mercredi 25 septembre 2019

"LA MONDIALE", MACHINE À BOUCHER LES BOUTEILLES DES ANCIENS ETABLISSEMENTS MATHÈS, ... EST À VENDRE !



Amis collectionneurs, bonjour !


Une lectrice cherchant à estimer 
une machine à boucher les bouteilles 
est tombée sur les deux articles que j'avais consacrés à la Maison MATHÈS, à son catalogue et aussi aux tire-bouchons qu'il contenait :

LE CATALOGUE MATHÈS : I. UNE AVENTURE INDUSTRIELLE

LE CATALOGUE MATHÈS : II. LE CONTENU DE LA MALLE AUX TRESORS



Voici l'essentiel de son message :

"Bonjour,

Nous vidons actuellement la maison de mes parents et malheureusement ne pouvons pas tout garder. Mon grand-père était très ami avec un marchand de vin et je pense que la boucheuse, dont je joins quelques photos, vient de chez lui.



La machine proposée par notre lectrice.


En cherchant qui cet objet pourrait intéresser et éventuellement s'il a une quelconque valeur, je suis tombée sur votre blog qui m'a appris grâce à l'historique de la maison Louis Mathès qu'il devait être des années 20.

Pouvez-vous simplement proposer aux personnes intéressées de faire une offre, sachant qu'il faudra venir récupérer l'équipement à Annecy-le-Vieux en Haute-Savoie ?"


-/-


L'histoire de l'entreprise MATHÈS  m'intéresse comme vous le savez.
Et le marquage visible sur les photos de la machine est de ce point de vue une mine de renseignements.




LA MONDIALE
ANCIENS ETABLISSEMENTS LOUIS MATHÈS 
E. MOREAU-ARTAULT, Successeur
BREVETÉE SGDG.


- Le nom LA MONDIALE nous interpelle d'emblée. 
Ce nom ne figurait en effet pas au catalogue MATHÈS B-14 de 1914 que j'avais présenté ici.




Extraits du catalogue B-14 des Etablissements MATHÈS
(Collection personnelle).


Les machines à boucher les bouteilles présentes dans le catalogue avaient pour noms : la Mignonnette, la Simplex, la Parisienne, la Meilleure, l'Invincible, l'Agréable, la Française, la Parfaite, la Perle, la Puissante... mais aucune ne s'appelait la Mondiale !
Une première conclusion s'impose : la machine de notre lectrice n'était pas fabriquée en 1914.


- La raison sociale 
ANCIENS ETABLISSEMENTS LOUIS MATHÈS 
E. MOREAU-ARTAULT, Successeur
nous permet d'ailleurs de préciser l'époque de fabrication et de commercialisation de la machine.

Je vous renvoie cette fois au premier article que j'avais consacré aux Etablissements MATHÈS ; je me cite :

"En 1920, l'entreprise a changé de propriétaire, sinon d'adresse ou de raison sociale, et s'appelle dorénavant 
"Anciens Ets MATHÈS Emile MOREAU Successeur", 
puis, en 1924, 
"Anciens Ets MATHÈS Emile MOREAU-ARTAULT Successeur". 
Et le propriétaire, Emile MOREAU-ARTAULT, met en avant sa qualité de "Constructeur Breveté".

Mais cette nouvelle situation n'est pas durable et en 1930, l'entreprise est passée aux mains de Lucien GODIN & Fils."

La raison sociale "MOREAU-ARTAULT" présente sur la plaque nous indique avec certitude que la machine a été commercialisée dans la période 1924-1930.


- La mention "BREVETÉE SGDG" ouvre une nouvelle piste sur l'histoire de l'entreprise.

Une machine identique à celle proposée par notre lectrice a fait l'objet d'un brevet déposé par... Lucien GODIN !

Lucien GODIN qui succédera en 1930 à Emile MOREAU-ARTAULT a en effet déposé le 05 octobre 1923 une demande de brevet pour "une machine à boucher les bouteilles" et ce brevet 583.464 lui a été accordé le 31 octobre 1924... 
Emile MOREAU-ARTAULT était "constructeur breveté", mais à partir d'un brevet déposé par son salarié Lucien GODIN !

Le texte et le schéma joints à la demande de brevet correspondent bien aux photos de notre lectrice :




Schéma Brevet 583.464.




LA MONDIALE BREVETÉE SGDG.



-/-



Ces éléments renouvellent notre lecture de l'histoire de l'entreprise.
Nous ignorions jusque-là les circonstances de la transmission des Anciens Etablissements MATHÈS de MOREAU-ARTAULT à GODIN. La demande de brevet déposée par Lucien GODIN tend à démontrer qu'il appartenait à l'entreprise en 1923 et y tenait un rôle suffisamment important pour avoir pu déposer un brevet.

C'est donc à l'un de ses salariés que MOREAU-ARTAULT a cédé son entreprise en 1930.



-/-


Et le courriel de notre lectrice m'a poussé à reprendre l'enquête sur le devenir de l'entreprise.

J'écrivais dans l'article précité :
"Et si l'entreprise L. GODIN & Fils conserve une succursale au 54, rue Carnot à Mâcon, elle a surtout déplacé son siège parisien vers le 1, place Lachambeaudie, dans le quartier des entrepôts de Bercy et possède un entrepôt proche au 12, rue Félix Faure à Vincennes.

La raison sociale et l'adresse du siège sont conservées au moins jusqu'en 1962, année où l'indépendance tarit la "source" des vins algériens, précipitant le déclin des entrepôts de Bercy.

1962 est aussi l'année où je perds la trace de l'entreprise GODIN..."


Mes nouvelles recherches sur l'histoire de l'entreprise après 1962 m'ont permis de retrouver une ultime mention sur le site spécialisé, Société.com :

L. GODIN & Fils, société à responsabilité limitée, a été en activité pendant 28 ans.
Établie 1 place Lachambeaudie à PARIS 12°, elle était spécialisée dans le secteur d'activité de la fabrication de machines pour les industries alimentaires, de la chimie, des plastiques et machines à chaussures.

La société L. GODIN & Fils a été fermée le 22 mai 1986.

La dernière période, après 1962, semble ainsi avoir été moins favorable, l'entreprise n'a plus qu'un statut de SARL et, malgré des tentatives de diversification de ses activités, finit par fermer en 1986.

Voici ce qui semble bien clore le sujet !



-/-


Si cette belle machine à boucher les bouteilles quasi-centenaire vous intéresse, je vous invite à écrire à l'adresse suivante :  
francoise.dupraz@free.fr

Et merci à notre lectrice d'avoir contribué à nous apporter un nouvel éclairage sur les Anciens Etablissements MATHÈS !



M





3 commentaires:

  1. Commentaire transmis par Michel DUMORTIER :
    Bonjour,
    Je vous envoie ci-joint des photos de ma machine à boucher La Parfaite.
    J'ai profité du confinement pour lui donner un coup de jeune, ce dont
    elle avait besoin après quelques années d'abandon.
    La machine est totalement opérationnelle, et toutes les pièces - à
    l'exception de la chaînette du frein de contrepoids - sont d'origine, y compris la petite tablette en bois qui supporte la bouteille.
    Malheureusement, avec l'usure des mâchoires, elle ne remplit plus son
    rôle à la perfection, un pli se formant sur toute la longueur du bouchons.
    La machine, brevetée SGDG, ne porte pas d'indication de la société
    Mathès, mais bien S à Paris.
    Mon grand-père était brasseur à Comines (Belgique) et, suite à la
    destruction de la brasserie au cours de la guerre 14-18, il a racheté au
    début des années 20 une brasserie à Mouscron (Belgique). La machine
    faisait-elle partie du matériel acquis ? Nul ne le sait, mais mon père
    me racontait avoir mis du Porto en bouteille à la fin des années 30,
    sans aucun doute à l'aide de La Parfaite.
    La brasserie a fonctionné au ralenti pendant la deuxième guerre
    mondiale, pour arrêter de brasser à la fin de celle-ci. Les vieux
    bâtiments ont été utilisés comme dépôt de bière pendant les 30 années qui
    ont suivi et les bâtiments, laissés pour partie à l'abandon, étaient un
    terrain de jeu fabuleux pour les cousins aux fêtes de famille.
    Lors de la fin des activités, les bâtiments ont été revendus en 1975, et
    j'en ai profité pour glaner quelques souvenirs, y compris La Parfaite.
    Je l'ai alors restaurée et elle a fonctionné jusqu'au milieu des années
    90, époque à laquelle elle a commencé à laisser un pli dans les
    bouchons. Durant ces vingt années, elle a bouché des milliers de bouteilles.
    Bien à vous
    Michel Dumortier
    Bruxelles

    RépondreSupprimer
  2. Merci Michel.
    Votre machine est bien celle figurant au catalogue Louis MATHES de 1914.
    Je vous envoie l'extrait correspondant.
    Et bravo pour votre travail de restauration !

    RépondreSupprimer
  3. Bonsoir mr marc, etant gerant d’un bar restaurant,je profite du confinement pour ranger un peu ma cave et suis tombé sur une machine a boucher se trouvant la depuis plus de 35 ans bien que je pense quelle sois beaucoup plus ancienne. Je peux lire inscrit : articles & marchandises de caves . L antoine ingr et cie ,godin pessat &cie 22 rue des francs bourgeois 22. Apres consultation de votre blogue je vois que cette machine doit dater de 1920 environ. Pouvez vous me donner quelques informations supplémentaires? Vous remerciant a l avance je vous souhaite un bon confinement . Mon mail est luciano_freitas@outlook.com si vous voulez bien me reponde et que je puisse vous envoyer des photos . Merci!

    RépondreSupprimer

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...