Amis lecteurs, bonjour !
C'est un récit d'escapade que je vous propose aujourd'hui,
une escapade entre Bourbonnais et Berry,
autrement dit, une belle occasion pour rencontrer des amis collectionneurs de tire-bouchons !
Ce lundi de Pentecôte, nous étions partis à deux, Pierre-Michel (Pierre), ami et complice chineur, et moi, pour visiter à l'EHPAD de Lapalisse un vieil ami, Roger VAIRON, et sa fille, Fabienne.
J'ai envers eux une dette ancienne et que je n'aurai jamais fini d'honorer. Roger fut mon mentor : c'est lui qui me mit le pied à l'étrier et m'apprit le métier de proviseur... il y aura bientôt un demi-siècle ! Et sa fille Fabienne fut comme une grande sœur pour mes enfants.
Mais Lapalisse, c'est loin de chez nous...
Alors, pour justifier l'escapade et obtenir la bénédiction de nos épouses respectives, Eliane et Françoise, nous avions prévu d'aller acheter un peu de vin du côté de Menetou-Salon puis, "tirant des bords" (Pierre-Michel est un marin), rejoindre Bourges pour y rencontrer Gérard et Yvette FROBERT et Frédéric et Martine ROMAIN, membres du Club Français du Tire-Bouchon, et finalement rentrer par Troyes et la Champagne.
-/-
Bien sûr, et dès le départ, nous prîmes le chemin des écoliers ou plutôt celui des chineurs.
C'est une Lapalissade - forcément - de rappeler qu'il n'y a malheureusement ni brocante ni vide-grenier sur les autoroutes de Lorraine, Bourgogne et Bourbonnais... mais, c'est peut-être différent chez vous ?
Pas de miracle, mais des petites trouvailles sur les vide-greniers où nous avons chiné :
Deux équerres de maçon, deux maillets d'ébéniste, deux pédimètres de cordonnier anciens et... une poulie de grenier avec son crochet ! J'en rêvais, je l'ai : il ne me reste plus qu'à trouver le grenier où la fixer.
En fin d'après-midi nous retrouvions enfin nos amis. Il fallait dîner, mais il n'y avait aucun restaurant ouvert ce soir-là à Lapalisse, alors nous dûmes pousser jusqu'à Vichy : conversation animée, bon repas, même si nous n'avons pas vraiment goûté l'eau locale !
Et déjà, c'était l'heure de s'en aller dormir.
Chambres d'hôtes à Arfeuilles, le village de Fabienne ; nuit réparatrice et petit-déjeuner improvisé...
Arfeuilles, bourg de la montagne bourbonnaise, a connu une longue période de prospérité au XIXe siècle.
Le chanvre faisait alors sa richesse et la commune comptait quelques 3500 habitants ; ils ne sont plus que 600 aujourd'hui et Arfeuilles s'endort, seulement traversée par les touristes randonneurs !
Le deuxième jour avait un goût de remake du film "Les vieux de la vieille". Partis à trois, mais pas de bonne heure, Roger, Pierre et moi, avons exploré la région, de Lapalisse à Digoin, à la recherche de brocanteurs, de petits bars et de bons restaurants.
Digoin nous rapprocha symboliquement de la Lorraine : c'est à Digoin en effet que se relocalisa la célèbre faïencerie sarregueminoise Utzschneider & Cie, dont le propriétaire, bien que bavarois, refusait l'annexion allemande de 1870.
Nous tenions là un vrai sujet de conversation, pas forcément très gai, qui nous emmena de fermetures en fermetures : des faïenceries aux mines de charbon et de fer, des mines à la sidérurgie, de la vallée de la Fensch à la ville de Hayange, et de Hayange au site de "notre" lycée, un magnifique lycée technique industriel qui se meurt pourtant aujourd'hui, faute d'élèves !
Pierre compléta le tableau en évoquant sa carrière de travailleur frontalier au Luxembourg... ils sont 100 000 à traverser la frontière chaque jour !
Le restaurant était de qualité, cuisine régionale et service avenant... et le patron me céda même un tire-bouchon en aluminium fabriqué et offert par un client... enseignant d'un autre lycée technique !
Mais le temps s'écoulait et à Digoin, Le Donjon et Lapalisse, les brocanteurs nous attendaient.
Pierre, collectionneur d'instruments scientifiques, acquit un pied à coulisse tellement précis que je ne saurais vous le décrire !
Roger, fin lettré et écrivain, china des livres : l'histoire des religions, les années De Gaulle... de quoi nourrir un prochain ouvrage à l'aube de ses quatre-vingt-dix ans !
Je ne trouvai pas de tire-bouchons, mais deux "boîtes à boîtes" firent mon bonheur :
Nous finîmes la soirée "À la bonne gâche", petit restaurant sans façon, au pied du château de Lapalisse : dîner léger, plats parfumés, ambiance conviviale... au point qu'après avoir ramené Roger, nous sommes revenus y jouer les prolongations !
Le troisième jour serait plus compliqué et valait qu'on y réfléchisse. Au bar.
Nous devions acheter du vin de Menetou-Salon (j'espère que les sancerrois nous pardonneront cette infidélité), mais nous étions aussi attendus à Bourges par les amis hélixophiles.
Rien ne se passa comme prévu évidemment : au bout de 200 kilomètres, le GPS nous perdit...
... puis la dégustation traîna un peu et midi était passé depuis longtemps quand nous arrivâmes chez nos amis du CFTB...
Gérard et Yvette FROBERT, rejoints par Frédéric et Martine ROMAIN, quatre berruyers et berruyères - rebaptisés bourgeois et bourgeoises par un maire soucieux de consacrer l'usage - nous avaient patiemment attendus...
Nous ne nous étions pas souvent rencontrés avec Gérard et Yvette mais nous eûmes l'immédiat sentiment d'une grande intimité :
le tire-bouchon ouvre aussi facilement les portes que les bouteilles !
Accueil chaleureux, joyeuses agapes, conversation animée sur les arts et les sciences qui valut à Pierre son heure de gloire : Gérard et Yvette partageaient pleinement son intérêt pour les instruments scientifiques et admirèrent l'astrolabe, la pile de Charlemagne, le pied de roy pliant et le niveau d'Abney qui lui servaient de viatique dans notre exotique expédition... tandis que Frédéric, Martine et moi nous montrions bon public.
Comme mon ami Pierre, Gérard et Yvette collectionnent les instruments de mesure et, plus curieux encore, les fers à cheval orthopédiques :
Les tire-bouchons, exposés ailleurs, seraient pour une autre visite !
Frédéric et Martine avaient, eux, organisé notre soirée : promenade piétonne dans le vieux Bourges, avant la découverte de la collection et le dîner.
La collection de Frédéric et Martine se vit en couple. A leur image, elle est pleine de sensibilité : la valeur marchande des objets les intéresse moins que leur esthétique contemporaine et la vivacité de leurs couleurs.
Nous avons continué d'en parler devant le pâté de pommes de terre, les fromages de chèvre, le Menetou et le Saint-Aignan... pas malheureux, les voyageurs !
Une nuit réparatrice et un plantureux petit-déjeuner plus tard, nous quittions nos hôtes, émus et reconnaissants au point de laisser en souvenir à Martine et Frédéric... un morceau de mon rétroviseur !
La route du retour passait par Saint-Florentin, Chaource, Bar-sur-Seine, traduisons : ultimes asperges, andouillettes, église et... brocanteurs !
L'église de Chaource, avec ses "bandes dessinées", ses fontaines murales, sa crèche, ses orants et sa crypte, mérite assurément un détour.
Et Bar-sur-Seine nous offrit, en point final à l'escapade, un "diamant" de grande valeur, à la poignée malheureusement fatiguée !
Pas de miracle, mais des petites trouvailles sur les vide-greniers où nous avons chiné :
Trouvé sur la route...
Deux équerres de maçon, deux maillets d'ébéniste, deux pédimètres de cordonnier anciens et... une poulie de grenier avec son crochet ! J'en rêvais, je l'ai : il ne me reste plus qu'à trouver le grenier où la fixer.
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Les vérités de Lapalisse
En fin d'après-midi nous retrouvions enfin nos amis. Il fallait dîner, mais il n'y avait aucun restaurant ouvert ce soir-là à Lapalisse, alors nous dûmes pousser jusqu'à Vichy : conversation animée, bon repas, même si nous n'avons pas vraiment goûté l'eau locale !
Et déjà, c'était l'heure de s'en aller dormir.
Lapalisse, by night.
Chambres d'hôtes à Arfeuilles, le village de Fabienne ; nuit réparatrice et petit-déjeuner improvisé...
Arfeuilles, bourg de la montagne bourbonnaise, a connu une longue période de prospérité au XIXe siècle.
Le chanvre faisait alors sa richesse et la commune comptait quelques 3500 habitants ; ils ne sont plus que 600 aujourd'hui et Arfeuilles s'endort, seulement traversée par les touristes randonneurs !
Arfeuilles s'endort...
Arfeuilles et la montagne bourbonnaise offrent pourtant un cadre magnifique où la nature garde ses droits... mais l'homme est oublieux de ses racines !
Arfeuilles et son environnement.
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"Les vieux de la vieille"
"Les vieux de la vieille"
Le deuxième jour avait un goût de remake du film "Les vieux de la vieille". Partis à trois, mais pas de bonne heure, Roger, Pierre et moi, avons exploré la région, de Lapalisse à Digoin, à la recherche de brocanteurs, de petits bars et de bons restaurants.
Digoin nous rapprocha symboliquement de la Lorraine : c'est à Digoin en effet que se relocalisa la célèbre faïencerie sarregueminoise Utzschneider & Cie, dont le propriétaire, bien que bavarois, refusait l'annexion allemande de 1870.
Les origines de la Faïencerie de Digoin
(Portail Persée).
Service Papillons Sarreguemines.
Nous tenions là un vrai sujet de conversation, pas forcément très gai, qui nous emmena de fermetures en fermetures : des faïenceries aux mines de charbon et de fer, des mines à la sidérurgie, de la vallée de la Fensch à la ville de Hayange, et de Hayange au site de "notre" lycée, un magnifique lycée technique industriel qui se meurt pourtant aujourd'hui, faute d'élèves !
Pierre compléta le tableau en évoquant sa carrière de travailleur frontalier au Luxembourg... ils sont 100 000 à traverser la frontière chaque jour !
Le restaurant était de qualité, cuisine régionale et service avenant... et le patron me céda même un tire-bouchon en aluminium fabriqué et offert par un client... enseignant d'un autre lycée technique !
Souvenir de Digoin.
Mais le temps s'écoulait et à Digoin, Le Donjon et Lapalisse, les brocanteurs nous attendaient.
Pierre, collectionneur d'instruments scientifiques, acquit un pied à coulisse tellement précis que je ne saurais vous le décrire !
Roger, fin lettré et écrivain, china des livres : l'histoire des religions, les années De Gaulle... de quoi nourrir un prochain ouvrage à l'aube de ses quatre-vingt-dix ans !
Je ne trouvai pas de tire-bouchons, mais deux "boîtes à boîtes" firent mon bonheur :
Des jeux anciens, de l'encre, des petites boîtes, des tubes, des flacons...
Nous finîmes la soirée "À la bonne gâche", petit restaurant sans façon, au pied du château de Lapalisse : dîner léger, plats parfumés, ambiance conviviale... au point qu'après avoir ramené Roger, nous sommes revenus y jouer les prolongations !
Le troisième jour serait plus compliqué et valait qu'on y réfléchisse. Au bar.
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Rois et reines de Bourges
Rois et reines de Bourges
Nous devions acheter du vin de Menetou-Salon (j'espère que les sancerrois nous pardonneront cette infidélité), mais nous étions aussi attendus à Bourges par les amis hélixophiles.
Rien ne se passa comme prévu évidemment : au bout de 200 kilomètres, le GPS nous perdit...
Ah... le sauvignon de Christophe Turpin, passé en fût d'acacia !
... puis la dégustation traîna un peu et midi était passé depuis longtemps quand nous arrivâmes chez nos amis du CFTB...
Gérard et Yvette FROBERT, rejoints par Frédéric et Martine ROMAIN, quatre berruyers et berruyères - rebaptisés bourgeois et bourgeoises par un maire soucieux de consacrer l'usage - nous avaient patiemment attendus...
Martine, Yvette, Pierre, Gérard et Marc
(photo Frédéric)
Nous ne nous étions pas souvent rencontrés avec Gérard et Yvette mais nous eûmes l'immédiat sentiment d'une grande intimité :
le tire-bouchon ouvre aussi facilement les portes que les bouteilles !
Accueil chaleureux, joyeuses agapes, conversation animée sur les arts et les sciences qui valut à Pierre son heure de gloire : Gérard et Yvette partageaient pleinement son intérêt pour les instruments scientifiques et admirèrent l'astrolabe, la pile de Charlemagne, le pied de roy pliant et le niveau d'Abney qui lui servaient de viatique dans notre exotique expédition... tandis que Frédéric, Martine et moi nous montrions bon public.
Comme mon ami Pierre, Gérard et Yvette collectionnent les instruments de mesure et, plus curieux encore, les fers à cheval orthopédiques :
Un fer à cheval orthopédique en vente sur eBay.
Les tire-bouchons, exposés ailleurs, seraient pour une autre visite !
Frédéric et Martine avaient, eux, organisé notre soirée : promenade piétonne dans le vieux Bourges, avant la découverte de la collection et le dîner.
La collection de Frédéric et Martine se vit en couple. A leur image, elle est pleine de sensibilité : la valeur marchande des objets les intéresse moins que leur esthétique contemporaine et la vivacité de leurs couleurs.
Nous avons continué d'en parler devant le pâté de pommes de terre, les fromages de chèvre, le Menetou et le Saint-Aignan... pas malheureux, les voyageurs !
Une nuit réparatrice et un plantureux petit-déjeuner plus tard, nous quittions nos hôtes, émus et reconnaissants au point de laisser en souvenir à Martine et Frédéric... un morceau de mon rétroviseur !
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La route du retour passait par Saint-Florentin, Chaource, Bar-sur-Seine, traduisons : ultimes asperges, andouillettes, église et... brocanteurs !
Eglise de Chaource : la mise au tombeau
L'église de Chaource, avec ses "bandes dessinées", ses fontaines murales, sa crèche, ses orants et sa crypte, mérite assurément un détour.
Et Bar-sur-Seine nous offrit, en point final à l'escapade, un "diamant" de grande valeur, à la poignée malheureusement fatiguée !
Un diamant pour finir !
Merci Roger, Fabienne, Yvette, Gérard, Martine, Frédéric !
Merci Pierre : on repart quand ?
M
Merci Pierre : on repart quand ?
M
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