.
Et voici un aperçu de quatre des quarante et une pièces mises en vente, celles qui figuraient déjà dans L'Estampille en 1975 :
4 pièces parmi 41...
Connaître le précédent propriétaire de ces tire-bouchons ajoute bien sûr à l'affaire !
Les amateurs, acheteurs ou spectateurs, peuvent être assurés de la dimension hors normes de l'événement... d'autant que la vente ROUGE ne se limite pas à ses tire-bouchons mais s'étend à toutes ses collections !
Un grand merci à Alain GRONDEAU pour avoir mis l'information à la disposition de tous les hélixophiles !
Bonnes fêtes à tous,
M
Commentaire transmis par Bert Giulian :
RépondreSupprimerJust a note to mention that L'Estampille (1975) is cited in my Corkscrews of the Eighteenth Century book. listed under "Faton" in my Bibliography, page 226, #18. The book was published in 1995.
Before publication I wrote to him and tried unsuccessfully to see his collection.I tried to follow every path of research, in those early days, pre-internet, to their very endpoint.
I continue to enjoy reading your blog, and remain grateful for your assistance with the Cage book and the Museum Secq des Tournelles.
Bert
Merci Bert.
RépondreSupprimerIl est vrai que cette collection est restée très discrète pendant quinze années.