TIRE-BOUCHONS ET MÂCHE-BOUCHONS

 

Amis blogueurs, bonjour !

Un article paru dans le dernier numéro de la revue Antiquités Brocante, n° 309 daté de Juillet 2024, m'a intéressé. Il est intitulé  :

"C'est quoi un mâche-bouchon ?

Et quel rapport avec les tire-bouchons ?... me demanderez-vous.

C'est évidemment que les bouchons de liège ont été utilisés pour d'autres bouteilles que celles de vin, de bière, d'eau ou d'huile : la droguerie et la pharmacie les ont longtemps utilisés pour fermer hermétiquement diverses bouteilles d'essence, d'encre, de colorants et de préparations médicamenteuses nécessitant un bouchage hermétique... et l'utilisation préalable d'un mâche-bouchon.

Pour répondre à la question posée en titre, la réponse la plus simple est que le mâche-bouchon est un outil apparu vers 1830 et utilisé dans les officines de pharmacie pour la mise en flacons de leurs préparations médicamenteuses.

Les bouchons de liège utilisés étaient de différents calibres, correspondant aux diamètres des flacons. D'abord ébouillantés pour les assouplir, ils s'en trouvaient dilatés. 

Les mâche-bouchons, faits de fonte (fonderies Camion Frères par exemple) ou de bronze sont des objets volontairement pesants. Ils consistent en deux parties articulées dotées d'ouvertures aux calibres des bouchons et permettent de les compresser avant de les introduire dans les goulots pour obtenir un bouchage hermétique.

Les plus simples ne comportent que deux ouvertures, la plupart en ont quatre. Un autre système de "corkpress", fréquent dans le monde anglo-saxon, consiste à écraser les bouchons avec une roue tangentant progressivement un socle, la question du diamètre ne se posant alors plus.

Les flacons une fois fermés sont alors souvent munis d'un petit tire-bouchon "jetable", type B.B d'Edouard Baillet par exemple :

Tire-bouchons "jetables" E.B d'Edouard Baillet

(Documentation Riccardo Guidi).

Au XIXe et XXe siècles, les mâche-bouchons étaient installés sur socle ou vissés sur les comptoirs des pharmaciens, à la vue des clients, ce qui explique la décoration dont ils faisaient le plus souvent l'objet.

Les capsules en caoutchouc, puis la généralisation des bouchons vissés ont rendu caduque l'utilisation des mâche-bouchons après la seconde guerre mondiale. 

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Les photos suivantes font partie - avec des photos de bouchonneuses - de celles que j'avais adressées à Don Bull et Jo Paradi dans ma contribution à leur ouvrage Wine Antiques & Collectibles présenté sur ce blog.

Ils sont parfois marqués du nom de la fonderie ou du nom du laboratoire pharmaceutique faisant ainsi sa publicité, COTOFLEX par exemple.

Les motifs de décoration les plus communs sont inspirés du règne végétal.

Mais les plus décoratifs et aujourd'hui les plus recherchés ont la forme d'un animal : chien, crocodile, caméléon, iguane ou serpent évoquant le caducée d'Hygie, symbole de la pharmacie.

Vous pouvez accéder à d'autres informations et images de mâche-bouchons sur les deux sites suivants :

https://patrimoine-medical.univ-amu.fr/objetsdumois/machebouchon.pdf

https://www.objetsdhier.com/mache-bouchon-1397

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J'espère que cet article connexe vous aura intéressé. Peut-être êtes-vous collectionneur ? Vous pourriez dans ce cas enrichir cet article : je ne manquerai pas de publier vos contributions.

M

TIRE-BOUCHONS FIGURATIFS ARTISANAUX

 

Amis blogueurs, bonjour !

Deux petites trouvailles m'incitent à m'adresser à vous.

J'ai chiné deux créations artisanales, des personnages assez différents mais dotés tous les deux d'un tire-bouchon.

Mes trouvailles : un serveur et un pisseur.

Le serveur

J'ai pu retrouver l'origine de la première statuette, le serveur, en chinant une autre statuette de même facture et munie d'une étiquette sous le socle : ce sont des œuvres d'Emile Karpp, artisan sculpteur lorrain, né il y a un siècle. 

Le serveur et le peintre, d'Emile Karpp

La statuette de gauche, haute de 13 cm, est en fer et a été peinte en noir. Elle représente un serveur de bar portant sur un plateau une bouteille, deux verres et un tire-bouchon. 

Le tire-bouchon n'a pas été oublié

La seconde création d'Emile Karpp nous concerne moins. Elle représente un peintre assis sur son tabouret, tenant une palette et un pinceau.

Je crois retrouver, dans la façon des visages particulièrement, le style de Charles Loupot, le créateur du tire-bouchon Nectar, publicité des vins Nicolas. 

Peut-être Charles Loupot a-t-il inspiré Emile Karpp ?

"Nectar" par Charles Loupot 

(Source : Les tire-bouchons de Rebel-TB Collection de tire-bouchons)

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Le pisseur

Je n'ai rien trouvé concernant le créateur de ma deuxième statuette, celle du pisseur. Faite de laiton et d'acier, elle est haute de 20 cm.

Un pisseur sans gêne !

Le style est minimaliste : un personnage filiforme, nu, tout en provocation, semble nous apostropher en même temps qu'il nous adresse un bras d'honneur et exhibe une mèche de tire-bouchon en guise de sexe.

Minimaliste, mais expressif !

Le visage est expressif : l'homme semble vraiment nous parler !

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Vous l'avez deviné, j'aime beaucoup ces petites créations relevant de l'art populaire et ne manque pas de les acheter quand c'est possible.

Mais je voudrais surtout vous lancer un appel : si vous possédez de tels objets, pourriez-vous m'en faire quelques photos et me les raconter ? Elles nourriraient un article ici, mais aussi dans la revue du CFTB, l'Extracteur.

Merci d'avance !

M

BERT GIULIAN VEND SA COLLECTION DE TIRE-BOUCHONS

Amis blogueurs, bonjour !

Avec l'aide de Don Bull, Bert Giulian met progressivement en vente les tire-bouchons de sa collection. Don m'a demandé de relayer l'information sur le Blog des tire-bouchons afin de toucher un maximum de collectionneurs à travers la planète, ce dont je m'acquitte bien volontiers : tous les lecteurs de ce Blog pourront ainsi accéder à cette vente hors du commun.

Vous trouverez ci-après l'essentiel du message original reçu, ainsi que sa traduction en français.

Well-known collector Bert Giulian has been downsizing his collection. In 2021 he consigned his American corkscrew collection to Don Bull and in 2023 he consigned his British collection. Now he has delivered to Don his French collection (about 300 pieces) and his 18th/early 19th century corkscrews (another 300). Don has now posted Parts 1 and 2 of the French collection and parts 1 and 2 of the18th Century on his sale website: 

www.bullworks.net/bullsale

Some of the corkscrews were offered and sold in the April collector corkscrews online auction.  Notable French corkscrews included Picard, Beliere, Phenix, Vaney, Gounevitch, and a Boue & Credot corkscrew with candle holder.

Many of the corkscrews are pictured in Bert’s Eighteenth Century Corkscrews and World-Class Corkscrews by Bull, Giulian, and Paradi. All three of these corkscrew collectors have authored many books and published many articles about corkscrews.

Traduction :

Le célèbre collectionneur Bert Giulian a réduit sa collection. En 2021, il a confié sa collection américaine de tire-bouchons à Don Bull et en 2023, il a consigné sa collection britannique. Maintenant, il a livré à Don sa collection française (environ 300 pièces) et ses tire-bouchons du 18e et du début du 19e siècle (300 autres). Don a maintenant publié les parties 1 et 2 de la collection française et les parties 1 et 2 du 18e siècle sur son site Web de vente : 

www.bullworks.net/bullsale

Certains des tire-bouchons ont été proposés et vendus lors de la vente aux enchères ICCA en ligne de tire-bouchons de collection d’avril.  Parmi les tire-bouchons français notables, citons Picard, Bélière, Phénix, Vaney, Gounevitch et un tire-bouchon Boué & Crédot avec bougeoir.

Nombre de ces tire-bouchons sont représentés dans les ouvrages "Eighteenth Century Corkscrews" (Les tire-bouchons du XVIIIe siècle) de Bert Giulian et "World-Class Corkscrews" (les tire-bouchons de classe mondiale) de Bull, Giulian et Paradi. Ces trois collectionneurs de tire-bouchons sont les auteurs de nombreux livres et ont publié beaucoup d'articles sur les tire-bouchons.

Voici quelques-unes des pièces proposées à la vente :

Encore une fois, voici le lien pour consulter le site de mise en vente : 

http://www.bullworks.net/bullsale

Bonne visite et bons achats si vous le pouvez !

M

MON CADEAU D'ANNIVERSAIRE : UN VIDE-MAISON !

 

Amis blogueurs, bonjour !

C'était il y a quelques jours mon énième anniversaire, le genre de jour qu'avec le temps on aimerait oublier, mais que vos bons amis, bien organisés, ne manquent pas de vous rappeler...

C'est ainsi que la veille au soir, François et Gauthier, père et fils, m'ont appelé, me tenant le discours suivant :

"François : tu aimerais une surprise pour ton anniversaire ?

Moi : oui, bien sûr !

François : tu es libre demain matin ?

Moi : oui.

François : alors, on passera te chercher demain à 8h45.

Derrière lui, Gauthier ajoute : dis-lui quand même de prendre un peu de monnaie !"

Et de fait, à 8h45 en ce jour anniversaire, je montai avec eux dans leur camionnette pour une destination encore inconnue... Ils m'emmenaient dans un vide-maison, du côté du Luxembourg, à une trentaine de kilomètres de chez moi.

Maison grande et cossue, mise en vente après le décès des parents, et que les héritières s'efforçaient de vider de son contenu mobilier. Les visiteurs, professionnels et particuliers venus en nombre, patientaient devant la maison. Les sœurs avaient mis en place une organisation très stricte, ne laissant entrer que deux ou trois personnes à la fois. Arrivés en avance, nous avons dû patienter une petite heure avant de franchir la porte et de voir repartir des brocanteurs professionnels aux véhicules bien chargés : meubles, tableaux, bibelots, machines de bricolage...

Une des sœurs guidait mes amis tandis que l'autre me cornaquait de pièce en pièce. La tapisserie montrait assez la trace des cadres retirés, les souvenirs de vacances s'accumulaient sur des tables préparées, les armoires béantes regorgeaient de vaisselle, de linge de table, de vieux papiers ; une belle collection de coquillages, particulièrement, garnissait des vitrines encastrées dans les murs de séparation...

"Oui, me dit ma guide en réponse à ma question rituelle, son père, ingénieur, grand voyageur, était amateur de musique mais aussi de bons vins. Il possédait donc quelques tire-bouchons."

Elle me les montra rassemblés dans un tiroir, au milieu de décapsuleurs, de casse-noix et autres ouvre-boîtes, mais l'ensemble n'avait guère d'intérêt pour un collectionneur.

Apercevant des appeaux pour oiseaux, j'en demandai le prix et achetai la petite collection en me disant que ce serait là mon cadeau d'anniversaire et que ça amuserait mes petits-enfants.

10 appeaux pour oiseaux

Je demandais malgré tout encore à voir la cave, espérant y trouver quelques outils anciens ou quelques bonnes bouteilles. Mais mon chaperon refusa tout net : je n'aurais qu'à demander à sa sœur !

Un peu déçu, il ne me restait plus qu'à attendre le retour de mes amis bloqués depuis un moment au grenier.

Ils finirent par redescendre, souriants, et ayant bien du mal à traîner un énorme carton qu'ils n'ouvrirent qu'au retour.

Interrogée, leur guide accepta de nous montrer le sous-sol. Tout y était bien rangé : étagères pour les produits de droguerie, râteliers pour les outils... mais là aussi les brocanteurs étaient passés avant nous... 

... sauf dans une petite cave que la dame accepta de m'ouvrir : une centaine de bouteilles m'attendaient là en toute discrétion, reposant dans leurs casiers, au frais et à l'abri de la lumière !

Les dames n'appréciaient pas le vin et n'en consommaient pas. Elles n'avaient réservé que quelques bouteilles de champagne, par principe, pour leurs enfants. Du coup, le prix des bouteilles - que, par décence, je ne vous livrerai pas - était particulièrement bas et donc aussi très engageant. 

L'homme était connaisseur, éclectique et organisé. Sa cave ne renfermait que des très bons vins, pour la plupart des années 1990, 2000 et 2010. J'oubliai les Champagne, découvris quelques Côtes-de-Provence réunis en première ligne, des vins d'Anjou dans le secteur voisin, ceux de Bourgogne à côté et un peu plus loin encore ceux de Bordeaux.

Ma guide avait mis à disposition des casiers de douze bouteilles : je n'avais plus qu'à faire mon marché ! 

Les premières bouteilles que je tirai étaient des Bourgogne : Fixin, bientôt suivies de Monthélie, de Gevrey-Chambertin, d'un Chambolle-Musigny, d'un Aloxe-Corton ! 

Mais les Bordeaux allaient me réserver d'autres bonnes surprises : Saint-Julien, Moulis, Médoc et Haut-Médoc, Saint-Emilion, Margaux et surtout... une rare bouteille de Château Margaux 1979, Premier Grand Cru Classé 1855 !!

Aloxe-Corton 2013, Chambolle-Musigny 2013, Gevrey-Chambertin 2012,

Moulis Château Chasse-Spleen 2001, Margaux Château du Tertre 1990, Château Margaux 1979

Nous pouvions repartir : j'étais lesté de trente belles bouteilles et mes amis d'un carton, véritable "malle à trésors"

Revenus à bon port, il était temps aussi de déballer tout ça :

Le grand carton contenait des instruments de musique : 

cithares, lyre, guitares, djembé, cors de chasse..

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L'addition était légère, j'avais l'âme légère et ne sentais plus le poids des années : quel bel anniversaire ! Merci les amis !

M