jeudi 14 mars 2024

EXPOSITION UNIVERSELLE 1855 : LIEGE ET BOUCHONS - 1. L'EXPLOITATION DU LIEGE


Amis blogueurs, bonjour !


Pas de tire-bouchons sans bouchons...

C'est le thème du dossier que nous propose aujourd'hui Bernard Devynck, ami hélixophile :

EXPOSITION UNIVERSELLE PARIS 1855 :  
LIEGE ET BOUCHONS
1. L'EXPLOITATION DU LIEGE


Nous partagerons en effet ce dossier en deux articles :
Première partie : 1. L'EXPLOITATION DU LIEGE
Deuxième partie, à suivre : 2. LA FABRICATION DES BOUCHONS


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L'Exposition Universelle de 1855


Remettons-nous tout d'abord dans le contexte :

La France du XIXe siècle organisait des expositions nationales valorisant les progrès techniques et économiques tous les cinq ans depuis 1834. La quatrième, celle de 1849, fut visitée par le prince Albert, époux de la reine Victoria. Il en reprit l'idée qui aboutit en 1851 à la Great Exhibition de Londres, organisée au Crystal Palace édifié pour la circonstance. 


Crystal Palace, Hyde Park, 1851 (Wikipedia).

Cette exposition fut la première à être ouverte au monde entier : l’Exposition Universelle était née. 

Napoléon III, autoproclamé empereur, ne pouvait que réagir : il décida que l'exposition nationale française devait se transformer en une manifestation exceptionnelle, l'original devant faire mieux que la copie. Reportée d'un an pour en permettre la préparation, la nouvelle exposition ne serait plus être nationale, mais internationale, le concours s’ouvrant aux produits de l'agriculture, de l'industrie et des beaux-arts du monde entier. De fait, 25 pays et leurs colonies participèrent à l'Exposition Universelle de Paris, sur les Champs-Élysées, de mai à novembre 1855, attirant plus de cinq millions de visiteurs. 


Palais de l'industrie des Champs-Elysées, 1855 
(Musée Carnavalet / Ville de Paris).


Cette première Exposition Universelle française fut notamment l'occasion de la "classification officielle des vins de Bordeaux de 1855", établie par la Chambre de Commerce de Bordeaux, à la demande de Napoléon III. Cette classification fut du même coup limitée aux vins de la rive gauche de la Garonne, les vins de la rive droite dépendant d'une autre Chambre de Commerce, celle de Libourne.

Mais ce n'est pas le sujet qui nous intéresse aujourd'hui. Bernard Devynck a retrouvé pour nous dans L'Illustration, Journal Universel, n° 651 du 18 août 1855 un article très illustré sur "L'exploitation du liège et la fabrication des bouchons" que nous nous proposons de remettre en page et de reproduire.


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Chapitre 1 : L'exploitation du liège 
vue par L'Illustration, Journal Universel.


L'article est illustré par Henri Valentin (1820 - 1855 !), dessinateur et graveur, à partir des croquis de Pierre Letuaire (1798 - 1885), peintre et caricaturiste toulonnais et correspondant de presse pour le magazine L'Illustration. Pierre Letuaire s'est inspiré de dessins fournis par Eugène Gallice, patron d'une bouchonnerie dans le Var. 

La bouchonnerie Gallice, située au Cannet-du-Luc (aujourd'hui Le Cannet-des-Maures), est attestée depuis 1842 au moins, comme le montre la facture ci-après. 


Document acheté sur Delcampe.net
(Collection auteur)


La bouchonnerie fut dirigée par Gaëtan Gallice (1785 - 1867), auquel succéda son fils Eugène Antoine Gallice (1816 - 1868), puis la veuve de celui-ci, née Eulalie Marie Guiomar (1816 - 1881), et leur fils Eugène Gratien Marie Gallice (1853 - 1926).
Eugène Antoine Gallice, cité dans L'Illustration, fut poursuivi pour avoir pris les armes contre le coup d’État de décembre 1851. Gracié en 1853, il put cependant prendre la direction de l'entreprise au retrait de son père... et participer à l'Exposition Universelle de 1855 !


Le texte veut ouvrir le lecteur aux "particularités d'une industrie qui figure honorablement à l'Exposition Universelle, quoique ses produits soient insoucieusement rejetés dès qu'ils ont cessé de remplir leur office conservateur des liquides".




La première gravure nous propose une vue du démasclage des chênes-lièges dans une suberaie du massif des Maures.




Les gravures suivantes montrent les étapes qui suivent la récolte : stockage en piles impressionnantes, étuvage dans des chaudières, préparation des couteaux, découpage en bandes, puis en carrés.








Les gravures, traitées avec réalisme, nous renseignent sur la division du travail, entre contremaître, ouvriers et apprentis, sur les tenues vestimentaires des ouvriers, ainsi que sur les outils utilisés.

Le second chapitre, à venir dans les prochains jours, traitera de la fabrication des bouchons.



Merci Bernard !



M



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